C’était
hilarant, ça a été l’un des meilleurs moments. Le lendemain, quand on a vu les
journaux, j’ai pensé : « Putain de merde, c’est génial ! » A partir de ce
jour-là, tout a changé. Avant ça, c’était juste de la musique : le lendemain,
c’était les médias. (Steve Jones, à propos de leur passage télévisé dans l’émission Today, le 2 décembre
1976)
Elvis
est mort, tant mieux ! Ça faisait trop longtemps que lui et son gros bide
faisaient de l'ombre au rock'n roll ! (Johnny Rotten, août
1977)
God save the queen, She ain't no human being, There is no future, In england's
dreamland.
I
need a fix… (Sid Vicious)
I wanna be anarchy, I wanna be anarchy, oh what a name, I wanna be
anarchist, Get pissed destroy !
J'étais le seul chez qui il
restait un fond d'anarchie. (Sid Vicious)
Je crois que j’ai apporté quelque chose de positif non
seulement au monde mais aux Sex Pistols : je leur ai donné un cap, le sens de
la sape, et j’ai écrit toutes leurs paroles. J’aurais aimé de leur part un
petit peu plus de gratitude, plutôt que de tenter de me voler mon nom de scène ! (John
Lydon, 2014).
Je
mourrais avant d'avoir 25 ans, et quand ça arrivera j'aurais vécu de la façon
dont je le voulais. (Sid Vicious)
Je n’ai jamais haï les Pink Floyd, je détestais
l’institution qu’ils représentaient, je suis même ami avec quelques membres du
groupe. D’ailleurs les gens ne s’étaient pas aperçus que le surnom de Sid
Vicious était un hommage à Syd Barrett, le fondateur des Floyd. J’avais d’abord
donné ce surnom à mon hamster, et lorsqu’un jour Sid m’a rendu visite, du temps
où on l’appelait encore John, mon hamster l’a mordu, et depuis ce jour, il a
écopé de ce sobriquet de Sid le Vicieux (John Lydon, 2014).
Je
ne pisserai pas sur Keith Richards s’il était en feu. (Sid Vicious)
Je ne sais pas ce que je
veux mais je sais comment l'obtenir.
Je
suis fier de mon héritage Pistols et je viens relever les compteurs. (John
Lydon, à la reformation
des Pistols en 1996)
Je suis un intellectuel, et
ma pensée n'est pas celle de tout le monde. Rotten est jaloux parce qu'il est
évident que c'est moi la tête du groupe. Ils étaient tellement nuls avant moi
qu'il a fallu qu'ils viennent me chercher, parce que tout seuls, ils n'avaient
pas une idée originale. (Sid Vicious)
L’arrogance
de la jeunesse. Frimer. Je voulais avoir l’air du type le plus génial du monde,
mais je n’ai réussi qu’à passer pour un con auprès des autres. (John Lydon)
La
colère est une énergie. (John Lydon)
- Le monde de la musique vous a-t-il défendu ?
- Vous plaisantez ? lls nous haïssaient tout autant. Des groupes faisaient pression pour que leur label ne nous signe pas, comme Rick Wakeman. Ce trou-du-cul, que fait-il aujourd’hui ? Il joue de l'orgue dans des croisières pour vieux ! Supporter le jugement de types comme lui était insupportable. Mais ma plus grande fierté est que le Parlement ait débattu à notre sujet. Certains nous ont accusés de haute trahison, accusation qui, à l'époque, pouvait être punie de la peine de mort ! Nous avions commis limpardonnable, nous avions attaqué la Reine... (Johnny Rotten, 2013)
Les
gens ont pris l’image des Sex Pistols beaucoup trop au sérieux ; cette
image était un gag pour nous, on en pissait de rire, en fait on se foutait de
la gueule des gens, mais personne n’a compris et tout le monde a mis un
uniforme punk. (John Lydon, 1979)
Les journaux manipulaient l’opinion, et quels que soient nos
propos, ils étaient systématiquement déformés. C’était un univers de mensonges
pernicieux, et pour avoir survécu à ça, on devrait tous recevoir la médaille
des anciens combattants (John Lydon, 2014).
Les
Sex Pistols m'ont sauvé d'une vie de crime que j'allais passer en prison. (Steve
Jones, Sex Pistols)
Ne
jamais faire confiance à un hippie. (Johnny Rotten, 1977)
Négligez
leur autorité de suce-boules, rejetez leur morale bidon, foutez l'anarchie et
détruisez vos valeurs, causez le plus de chaos et de destruction possible, mais
ne les laissez pas vous prendre vivant. (Sid Vicious)
Nous
avons désormais une cause commune : votre argent. (John Lydon, à la reformation des Pistols en 1996)
Nous avons subi les attaques ignobles de la presse de Murdoch. lmpossible de lutter, de briser ce mur de haine, de mépris et de mensonges. Les autres groupes punk n'étaient pas en première ligne comme nous. Ils ont juste adopté le drapeau. En arborant le même uniforme ils ont détruit le sens de l'individualité que je prônais. C'était l'horreur. On n'a pas gagné un rond et on s'est fait haïr par le pays entier. (Johnny Rotten, 2013)
On
n’a jamais joué devant un public qui nous aimait vraiment de toute façon. Je
m’en fous, ils peuvent nous haïr. Qu’ils en aient pour leur argent. Qu’ils
s’amusent comme ils veulent. On est payés quoi qu’il arrive, alors on vous
emmerde. (John Lydon, à
la reformation des Pistols en 1996)
Pete
Townshend (ex-guitariste légendaire des Who) rencontre les Sex Pistols pour la
première fois en 78 en coulisse d'un concert :
Pete
Townshend : Bravo les gars, vous faites du bon boulot, vous reprenez notre
flambeau. Johnny
Rotten : On s'en bat les couilles de votre flambeau, on veut juste tirer des
meufs.
