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Véronique Sanson


Véronique Sanson, née le 24 avril 1949 à Boulogne-Billancourt, est une artiste française, chanteuse, pianiste, auteure compositrice interprète. Fille de l'avocat et homme politique René Sanson et de son épouse Colette, née Lucas, mère du chanteur Christopher Stills, elle reste une des rares chanteuses de variétés à avoir composé, écrit et interprété ses propres chansons durant cinq décennies (sa première chanson enregistrée est publiée en 1967, au sein du groupe Les Roche Martin, elle a alors 18 ans).

Biographie de Véronique Sanson

Site Officiel

 

CITATIONS

 

À un homme, on pardonne plus facilement d’être un alcoolique. On dit que c’est un bon vivant, alors que, pour moi, c’est un bon mourant. Une femme qui boit, en revanche, c’est honteux. Et d’autant plus terrible à cause du secret (2015).


À vrai dire, je ne me souviens pas d’une époque de ma vie où je ne jouais pas de piano. En revanche, la guitare est venue beaucoup plus tard. Quand j’ai découvert Brassens et eu envie de le chanter à la guitare. J’ai alors demandé à maman, qui jouait du classique, de bien vouloir m’apprendre. Et très patiemment, sur sa vieille guitare espagnole, elle m’a appris comment faire un la mineur, un mi mineur, un fa, un sol, des septièmes… (Le Monde, février 2017).


Aujourd’hui, en raison d’une ignorance crasse, des gens tuent au nom de Celui dont on ne peut pas prononcer le nom (Le Monde, février 2017).


C’est dans la résistance que mes parents se sont connus au début de la guerre et c’est une belle histoire. Ils faisaient partie du fameux réseau du Musée de l’Homme. Papa était dans le renseignement et maman décodait les messages et faisait du sabotage. Elle était experte en explosifs et a fait sauter quelques trains, et aussi un bateau. Ils se sont hélas fait dénoncer et ont été incarcérés en France pendant deux ans et demi, gardés et torturés par des Français. Papa s’est évadé grâce à des faux papiers fabriqués au camp. Maman, elle, c’était Bruce Willis, et son évasion est digne d’un film d’aventure. On l’avait d’abord mise neuf mois au secret, enfermée dans le noir, nourrie tous les quatre jours. Puis elle avait connu l’horreur dans l’ancien couvent des Présentines, à Marseille. Et puis un jour, apprenant que sa déportation à Ravensbrück était imminente, elle s’était enfuie avec une copine. Grâce à une seringue d’eau, elles avaient fait sauter l’électricité du camp où elle était, assommé un gardien, marché des kilomètres dans un torrent, afin de rejoindre leur réseau et continuer la lutte. Ce qui est drôle, c’est qu’après s’être retrouvés sous leurs noms d’emprunts, mes parents ont continué à se vouvoyer jusqu’à la fin de leur vie. Pas par snobisme, mais par habitude. Même quand ils s’engueulaient. « Vous n’êtes qu’une buse ! », entendait-on alors (Le Monde, février 2017).


C’est de plus en plus difficile d’écrire des chansons. Et moi ça me mine complètement d’avoir un disque à faire parce que je suis toujours bourrée de doutes et je me dis que ce que je fais n’est pas bien. J’ai toujours peur de me copier, de dire les mêmes choses, et tout ça m’angoisse (Pollen, 1er novembre 1986).


C’est la musique qui a scellé mon union avec Michel Berger parce que c’est comme ça qu’on s’est rencontrés, mais c’est aussi tellement d’autres choses. Pour moi c’était mon jumeau. C’était un amour fou, puissant. C’était mon sorcier. Et puis notre musique était très proche, même quand on ne se connaissait pas. On se jouait nos chansons et on s’apercevait qu’elles étaient harmoniquement très proches (Un jour un destin, France 2, 2016).


C’est ridicule qu’on ne puisse pas avoir deux hommes ou deux femmes. La bigamie est formidable. Il n’y aurait pas toutes ces crises affreuses. J’adore me scandaliser. Je regarde des trucs ou je fais des trucs rien que pour me scandaliser moi-même. On a quand même le droit d’aimer deux personnes en même temps (Un jour un destin, France 2, 2016).


