A mettre sa vie
en musique on en oublie parfois de vivre. (Paroles de la chanson Je t'en remets au vent)
Allo
SOS Amitié ? Excusez-moi de vous déranger mais si je peux encore vous
causer c'est qu'mon pétard s'est enrayé. Allo
SOS amitié ? Je crois bien que ça vient du chargeur. Est-ce que vous
pouvez m'envoyez assez rapidement le dépanneur ? (« Taxiphonant d'un pack de Kro », 1981).
Alors
tu passes toutes tes nuits à t'attendre jusqu'au matin.
Apprends
donc à tenir ta laisse, t'es pas tout seul en manque de secours.
Ça
peut durer jusqu'à toujours à moins que l'on ait le courage de se dire merde un
beau jour et de mettre fin au naufrage.
C'est
pas parce qu'on n'aime pas les gens qu'on doit aimer les chiens.
Comme
une guêpe sur une fleur à peine éclose, mes lèvres sur sa déchirure explosent
son bouton de rose.
Dans
le dernier écho de ton dernier silence, j'ai gardé pour la route ma rage, ma
haine et ma connerie.
Dans
les ruines de l'école où brûle un tableau noir, une craie s'est brisée en
écrivant espoir.
De
nature solitaire je me terre pour me taire.
Elle
était belle comme un enfer avec ses yeux bleus d'insomnie.
Errance
au milieu de la nuit dans un brouillard vertigineux.
Et
Dieu téléphone au Samu pour qu'on le ramène aux urgences.
Et
je viendrai troubler de mon cri distordu les chants d'espoir qui bavent aux
lèvres des statues.
Et
le doute qui ravage même tes incertitudes te révèle les fastes de la solitude.
Et
les voilà partis vers d'autres aventures, vers les flèches où les fleurs
flashent avec la folie.
Et
nos regards préludent le jeu de la pudeur, quand par manque d'habitude on
s'méfie du bonheur.
Et
tu marches sur ton ombre de nouveau du côté sombre.
Faire du rock, c’est physique ! C’est pour ça que l’on choisit
ce genre de musique : on a envie de tout donner, et pas seulement sa tronche et
sa voix ! (Longueur
d’Ondes, 2012).
Il n'y a pas de poésie sans provocation. Je m'insurge tout le
temps. Ma révolte n'est pas contre l'homme, mais contre ses mauvais côtés. Je
suis un pessimiste rêveur ! (Jours d'orage de Jean Théfaine, 2011).
J'ai
découvert la solitude le jour de ma fécondation.
J'ai fait
six ans de psychanalyse. Cela m'a coûté cher mais je l'ai largement rentabilisé
avec mes chansons.
J’ai quitté Paris au bout de sept ans de vie parisienne à cause
du bruit. Actuellement, je vis à Dijon ; si une noix tombe au fond du jardin,
je l’entends (Longueur
d’Ondes, 1994).
J’ai réglé pas mal de problèmes, et notamment celui de la mort.
Je l’ai même essayée (Longueur d’Ondes, 2012).
J'arriverai
par l'ascenseur de 22h43 et je viendrai relever le compteur de ton ennui.
J'aurais
encore aimé franchir ta nébuleuse mais ton corps est cousu de fils blancs
barbelés.
J’avais 12 ans et je ne savais vraiment pas ce que j’allais
faire. J’étais très malheureux à l’école. Je voulais me tirer. Mais, je ne
savais pas où. Pour mettre tout le monde d’accord, et surtout ma mère qui était
une catholique pratiquante, je suis entré au petit séminaire. J’ai dit que
j’aimais l’aventure et que je voulais devenir missionnaire. À l’époque, pendant
toute l’année scolaire, on passait ses heures d’étude avec toujours le même
camarade. Et quand je suis arrivé au petit séminaire, on m’a mis à côté d’un
type qui était fou de Salut les copains.
Il avait tous les 45 tours de Claude François et de Johnny Hallyday. Au bout de
quinze jours, le missionnaire pouvait aller se rhabiller et sortir de la
marmite : il n’était plus comestible ! J’ai eu envie de devenir Cloclo à la
place de Cloclo, Johnny à la place de Johnny ! J’ai commencé tout de suite à
écrire des chansons et à vouloir être chanteur. J’avais 12 ans et je n’ai
jamais arrêté depuis (Longueur d’Ondes, 2012).
