C'est
l'amour qui fait rêver. (C'est l'amour)
C'est
merveilleux quand on est amoureux.
Cette
immense fortune d'être deux. (Les Amants merveilleux)
Cette
jeunesse des blousons noirs, à laquelle on donne ce sens péjoratif, eh bien moi
je l’aime ! Elle a envie de vivre, elle a envie de se prouver quelque
chose. Il y a tant de choses troubles dans le monde. Est-ce qu’on laisse aussi
à cette jeunesse, le temps de vivre tranquillement ? Il y a toujours cette
menace au-dessus de nous, la guerre, l’après-guerre, celle qui va venir… Je
crois que ça enlève du romantisme à la vie. Alors cette jeunesse a envie de
s’étourdir un peu, de faire du bruit, de vivre avec son siècle, avec son
mécanisme, la bombe atomique, avec des tas de choses qu’on lui raconte, dans
les journaux ou à la radio. On ne lui fiche pas la paix, en fait. Et il vaut
mieux qu’elle s’amuse avec ces « billards électriques » qu’à autre
chose !
Dans
l'amour on ne s'applique pas à être bien, non, on aime avec de la douleur, de
la joie mais surtout jamais de plat ! Si l'on ne tremble pas du matin jusqu'au
soir alors c'est raté !
Dormir,
c'est du temps perdu. Dormir me fait peur. C'est une forme de mort.
Il
faut tant, et tant de larmes Pour avoir le droit d'aimer. (Édith Piaf, C'est l'amour)
Il y a des
silences qui en disent long comme il y a des paroles qui ne signifient rien.
Je n'ai jamais été déçue par l'amour. Mes amants m'ont apporté une
grande expérience. Je ne regrette rien de ce que j'ai fait, de ce que j'ai
connu, et si c'était à refaire je recommencerais. Et je remercie le ciel de
m'avoir donné cette vie, cette possibilité de vivre, car j'ai vécu à cent pour
cent et je ne le regrette pas.
Je n'ai
pas peur de la mort. Je ne crois pas avoir commis ou fait du mal autour de moi
au point de craindre le châtiment. Évidemment, on a tous plus ou
moins une mauvaise ou bonne conduite, mais je crois que si on compense et si on
fait le tout avec sincérité, je n'ai pas l'impression que quand on se présente
devant le grand juge, si on a la conscience tranquille, qu'on ait quelque chose
à craindre.
Je sais
que je devrais être raisonnable, mais quand on raisonne en amour c'est comme si
on le pesait, l'amour n'a pas de limite sinon ce n'est pas de l'amour !
Je serai morte, et on aura tant dit de moi que personne ne
saura plus vraiment qui j'ai été. Cela
n'a pas d'importance, me direz-vous ? C'est vrai. Mais c'est une idée
qui me blesse.
Je
voulais signaler qu’en allant trop vite, il pouvait arriver de graves
accidents. Mais j’t’en fous, au contraire, ça les a emballés ! Ils
achetaient tous le disque… et une moto avec ! Je crois que j’ai raté mon
but. Ils l’aimaient tellement cette chanson qu’ils la prenaient un peu comme
emblème. Et, je vous dis, c’est tout juste s’ils n’achetaient pas la moto avec
le disque.
La
mort ça n'existe pas.
La
mort c'est le commencement de quelque chose.
L’époque
est à l’ironie et au cynisme. Mais je sais que c’est l’amour qui gagne
finalement. C’est toujours la petite fleur bleue qui se trimballe dans un petit
coin et qui émerge. L’amour je l’ai toujours chanté. Laissez-le moi, un jour,
deux jours, trois jours… C'est-à-dire se contenter de ce que l’on a. C’est
difficile de jouir pleinement de son bonheur, et de ne pas en demander plus. De
se dire : « Mais mon Dieu, quelle chance, j’ai ça ! » Mais
on veut toujours en demander plus. C’est déjà pas mal de l’avoir… même un tout
petit peu. Je crois qu’il faut se contenter de ça.
Même
quand on l'a perdu, l'amour qu'on a connu vous laisse un goût de miel. L'amour,
c'est éternel !
Plus on a
de la souffrance, plus on a de la joie.
Quand
on est séparé par, appelons ça, la fatalité, le destin, la mort. On ne peut
rien. Mais moi je ne crois pas à la mort. Parce que je considère que, quand on
meurt, c’est seulement là que l’on commence à vivre. Alors je pense qu’après la
mort, ceux qui se sont aimés, vraiment, se retrouvent. C’est une certitude. Je
n’écris pas souvent de chansons, mais c’est une chose que j’ai en moi, et que
je suis obligée de dire, de crier aux gens parce que cette pensée me fait mal.
[…] Bien qu’elle soit déchirante, elle est pleine d’espoir. Puisqu’un jour, cet
être qui a disparu viendra tout de même chercher l’autre, et l’emmènera…
où ? Mais, l’emmènera avec lui.
Un
sujet qui est très difficile à aborder, c’est la jeunesse. Parce qu’on la
critique toujours. Enfin, on… Certaines personnes la critiquent et oublient,
qu’elles aussi, ont été jeunes. Quand on est jeune, mon Dieu, on ne raisonne
pas beaucoup. On se laisse un petit peut aller à son impulsion, à ses envies, à
son enthousiasme. Vraiment, je reste persuadée que la jeunesse a toujours un
cœur, quelles que soient les époques.
C’est un cas unique, petit phénomène à tripes d'acier. Minuscule
splendeur professionnelle (Maurice Chevalier).
Charles Dumont : Un des nombreux chanteurs découverts par Piaf sous un drap. - Pierre Desproges, Réquisitoire contre Charles Dumont, 18 octobre 1982.
Elle avait besoin d'amour : elle ne chantait bien qu'exaltée
ou brisée (Yves Montand).
Elle dépasse ses chansons. Elle en dépasse la musique et les
paroles. Elle nous dépasse. L'âme de la rue pénètre dans toutes les chambres de
la ville. Ce n'est plus Mme Edith Piaf qui chante : c'est la pluie qui tombe,
c'est le vent qui souffle, c'est le clair de lune qui met sa nappe (Jean Cocteau).
J’ai vu Piaf quelques mois avant sa mort, il me manque de ne pas
avoir écrit quelques chansons superbes pour elle. Et je suis sûr que j’aurais
pu les écrire. Elle m’a vu sur scène et elle a dit : « Qui est ce garçon
? » C’est Gainsbourg. « Mais avec des yeux comme ça, il ne peut pas
être méchant ce gosse. Présentez-le moi ! (Serge Gainsbourg, Longueur d’Ondes, 1988).
Un jour,
je suis allée écouter Édith Piaf. Elle chantait sur les
boulevards, au Théâtre de l'ABC. Je me souviens d'être restée collée à mon
siège. Sa voix m'avait fait pleurer et les yeux et le cœur (Barbara, Il était un piano noir, 1999).
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