C’est vrai qu’il n’y a pas beaucoup de femmes auteurs-compositeurs et je pense que c’est parce qu’elles n’osent pas, qu’elles ne se trouvent pas assez bien et qu’elles se posent trop de questions. Et puis parce que c’est un univers extrêmement machiste (Un jour un destin, France 2, 2016).


C’est vraiment contre le fanatisme que j’ai écrit cette chanson et contre l’intolérance. Je crois que si j’avais vécu au temps de l’Inquisition, j’aurais écrit pareil, parce qu’on a quand même estourbi beaucoup de gens au nom de Dieu en toute impunité (à propos d’« Allah », 1er mars 1989).


C’était en Amérique, et je ne savais pas comment faire. Je déteste les armes à feu. Donc l’arme blanche ? Il était tellement plus fort que moi qu’il aurait pu me l’arracher en deux secondes. Alors le pousser d’une falaise lors d’une randonnée à cheval dans le Colorado ? Ou le jeter du bateau ? J’ai tout imaginé sans penser une seconde que c’était le père de mon fils. Je n’en pouvais plus, c’est tout. Et dans mon désarroi, j’ai demandé à un de mes musiciens : « Tu crois que ça coûterait combien de mettre un contrat sur sa tête ? » Il m’a répondu : « Je peux te le dire parce que je me suis renseigné pour ma femme et figure-toi que c’est moins cher de se débarrasser d’un homme. À moi, cela me coûterait 15 000 dollars, à toi seulement 9 000. » Ce n’était rien pour en finir en deux secondes… Mais j’ai imaginé qu’on pourrait ensuite me faire chanter, que tout ça était en fait très compliqué… (Le Monde, février 2017).


Elle est partie il y a dix ans, on m’a enlevé ma mère, c’est un cambriolage, le vide est monstrueux. J’ai passé des années à faire semblant de rien, et puis ça m’est retombé dessus d’un seul coup. Elle est morte ici, dans ma maison, à l’étage. Je voyais bien qu’elle souffrait et qu’elle était au bout du rouleau. Elle me disait : « Franchement ma chérie, j’en ai marre. J’ai eu une vie merveilleuse, tellement remplie, quelle chance. Mais vois-tu, papa est mort, tous mes amis sont morts, je ne peux plus marcher et j’ai mal partout. Maintenant j’en ai assez. Aide-moi. » (Le Monde, février 2017).


Est-ce compliqué de vivre avec vous ? Ah non alors, pas du tout ! C’est archi drôle. Franchement, je souhaiterais à tout le monde de vivre avec moi ! Je ne suis jamais de mauvaise humeur, on bouffe bien, et puis j’ai toujours envie de rire (Un jour un destin, France 2, 2016).


Il fallait que j’expie. Que j’écrive à Michel. Et comme je n’ai jamais osé l’appeler mais qu’il fallait que je lui parle, on s’est écrit des chansons et parlés par disques interposés. Il fallait que je lui dise : « Je suis misérable d’avoir fait ça, je me sens atrocement mal, et puis tu me manques ». J’ai fait une bêtise c’est sûr, mais il y a aussi du positif dans cette bêtise là. Je crois que si c’était à refaire, je le referai, mais pas de la même façon (Un jour un destin, France 2, 2016).


Il y a des gens qui disent que « ça vaut les Américains ». Mais il ne faut pas dire que ça « vaut » les Américains. Ça me fait le même effet quand j’entendais dire : « Nous, petits Français. » Ça me dévaste. Nous ne sommes pas des petits Français. Dire ça, c’est totalement se sous-estimer (Libération, novembre 2016).


J'adore l'humour. Si je me suis mariée à Pierre Palmade, ce n'est pas pour rien. Non seulement il me faisait rire, mais je le faisais rire également. C'est quand même important. Rire, ce n'est pas dire des blagues, c'est un état d'esprit, c'est la répartie. C'est rebondir sur tout, en faisant de quelque chose d'atroce quelque chose de pas si atroce que ça (Libération, novembre 2016).