J'entends
des cons qui causent d'un éternel retour.
Je
crois que c'est l'ombre du remords qui fait hurler les anges à la mort.
Je
me sens comme une bavure d'un Dieu crevant de son silence.
Je
mets mon badge ecce homo et je suis fier d'être un con cosmique.
Je
ne sais plus si c'est moi qui suis seul ou les autres qui sont trop nombreux.
Je
ne suis qu'un intérimaire dans la continuité de l'espèce.
Je
ne suis qu'un rêveur planant sur ta vie.
Je
pars vers le chaos caché dans les vestiges de ma mémoire.
Je
réserve les cieux pour d'autres aventures.
Je
r'viendrais comme un vieux junkie m'écrouler dans ton alchimie. Delirium
visions chromatiques, amour no-limite éthylique.
Je
veux juste t'offrir l'amour sans la mort.
J'me sens coupable d'avoir une gueule à être dénoncé !
J'te
sens blottie au fond de mes veines.
J'vais
peut-être encore attendre avant de mourir d'amour.
L'amour
ça meurt à la mi-août sans mots sans remords ni remous.
La
solitude n'est plus une maladie.
La
tristesse est la seule promesse que la vie tient toujours.
L’enfance est un tatouage : la claque que tu prends dans la
gueule les trois premières années de ta vie, tu la traînes tout le temps.
Après, tu t’exprimes (Longueur d’Ondes, 1983).
L’enfance ? Rien. Mais, l’adolescence, oui ! La question me
trouble parce que je n’ai pas l’impression d’être devenu adulte parce que je
n’y vois pas d’intérêt. Mais, aussi, parce que l’adolescence, c’est la période
où on a encore envie de s’exprimer, où il y a des poèmes à écrire, des accords
à découvrir sur sa guitare. La chanson, la musique, la poésie, c’est un truc
d’adolescence. Et c’est parce que j’ai peur de perdre tout cela, tout ce que
j’aime, que je n’ai pas envie de devenir adulte (Longueur d’Ondes, 2012).
Le
jour où les terriens prendront figure humaine, j'enlèverai ma cagoule pour
entrer dans l'arène.
Le vide a des lueurs d'espoir qui laisse une ombre
inachevée.
Les
Beatles ont bouffé leur pomme en se grattant le noeud pendant que lady Madonna
suçait le marchand d'oeufs.
Les
fleurs de rêves obscurs sécrètent de noirs parfums.
Les
salauds sont pas ceux qu'on croit quand tout bascule à l'imparfait.
Les
vaccins de la vie sur les bleus de nos coeurs ont la mélancolie des sols bémols
mineurs.
Les
vagues mouraient blessées à la marée sans lune, en venant féconder le ventre
des lagunes.
Mais
que devient le rêveur quand le rêve est fini ?
Moi
je n'ai jamais voulu être un rebelle. Je revendique qui je suis. Moi je vis ma
vie. On peut me mettre toutes les étiquettes que l'on souhaite je m'en fous.
J'ai décidé de vivre à ma manière. Je l'ai décidé dès 12 ans ! Je ne peux dire
qu'une chose : c'est que je vis un rêve de gosse. Si on ne croit pas à ses
rêves de gosses autant se flinguer tout de suite. Quand je vois des mecs d'un
certain âge qui ont la nostalgie de leur 20 ans, de leur armée qui a du être
une période la plus chiante de leur vie : c'est grave !
Moi, je suis un solitaire, donc j’utilise la langue depuis peu.
Je me suis mis à parler fréquemment à 35 ans. Avant, je pensais que les mots ne
servaient qu’à faire des chansons. J’ai beaucoup de mal à m’exprimer en dehors
de mes chansons (Longueur
d’Ondes, 2012).
N'est-ce-pas
merveilleux de se sentir piégé ?
Ne
cherche plus dans l'annuaire, j'ai mis les scellés sur mon coeur, mais passe
plutôt chez le notaire, je te lègue ma part de bonheur.
Nos
histoires noires, nos nuits blanches plantées en plein manque de tout.
Nous
ne sommes que les fantasmes fous d'un computer avec son oeil grinçant fouillant
dans nos cerveaux.
On devrait apprendre à s’ennuyer aux enfants. C’est la source de
l’imaginaire (2012).
On
ne s'aime plus d'amour et d'eau fraiche, la vue de l'eau te fait hurler et
notre amour à coups de dèche s'est peu à peu désintégré.
