À cinq ans je jouais déjà des accords parfaits, parce
que j’avais la chance d’avoir pour voisin, un très grand pianiste. Il jouait du
boogie-woogie. Dès qu’il jouait j’arrêtais tout, j’allais chez lui et je
sautais sur le tabouret de piano. Il s’est dit que si un gamin interrompait ses
jeux pour de la musique, c’était prometteur (David Frost Show, 1972).
À la fin des années 30 et au début des années 40, on
avait pitié des aveugles. Ma mère était totalement à contre-courant, elle
refusait ça. Elle disait : « Du moment qu’il a un cerveau, il peut
réfléchir et être indépendant. » Elle m’a élevé comme ça. Elle me
répétait : « Je ne serai pas toujours là, il faut apprendre à te
débrouiller. Le mieux c’est d’être autonome. Et n’oublie pas qu’il y a toujours
au moins deux façons de faire les choses. » C’est assez juste. Quand on
veut vraiment quelque chose, il y a toujours au moins deux façons de l’obtenir
(David Frost Show, 1972).
J’ai commencé à perdre la vue à 5
ans et il m’a fallu quelques années pour finir le boulot ! (David Frost Show, 1972).
J'avais
le choix : m'installer au coin d'une rue avec une canne blanche et une sébile
ou tout faire pour devenir musicien.
Je suis aveugle, mais on
trouve toujours plus malheureux que soi... J'aurais pu être noir !
Vous ne pouvez pas échapper à vos racines. Il y avait beaucoup
d'Église en moi et cela s'est ressenti dans ma musique, alors pas question de
cacher cela... et, comme ça a marché, on a dit que j'étais un génie !
Comme disait Ray Charles : « il vaut mieux entendre ça que d'être sourd ». - Pierre Desproges, Fonds de tiroir, 1990.
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