J’ai dis : « Ben voilà, oui, je suis alcoolique. Maintenant vous le savez tous, et ça fait longtemps ». Je suis quelqu’un d’excessif, toujours très excessif, dans tout. Je vais me mettre en danger. C’est à dire que s’il y a un trou noir dans un vieux mur et que je ne sais pas du tout ce qu’il y a dedans, et bien je plonge la main dedans pour voir (28 mars 2005).


J’ai quitté Michel [Berger] en lui laissant un petit mot qui disait : « Je descends, je vais chercher des cigarettes ». Il était impossible pour moi de ne pas partir parce que l’attraction envers Stephen Stills était trop puissante. Je me disais : « Il faut que je le fasse, sinon je vais mourir, m’éteindre » (Un jour un destin, France 2, 2016).


J’ai toujours eu horreur de la contrainte et j’ai cru que l’alcool m’apportait la liberté. Vous savez c’est facile d’arrêter pendant une semaine. Vous allez dans un hôpital, on lave votre sang avec des perfs et après l’important c’est l’entourage. Mais il ne s’y prend pas toujours très bien et le truc qui aide beaucoup c’est AA, les Alcooliques Anonymes. J’y suis allée et on m’a dit : « Mais tu es connue quand même ». Alors j’ai dit : « Mais j’en ai rien à foutre. Elton John y est allé, Eric Clapton aussi alors pourquoi pas moi ? » Mais en France nous n’avons pas le même regard. Ce n’est pas une humiliation d’aller en parler (Véronique Sanson, Un jour un destin, France 2, 2016).


J'aime pas qu'on nous raconte des salades et qu'on nous menace de punitions, d'enfer. Je trouve que depuis 2 000 ans, l'Église a fait beaucoup de trucs pas terribles (RTL, 2016).


J’avais peur de perdre ma créativité et je pensais qu’il n’y avait qu’avec l’alcool que je pouvais la conserver. Alors que franchement non. On n’a pas besoin d’aller chercher son inspiration dans l’alcool, on peut très bien aller la chercher ailleurs. Et vous pouvez aller devant un piano vierge de tout, enfin presque ! (Un jour un destin, France 2, 2016).


J’écris toujours sur des petits papiers à n’importe quel moment du jour ou de la nuit. Je ne suis pas du style à dire : « Tiens, je vais prendre ma plume, et je vais écrire sur tel ou tel sujet. » Ce sont les sons des mots qui m’inspirent, et c’est surtout la musique, car je compose toujours d’abord la musique au piano ou à la guitare, et elle me porte, me donne des ailes (Libération, novembre 2016).


Je me souviens d’avoir composé « Amoureuse » en remontant les Champs-Elysées dans ma petite Autobianchi décapotable. C’était génial à l’époque. Le soleil se levait presque entre les arches de l’Arc de Triomphe et j’ai eu l’impression qu’on me dictait les choses. Je me base beaucoup sur les phrasés et sur le son des mots, et après je regarde ce que ça veut dire. À ce moment-là, comme j’étais dans ma voiture, j’ai écrit les grandes lignes dans ma main (Un jour un destin, France 2, 2016).


Je ne comprends pas qu'on veuille chanter en anglais quand on vient de Marseille. Certaines personnes veulent élargir leur marché à des fins plus commerciales. Mais ils pourraient se bouger un peu plus. Il faut aussi avouer que l'anglais est quand même une langue beaucoup plus simple à manier, il n'y a que des voyelles alors que le français est plein de subtilités, il faut savoir le faire sonner (Les Inrockuptibles, 2015).


Je ne l’ai pas fait exprès en fait. On peut très bien piétiner quelque chose de très important en deux seconde et après regretter toute sa vie et pleurer des larmes de sang (à propos de sa séparation avec Michel Berger, À titre provisoire, 10 juillet 1994).


Je ne peux pas vivre toute seule, c’est impossible. J’ai beaucoup besoin de donner de l’amour, et quelquefois d’ailleurs, je me fous complètement d’en recevoir ou pas. Mais c’est important d’avoir quelqu’un. Dorloter quelqu’un, c’est formidable quand même, non ? (À titre provisoire, 10 juillet 1994).