Où
les miroirs d'automne reflètent à fleur de flamme ta jeune écorce d'homme
éclaboussée de femme.
Parfois
tu rêves de t'envoler, de mourir par inadvertance.
Parfois, un journaliste me dit : « Mais, ça n’a aucun sens
vos chansons ! », et puis, il se rend compte qu’il y a 15 000
personnes qui les chantent avec moi. Alors, il se dit : « Ah merde ! C’est
bizarre… » Il oublie tout simplement le jeu des associations : chacun
recompose la chanson et se raconte une histoire. Sur « Les dingues et les
paumés » par exemple, on m’a déjà raconté mille histoires différentes (Longueur d’Ondes, 2012).
Pleure
pas pour moi bébé, tu m'as déjà dévasté.
Plus
de mur à Berlin pour justifier ma honte.
Pour moi, la chanson, c’est un road movie. Il faut que ça bouge,
que ça tangue ! (Longueur
d’Ondes, 2012).
Pour moi, un mot, c’est une collection d’images. Si j’arrive à
trouver un autre mot, avec une autre collection d’images, et si en les mettant
l’un à côté de l’autre, j’arrive à les faire s’entrechoquer de sorte que ça
fasse « tilt ! » chez l’auditeur et que naisse une troisième
collection d’images, alors, j’ai gagné ! (Longueur d’Ondes, 2012).
Prisonnier
de ton rire, esclave de ton corps.
Quand
la ville dégueule son trop-plein d'impuissance et nous jette 3 sous d'espoir et
d'infini.
Quand
les clochards opposent la classe et l'infini à la vulgarité glauque de la
bourgeoisie.
Quand
les cris de l'amour croisent les crocs de la haine dans l'encyclopédie des
clameurs souterraines.
Quand tu m'offres épuisée
sous l'oeil d'une opaline les charmes vénéneux de tes fragrances intimes.
Rature
finale sur l'agenda des mots perdus.
Scandale
mélancolique, sentiments discordants.
S'il
vous faut tout ce sang pour jouir à vos fêtes, sacrifiez les enfants, fusillez
les poètes.
Si j'étais Dieu, je ne croirais pas en moi. Si j'étais moi, je
me méfierais.
Si je prends les chansons que j’aime, la musique m’invite à
découvrir les textes. C’est la règle de la chanson, je crois (Longueur d’Ondes, 2012).
Si on oublie mes chansons quand je serai mort, qu’est-ce que
j’en aurai à foutre ? (Longueur d’Ondes, 2012).
Surtout
pas troubler nos consciences dans le vertige des vibrations.
Terre
Terre Terre, dans quel état t'erres.
Ton
blues a dérapé sur mon corps de chacal dans cet hôtel paumé aux murs glacés
d'ennui.
Tu
glisses ta carte perforée dans ce flipper où tu t'enfuis. Et tu fais semblant
de rocker pour faire croire que tu es en vie.
Tu
m'rappelles mes amants perdus dans la tempête avec le coeur naufrage au bout des
bars de nuit.
Tu
rayes les mentions inutiles au bas de
ton carnet d'absences et tu t'accroches au bout du fil qui te ramène à ton
silence.
Tu
t'en retournes à tes banlieues dans ce couloir où tu te grimes, te maquillant
le bout des yeux d'un nouveau regard anonyme.
Tu
traînes dans mes nuits comme on traîne à la messe, quand on n'a plus la foi et
qu'on ne le sait pas.
Tu
traînes ton ennui dans les rues de l'errance et tu serres les poings au fond de
mes envies.
Tu
vas finir un jour par souffrir d'un manque de souffrance.
Un mot peut foutre en l’air une beauté. Parfois quand on est sur
ses brouillons, ça ne va pas, on s’énerve, on réécrit tout, on reprend sa copie
une deuxième fois, on revient au premier jet et on s’aperçoit qu’il y a un mot
en trop. On l’enlève et tout passe (Longueur d’Ondes, 2012).
Vire
cette pierre de ton coeur, elle fait plus le poids.
A
PROPOS D'HUBERT-FELIX THIEFAINE |
Nous
sommes deux grands rêveurs. Je pense que le rêve nous a sauvé la mise à
plusieurs reprises, dans cette putain de vie, qui n'a pas toujours été facile pour
nous. (Paul Personne)
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