Punk,
ça veut dire tapette, espèce de grosse fiotte de putain de scribouillard !
(Sid Vicious, au journaliste J.Colins)
- Qu'aviez-vous en tête en formant les Sex Pistols ?
- Rien, parce que je n'ai jamais voulu entrer dans un groupe. Mais quand on m'a proposé de rejoindre les Sex Pistols j'ai sauté sur l'occasion. J'adore écrire. Je me considère comme un songwriter avant d'être un chanteur. A cette époque, il y avait peu d'espoir pour les jeunes paumés, la société n'avait aucun respect pour eux ; aussi j'ai saisi ma chance (Johnny Rotten, 2013)
Quand
Sid a rejoint le groupe, la musique a été mise au rencard. (Steve Jones)
Quel
ramassis de conneries. La seule chose qui me faisait systématiquement grincer
des dents – et aujourd’hui encore – c’est quand il fait rimer
« Anti-Christ » avec « I am an Anarchist ». C’est tellement
pauvre. C’est nul. (Glen Matlock)
Quoi la balance, j'en ai pas
besoin de votre balance de merde, moi, je suis Sid Vicious, moi. (Sid Vicious)
Rien
ne sert de pourrir, il faut mourir à point ! (Sid Vicious)
Sid
est quelqu'un vers qui je me tourne dans les moments de besoin. Quand les
choses vont mal, quand les temps sont durs, je me dis : ''Qu'est-ce que Sid
Vicious aurait fait dans cette situation ?'', et ensuite je choisis dans la
longue liste de possibilités : Tomber ivre mort ou casser quelque chose. (Sid
Vicious)
Tu
plaques un accord, ça fait Twang, et
hop, tu joues de la musique. (Sid Vicious)
Une
fois que t’as fondé une famille, que t’as une belle maison, 2, 3 enfants, bah
il te reste plus qu’à te suicider. (Johnny Rotten)
- Vous attaquiez aussi les grands groupes de l'époque, les Who, les Stones. Etes-vous réconciliés ?
- C'était un jeu. J'ai toujours eu la plus grande admiration pour Pete Townshend. Quant à Mick Jagger, il a été formidable lorsque Sid Vicious s'est retrouvé impliqué dans ses terribles histoires. Il a mis à notre disposition ses avocats, alors que notre propre management paniquait sans savoir quoi faire. Je ne l'oublierai jamais. (Johnny Rotten, 2013)
Vous
n’avez jamais eu l’impression de vous faire avoir ?
Vous
ne pouvez pas me mettre en état d'arrestation, je suis une star de rock. (John
Lydon)
« Anarchy
In The UK » est tout ce que le rock’n’roll a un jour promis d’être. (Pierre
Mikaïloff, Dictionnaire raisonné du punk)
Entre
1976 et 1978, au début du Punk, j'étais trop jeune, j'avais onze ans. Un an
après sa sortie, j'ai acheté Never Mind The Bollocks. C'était le premier album
que j'achetais, donc ... C'est une influence massive, vraiment. (Noel Gallagher,
Oasis, 1997)
Il faut bien comprendre que ce que nous faisons demande une énorme concentration. Les Sex Pistols étaient abominables sur scène. Pas du tout professionnels, nuls ! Après un de leurs concerts, Johnny Rotten est venu me voir. "Qu'est-ce-que t'en penses ?" il me demande. Et je lui ai répondu : "Les mecs, je trouve que vous puez". Il m'a dit : "parce que vous, vous puez pas ?". (Johnny Ramone, 1979)
Il me semble très facile de devenir un groupe très controversé et rebelle. Les Sex-Pistols ont prouvé qu'il était facile de devenir une star du jour au lendemain en provoquant son monde. Mais on a constaté qu'ils ne pouvaient jouer nulle part, et cela a conduit à leur perte. Le punk a plus de rapport avec la mode qu'avec le rock. AC/DC est un groupe de prolos durs à l'attache. Nous ne sommes pas d'ex étudiants en art, comme la plupart des punks.