Je ne serais pas arrivée là si je n’avais pas eu des parents musiciens. Pas des professionnels, de vrais mélomanes. Papa jouait du piano, maman de la guitare. Et lorsqu’on partait en vacances dans notre vieille 403, tassés sous les valises, on chantait, on chantait ! Des comptines, une foule de chansons populaires que maman connaissait, de grands airs classiques, un concerto brandebourgeois à quatre voix, vachement beau. Papa voyageait beaucoup pour son travail et rapportait des disques de partout. Il rentrait du Pérou ? « Venez écouter ça, les filles ! », disait-il avec gourmandise. Et on accourait découvrir ensemble des musiques du monde. Et du jazz, et du Gershwin, et du classique… C’était joyeux, naturel, délicieux (Le Monde, février 2017).


Je ne suis pas sûre qu’on puisse retrouver un jour les êtres qu’on a aimés. Mais je crois qu’il existe une puissance supérieure, quel que soit le nom qu’on lui donne. Et qu’on n’est jamais seul, même quand on est à terre, et même plus bas que terre. Sans cet ange gardien, je serais morte depuis belle lurette (Le Monde, février 2017).


Je ne suis pas une icône, ni une artiste culte, je suis juste moi (Le Monde, février 2017).


Je suis quelqu’un qui pardonne à tout le monde. J’oublie les mauvaises choses. J’ai tendance à les occulter facilement (Un jour un destin, France 2, 2016).


Je trouve que le Pape François est un type formidable qui ne sacralise pas tout, qui met les choses à leurs places, où elles doivent être, c'est-à-dire simples (RTL, 2016).


Je trouve qu’il ne faut pas laisser les gens souffrir. Au nom de quoi ? C’est encore un truc de Dieu ça, c’est encore un truc qu’on nous dit : « Ah non, non, non il faut souffrir ». Les évangiles disent « offrez vos souffrances au Seigneur ». Mon Dieu mais le pauvre. Oui, je trouve qu’il faut aider les gens à partir. Quand vraiment on voit qu’il n’y a plus rien à faire (On n’est pas couché, mars 2017).


Je trouve toutes les religions liberticides. Et j’ai l’impression qu’elles nous prennent pour des cons. Tous ces discours punitifs et culpabilisants, les stupidités du créationnisme, les fastes ridicules du Vatican… C’est une philosophie d’amour qu’il faudrait enseigner, comme le fait le pape François. Ah, celui-là, je lui tire ma mitre ! Je l’aime infiniment. Il est bon, tolérant, rassembleur et il fait tout ce qu’il peut pour que les gens puissent vivre heureux ensemble. Je n’ai qu’une peur, c’est qu’on l’assassine, comme ce fut sans doute le cas pour Jean-Paul 1er, qui voulait agir contre la corruption au Vatican et à qui on a fait boire un bouillon d’onze heures (Le Monde, février 2017).


L’alcool fait disparaître la tristesse, le désespoir, le doute… d’où son danger. On n’est jamais à l’abri. Je n’ai pas gagné. Quand on est alcoolique, c’est pour la vie (2015).


La famille de maman était extrêmement modeste et elle avait fait son droit grâce à des bourses, se payant même le luxe de passer de surcroît une petite licence de maths. C’était une éponge, maman. Elle lisait vite, retenait tout, avide d’apprendre. Une véritable encyclopédie ! Papa, lui, était issu de la grande bourgeoisie, notamment par la lignée hollandaise de sa mère, faite de banquiers archi à l’aise. Il était avocat, puis député UNR du 13e arrondissement pendant longtemps, rapporteur du budget… (Le Monde, février 2017).


La souffrance, c’est juste lorsque l’on n’est pas sûr d’arriver à bien dire ce que l’on a envie d’exprimer. Quand on est devant sa feuille blanche, on se dit : « Ah ça, c’est beaucoup trop violent. Ah ça, c’est beaucoup trop facile. » Ecrire une chanson, c’est quand même difficile parce que, avec la langue française, c’est dur de faire court. C’est beaucoup plus facile d’écrire un scénario de 180 pages (Libération, novembre 2016).


