Établissez-vous une différence entre
l’Angleterre et la France en ce qui concerne le mouvement punk ? Oui ! En Angleterre, une nouvelle mode est
immédiatement suivie, pour s’éclater naturellement. Ici c’est surfait : on se
déguise , et ça ne touche qu’un petit noyau qui aime se faire voir, montrer
qu’il est branché ! Tu as vu à quelle vitesse ça été récupéré : six mois après,
il y a déjà des bouquins, des revues etc..,. Si encore la presse à scandale
s’en empare et écrit des horreurs, c’est bon signe, car ça a un côté
subversif.... Et, en ce qui concerne Hit, c’est déjà super que, sur deux pages,
on ravisse la place à des ringards ! Ils vaut mieux que les gamins de 14 ans
voient notre tronche plutôt que la gueule de Sheila ! (1977).
Je déteste la promiscuité, les règles. Toute la société actuelle
est un hymne à la loi, aux règlements (Jacno, Longueur d’Ondes, 2006).
Je préfère presque figurer dans
un canard avec Sheila en couverture, qu’un autre à petits moyens avec un vieux
ringard comme Jagger ! Il y a presque plus de distance entre nous et les autres
groupes punks français qu’entre nous et France Gall ! Les Stones et les Who
sont devenus aussi ringards que Sardou ; ils se sont enlisés dans un vieux
système cul-de-sac (1977).
Nous sommes totalement en dehors
du mouvement punk. Stinky Toys étaient là bien avant tout le monde, parce que,
justement, on aimait le rock et on ne voyait pas d’autre façon de vivre qu’avec
et par le rock. Par contre, aujourd’hui c’est devenu une mode. On se demande si
tout le monde n'est pas devenu brusquement idiot. Chaque nouveau mouvement est
toujours formidable à sa naissance. Quand on a commencé on s’est foutu de notre
gueule : « Vous n’avez aucun avenir », « On est en France, ça marchera jamais »,
etc. Total, tout le monde se jette sur ce mouvement , mais n’en tire que
l’aspect extérieur épingles et fringues.... mais dans leurs têtes, les mecs
n’ont pas évolué. Ils suivent par mode, et on retrouve les caméléons qui
portaient des clochettes en ’67. Et puis d’abord, ça tient pas debout : comment
veux-tu mettre une étiquette sur des gens aussi différents que Pistols, Jam,
Damned, Clash, etc. C'est pas possible ! (1977).
On n’a jamais prétendu qu’on ne
voulait pas d’argent ! Mais si on avait été riches , peut-être que nous ne
jouerions pas du rock (1977).
On nous a collé l’étiquette «
punk » parce que notre premier concert était réellement bordélique, nous ne
savions pas jouer ensemble à cette époque, mais nous voulions faire « notre
truc », avoir notre propre personnalité sans faire de concessions. On a tourné
plus d’un an sans manager, ça encore, c’est amateur ! Mais on s’en foutait, au
début. On n’avait pas encore réalisé que, tout faire nous-mêmes, tout réaliser,
tout organiser, on le faisait de travers et on se grillait (1977).
Quant on pense qu’on a vendu plus
de 45 tr en Angleterre qu’en France ! On a même eu la couverture du Melody Maker plusieurs mois avant sa
sortie. Et, marrant, la critique britannique nous était très hostile mais nous
fut excessivement bénéfique. De retour en France, il n’y avait plus à ce casser
la tête pour trouver un contrat d’enregistrement ! (1977).
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