(Angus Young, AC/DC)
La
plus grande réussite des Sex Pistols est la manière dont ils se sont séparés. (Pete Townsend,
The Who)
Le
problème avec les Pistols, au-delà du sordide et de la manipulation, c'est que
comme beaucoup (la majorité?) des punks, ils faisaient seulement la moitié du
chemin : ils disaient bien que tout était nul, ce qu'il était nécessaire de
dire même si ça n'était pas forcément vrai, mais ils n'ont jamais fait le pas
suivant et ajouté : “toutefois, nous avons une autre idée...”. Ils n'ont
jamais ne serait-ce que commencé à essayer de découvrir quelles alternatives
valides, responsables, pourraient exister. Ce qui en fait est beaucoup plus
difficile que de hurler des insultes gratuites et de ramper et de roter et de
se shooter et de se mutiler. (Lester Bangs, journaliste et critique musical)
Le punk est un mouvement créé par les Pistols qui, un jour,
on décrété que le rock était devenu une institution, chiante comme la mort et
qu’il fallait créer quelque chose de nouveau, englobant forme de musique,
fringues, attitudes. C’est rapidement devenu la merde, car il suffisait d’avoir
les cheveux courts et les épingles pour décrocher un contrat d’enregistrement !
Le mouvement, honnête à l’origine, a rapidement dégénéré. Quant à nous, nous
refusons catégoriquement de jouer dans des salles de plus de 3000 personnes.
C’est un vol collectif lorsqu’un mec, au millième rang, non seulement ne voit
rien, mais en plus se fait buter à la sortie. Le punk-rock, c’est une réaction
contre toutes les stars établies, contre les magouilles du show-biz. Seuls les
Pistols étaient restés purs. Des mecs comme Jam ou Boomtown Rats, c’est déjà la
même chose que Zeppelin : ils n’ont déjà plus qu’un seul but : vendre du
disque. Les Pistols se sont peut-être séparés parce qu’ils ne veulent pas devenir
les Stones des années 80 (Métal Urbain, 1977).
Les Sex
Pistols, c'était un boy's band, il faut quand même le préciser (Jacno).
Les
Sex Pistols étaient bien quand ils étaient jeunes, mais là, maintenant, quelle
bande de vieux schnoques. (Zach De La
Rocha, Rage Againt The Machine, 1996)
Les
Sex Pistols étaient particulièrement brillants. Ils me faisaient penser à
Beethoven. Ils avaient ce côté grandiose. (Debbie Harry, Blondie)
Les Sex Pistols ont chanté « No Future », mais il y a
un futur et nous essayons de le construire (Allen Ravenstine, Père Ubu, 1978).
Les
Sex Pistols provoquent l’académisme, la médiocrité et le fascisme des
institutions. Vous savez le jour où Johnny Rotten et les siens ont participé à
une interview télévisée qui fit scandale, beaucoup de jeunes anglais ont réagi,
certains ont jeté leur récepteur de télévision par la fenêtre, d’autres se sont
engagés dans la police. (Captain Sensible, The Damned, 1977)
On
n’a rien à voir avec les Sex Pistols. On ne cherche pas à choquer les gens en vomissant sur scène ou en
pratiquant l’auto-mutilation. (Topper Headon, The Clash, 1979)
On
n’avait pas d’argent donc je découpais des journaux et je faisais des collages.
C’est de là que vient l’esthétique punk. (Jamie Reid, créateur des collages des
Pistols)
Pour moi, les Pistols étaient infiniment meilleurs
que Clash. (Noel Gallagher, Oasis, 1995)
Sex Pistols, je les connaissais
du temps où ils s’appelaient les Young Lords, il y avait Wally à la rythmique,
un type qui est devenu Elvis Costello aujourd’hui et en tant que Sex Pistols,
la première fois que je les ai vus, c’était au Chalet du Lac, c’était très
drôle, nous avons été très peu à vraiment aimer, je me rappelle avoir
complètement adoré. Des types comme Manœuvre, qui en avaient dit vraiment du
mal à l’époque, se sont réveillés 6 mois après, parce qu’ils avaient l’air con
avec tout ce qui se passait, moi je suis tombé raide des groupes comme Sex
Pistols, Clash, c’est tout ce que j’attendais... (Patrick Eudeline, Asphalt Jungle, 1977).
Steve
Jones me vend une guitare qu’il a volée. Il a un don pour faucher les guitares.
(Nick Kent, journaliste musical)
Sur les Sex Pistols, on pourrait dire qu’ils n’avaient qu’une
seule chanson, et qu’ils en ont enregistré de multiples versions… C’était un
groupe génial à voir au tout début, en 1976. Ils étaient très drôles et
créaient un conflit de générations. On pigeait le truc, ou pas. Et si on ne
comprenait pas, c’est qu’on était trop vieux. En gros, les Pistols, c’est juste
ça. À leurs premiers concerts,
ils se reposaient beaucoup sur des reprises : « (I’m not your) stepping
stone » popularisé par les Monkees, « Roadrunner » des Modern
Lovers, des chansons des Stooges ou des Small Faces, un groupe que j’avais
beaucoup aimé… En fait, une partie du public allait les voir parce que ça leur
rappelait la musique qu’ils appréciaient déjà ! Ils n’innovaient en aucune
manière, n’étaient pas destinés à durer au-delà du choc initial qu’ils avaient
créé, et au fond ce n’était pas vraiment la musique le plus important dans
l’affaire… mais on ne peut dénier leur importance historique (Colin Newman,
Wire, Télérama, 2017).
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