Le jour de mon mariage avec Stephen Stills je me disais que j’allais m’enfuir par la fenêtre de la salle de bains de la Mairie dans la magnifique Alpine de ma soeur. Mais comme il y avait tout le monde, mes parents, ses parents, des invités extrêmement prestigieux, j’ai opté pour la politesse et je suis restée (Un jour un destin, France 2, 2016).


Le piano, c’était l’affaire de papa. Il avait formé un petit groupe inspiré de l’orchestre de Ray Ventura quand il était encore au lycée. Alors dès que j’ai eu 3 ou 4 ans, il m’a initiée. Il me prenait sur ses genoux et il guidait ma menotte pour des morceaux de jazz et « Sentimental Journey ». Pas évident, les touches noires, quand on a une toute petite main ! Puis j’ai pris des cours avec une prof et une répétitrice. Et comme j’ai beaucoup d’oreille, j’ai pu jouer très vite tout ce que j’entendais (Le Monde, février 2017).


Le succès m’a apporté du bonheur, de l’amour, de la complicité. Aller sur scène et voir qu’il y a des gens qui sont là pour vous voir, c’est pas un cadeau ça ? En tout cas moi je le prends comme ça (Un jour un destin, France 2, 2016).


Les menaces étaient assez précises. C’étaient des menaces de mort et il n’y a pas plus précis que ça. Je les prends au sérieux et même si ce sont des plaisantins ou des fous, je trouve qu’on ne peut pas prendre ces menaces à la légère (conférence de presse à l’Olympia à propos de son renoncement à chanter « Allah » en public, 1er mars 1989).

L’année dernière un film, aujourd’hui un livre, ce soir une chanson ; on ne peut pas tolérer cette forme de terrorisme. Il y a le terrorisme qui tue, mais il y a le terrorisme qui veut terroriser en voulant tuer la pensée. Son père m’a demandé de faire protéger sa fille et je vais le faire parce qu’il faut que les artistes puissent s’exprimer librement (Pierre Joxe, ministre de l’Intérieur, journal télévisé de FR3, 1er mars 1989).


Michel berger et moi étions comme des jumeaux, même milieu, même bouillonnement, même envie créative. On s’aimait autant qu’on s’admirait. Il n’a jamais écrit pour moi, mais il me disait : « On se voit demain ? J’aurai deux chansons. Et toi ? » J’essayais de m’aligner et ce fut une période incroyablement féconde ! On n’arrêtait pas. Et on a fait deux albums ensemble, coup sur coup, avant que je ne parte très brusquement aux Etats-Unis, happée par Stephen Stills… J’ai alors habité un ranch perché à 3 000 mètres d’altitude dans le Colorado. Je perdais tous mes repères, je ne connaissais personne, il fallait tout réapprendre. Ce fut rude. Mais si je n’étais pas partie là-bas, je ne serais pas non plus celle que je suis aujourd’hui (Le Monde, février 2017).


Mon père m’a dit : « D’accord pour la musique, mais dans ce cas, tu devras être la première ! » Encore fallait-il que j’ai ce qu’il appelait un « bagage » et que je passe le bac. Il y en avait deux à l’époque. J’ai eu le premier mais j’ai raté le second, alors que nous étions pourtant en 1968, que c’était la chienlit, et qu’il n’y avait que l’oral ! Mais je me fichais bien de la philo. Michel Berger, avec qui je faisais déjà de la musique, me donnait des cours tout en me disant : « Mais qu’est-ce qu’on s’en fout de Bergson ! » (Le Monde, février 2017).


Notre génération était complètement admirative des Beatles et de tous les groupes anglo-saxons de l’époque, donc on a voulu faire pareil, simplement au départ ça ne sonnait pas à cause de la dynamique du son des mots. Avec Daniel Balavoine, Michel Berger ou Michel Jonasz, on l’a fait, on a montré que c’était possible, mais il faut juste un tout petit peu de confiance en soi et un tout petit peu de courage. C’est pour ça que je suis toujours dévastée et très triste que les Français écrivent des chansons en anglais. C’est calculateur que de se dire « je vais vendre mon disque à l’étranger et je vais en vendre beaucoup plus », alors qu’ils pourraient se donner un peu plus de mal en écrivant en français. On est là pour faire plaisir à la France, pour faire valser la France, pour faire swinguer la France (Libération, novembre 2016).


Nous avons pu en parler très longtemps après, peut-être dix ans, je ne sais plus parce que je suis très mauvaise en dates. J’habitais à Los Angeles, je rangeais un truc dans la bibliothèque et je vois un énorme rat qui passe dans la maison. Adorable le rat. Et là, le téléphone sonne, je dis « Allo » et j’entends : « Bonjour c’est Michel ». Après, j’ai toujours cru que l’histoire du rat était un signe. Ça fait du bien de penser ça. Laisse-moi penser ça (Un jour un destin, France 2, 2016).


On a toujours besoin de quelqu’un. On a besoin de rires, de soutien, de tendresse. Mais, et c’est ce que je dis dans le texte de cette chanson, pour choisir ce que l’on veut vraiment, on n’a besoin de personne (Le Monde, février 2017).


On m’a mise devant un piano très petite, 3-4 ans. C’est mon père qui m’a appris à jouer du piano. Il ne lit pas une note de musique non plus, mais il m’a appris à aimer la musique (Discorama, 16 juillet 1972).


On n’écoute pas les femmes ! Quand elles vont dans un commissariat rapporter les violences subies avec une trouille bleue des représailles de leur mec, qui pourraient être mortelles, les flics ne prennent pas la mesure du drame. Personne ne les écoute. C’est injuste. C’est insupportable. Alors j’ai écrit pour toutes celles qui subissent cela. Ce n’est pas une incitation à tuer. Mais l’expression d’une compassion pour les femmes et une supplique aux hommes, flics, voisins, amis, pour qu’ils entendent enfin et ne laissent pas repartir chez elle une femme couverte de bleus (Le Monde, février 2017).


On ne peut pas avoir toute sa vie la peau de ses 20 ans. La vieillesse est naturelle, inéluctable, et il faut l’accepter avec bonheur. Certaines personnes ont l’air de dire : « Je suis désolée d’être vieille. » Moi, je prends les choses comme elles viennent et je n’ai pas envie de devenir Joan Collins ! On me prend comme je suis ou on me lâche. Je ne veux pas rester jeune pour rester jeune, mais pour avoir la pêche (2012).


On se trouve toujours très bien quand on a bu. Moi je pensais que j’étais beaucoup plus drôle quand j’avais bu un verre, que j’étais plus rapide. On est complètement aveugle et on se croit en plus invisible. Le problème c’est qu’avec les paradis artificiels on devient parfois plus créatif parce que c’est une fabuleuse clé qui ouvre des portes qu’on n’aurait pas vues en étant à jeun. Mais ça dure cinq minutes, pas longtemps, parce qu’après ça dégénère et ça devient pathétique (Un jour un destin, France 2, 2016).


Parfois mon piano m’attire et m’embarque dans des folies harmoniques, mais parfois il ne veut pas me parler. Alors, je suis déçue, je suis triste, et je me dis que je suis absolument incapable de composer (Libération, novembre 2016).


Pour moi c’est quelque chose d’extraordinaire de me dire que je ne vais pas être obligée de repartir dans 2 mois, parce que chaque fois que je repartais pour l’Amérique, c’était une grande souffrance (à son retour définitif en France après son divorce d’avec Stephen Stills, Quotidien Pluriel, 3 décembre 1983).


Quand j’étais aux Etats-Unis, il n’y a pas un jour où je ne l’ai pas appelée au téléphone. Pas un ! Je me déchargeais sur elle. C’était ma poubelle, maman. Comme les psys sur lesquels on déverse sa vie. Et sans elle, comme dit la chanson, je n’aurais pas su résister aux griffures de l’existence, aux déceptions, aux souffrances, à ceux qui « ont tué mon innocence ». (Le Monde, février 2017).


Quand tu es alcoolique et que tu te dis que plus jamais de ta vie tu ne boiras de Petrus, c'est terrible. C'est pour cela qu'on n'est jamais à l'abri. Je n'ai pas gagné. D'ailleurs, on ne parle jamais d'ex-alcoolique, ça ne se dit pas. Quand on est alcoolique, c'est pour la vie (2016).


Qui je suis ? Je suis une jeune fille sage. Je fais de la musique. J’écris les paroles et la musique et puis je les chante (Discorama, 16 juillet 1972).


Quitter Stills était très compliqué parce qu’il ne voulait pas. Et puis ce n’était pas un type très calme non plus. Il y avait beaucoup de violence qui était générée par tous ces produits qui changent votre comportement, votre manière de vivre et votre façon de réagir aux choses (Véronique Sanson, Un jour un destin, France 2, 2016).

Il ne voulait pas que j’ai la garde de mon fils Christopher mais seulement par orgueil. Parce qu’avec son métier, sa vie, il n’aurait pas pu s’occuper de lui (Un jour un destin, France 2, 2016).


Si je devais recommencer ma vie, je ne ferai pas tout de la même façon. J’essaierai d’être un peu moins égoïste. Je le suis toujours un peu mais j’essaie d’être meilleure.  Mais en gros ce que j’ai vécu me plait bien (Un jour un destin, France 2, 2016).


Sur scène je suis chez moi, ça m’appartient complètement. C’est très bizarre parce qu’il m’est arrivé des trucs effrayants, je me suis cassé un doigt, je me suis cassé les poignets un certain nombre de fois. J’ai mal, mais dès que je rentre sur scène je n’ai plus mal du tout. Mais vraiment. On pourrait m’arracher un bras. Dès qu’on est sur scène on appartient à un autre monde, on n’est plus le même personnage (Un jour un destin, France 2, 2016).

A PROPOS DE VERONIQUE SANSON

C’est quelqu’un d’authentique pour qui il n’y a que le plaisir qui est son élément moteur. Elle n’a jamais eu de plan de carrière. L’argent ne compte pas pour elle (Claude Wild, manager de Véronique Sanson).


C’est vraiment quelqu’un de pas du tout star, pas de caprices, pas de machins, pas de grosse voiture (Jean-Pierre Domboy, attaché de presse de Véronique Sanson).


D’un seul coup elle a commencé à se passionner pour le jardin, pour la terre, à tel point que j’ai fini par lui dire : « Arrête de jardiner, arrête de faire ton potager, fais-nous des chansons ! » (Bernard de Bosson, directeur de sa maison de disques).


Je l’ai vue le soir où elle l’a appris. Je n’ai jamais vu Véronique détruite comme ça. Jamais. Elle est restée assise au fond d’un couloir et elle a sangloté toute la soirée. Elle était dévastée. Elle ne cessait de répéter : « C’est comme si j’étais morte » (Violaine Sanson-Tricard, sa soeur, à propos du décès de Michel Berger, le 2 août 1992).


Le jour de son mariage avec Stephen Stills, elle m’a emmenée par la main dans un endroit au bout du manoir où il y avait un piano. Et là elle m’a joué tout l’album de Michel Berger. Elle était triste parce qu’elle lui avait fait du mal (Nicoletta).


Stephen Stills arrive en jet privé de Los Angeles à l’été 1977, en début de la tournée française de Véronique Sanson. Dîner, et là : dispute. Stephen prend un couteau et lui plante dans la main. Elle avait la main qui tenait à la table, il a fallu arracher le couteau pour enlever la main. Urgences. Médecins. Ils lui font des points de suture. Tous les soirs elle enlevait son pansement, elle jouait du piano, elle chantait, le sang pissait sur le piano. Elle remettait le pansement et elle rechantait le lendemain (Claude Wild, manager de Véronique Sanson).


Sur scène, elle est indestructible. Je lui souhaite de ne jamais quitter la scène ou de mourir sur scène, comme Molière (Violaine Sanson-Tricard, sa soeur).


Véronique se fout complètement des jets privés et des 5 étoiles, du moment qu’elle a sa maison, son potager, ses chiens et ses chats (Violaine Sanson-Tricard, sa soeur).

 

 

 

 

 

 

 

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