Au tirage au sort de la nature j’ai eu le truc ego
surdimensionné, je fais avec (2003).
Autour de moi, j'entends trop de petits singes sous doués, qui
chantonnent dans un anglais de cuisine qui fait rigoler la Terre entière
(Télérama, 2014).
Ça me plaît assez qu'on ne m'aime pas.
C’est la crise, les salles prennent moins de risque et
préfèrent programmer des gros cons comme Renaud ou Polnareff (2016).
C'est le mauvais goût du public qui fout la zone !
Ce qui m’intéresse moi c’est de faire, d’enregistrer,
d’écrire. Cet été en juillet, août, par exemple j’ai écrit un album entier donc
ce qui m’intéresse maintenant c’est de l’enregistrer. J’ai écrit tous ça sans
forcer. Je pense que chacun a son rythme il y a des écrivains qui sortent un
bouquin tous les dix ans, d’autres un par an, d’autres deux par an. Simenon
par exemple en sortait cinq par an. Chacun son rythme. Je ne pense pas qu’il y
ait un rythme qu’on doive imposer à chacun. Chacun fait suivant sa créativité
(2003).
Chez Labels je fais ce que je veux, encore que tout est
relatif, en gros on ne me fait pas chier. Je déteste être aux ordres, obéir. Je
suis très bien chez Labels. On me fout la paix
(2003).
Culturellement,
nous sommes devenus un pays de nabots. Nous sommes devenus une sorte de
Lichtenstein culturel ... Je suis abasourdi par l'inculture des animateurs et
des journalistes dans les médias ... Il faut faire un constat simple, les
chanteurs français n'ont strictement plus rien à dire. D'ailleurs chez moi, je
n'écoute que de la musique anglo saxonne jamais de "chanson
française" tant c'est lénifiant. Tout comme je ne vais plus voir de films
français ... Et comme disait Baudelaire, "un artiste n'a aucune obligation
sauf d'être productif". "Productif" dans le sens travail bien
fait. Mes racines sont paysannes, et je ne conçois pas une vie réussie sans la
notion de dur labeur, donc de travail bien fait. (émission
Nonobstant le 26 mars 2008)
Depuis
une dizaine d'années, les directeurs artistiques des maisons de disques sont
des lopettes qui signent des lopettes. Ils craignent les personnalités fortes,
donc, globalement, les artistes français ont une personnalité fadasse. Ça se
sent dans leur musique et c'est désespérant. Ce sont des monsieur madame tout
le monde, mais à un niveau ! On a l'impression qu'ils ont été recrutés par
Flaubert pour "Bouvard et Pécuchet". (2007)
Des
Bénabar, des Grand Corps Malade, c'est du zéro de chez zéro ! J'aime Amy
Winehouse, les White Stripes, PJ Harvey, des gens qui ont une vie intérieure.
Ce qu'on peut reprocher aux Français, c'est qu'ils ont la vie intérieure d'un
teckel. (2007)
Des
gamins stockent 10 000 chansons sur l'ordinateur familial, après les avoir
piquées sur le Net. La société, des députés, des sénateurs trouvent cela
vertueux ! Or, c'est un problème moral : tu ne voleras point, apprend-on à nos
enfants. En outre, ces rapines via le Net s'effectuent dans l'anonymat.
(Le Monde)
En France, dès qu’un clampin enregistre trois chansons, il se
pense artiste. C’est une catastrophe. Tous ceux qu’on qualifiait d’artistes et
que j’ai rencontrés, je me suis rendu compte que c’était des triples merdes
(Metronews, avril
2016).
Être
artiste, c'est une affaire de vocation et de discipline, une discipline de fer.
Être artiste, c'est du travail, du travail, du travail et encore du travail.
Être dans
le présent est la condition de la paix intérieure.
Il ne faut plus miser que sur sa petite bite. Et c’est vrai
que c’est difficile pour les mecs de miser sur autre chose que leurs petite
queue à trois balles. C’est pathétique tout ça. Il ne faut pas qu’ils aient
peur de se féminiser. L’avenir des mecs c’est de devenir demi PD. Et ça les mec
ils ne savent pas trop, c’est pas facile pour eux. Les nanas deviennent de plus
en plus autosuffisantes, il faut donc fabriquer une tonne de tendresse par jour
mais ce n’est pas facile (2003).
J’adore travailler, j’adore chanter, j’adore jouer de la
guitare. Quand je suis chez moi, j’écris bien une chanson par jour. C’est mon
rythme, ça ne me fatigue pas, bien au contraire. Je suis plutôt fatigué quand
je n’écris pas de chansons, comme actuellement pendant les périodes de
promotion (2003).
J'affirme
que la crise du disque est un leurre, elle n'existe pas : l'offre est intacte,
la demande croissante. Mais, chaque nuit, dans les hangars de la musique, la
moitié du stock est volé. Imaginez la réaction de Renault face à des délinquants
qui forceraient la porte quotidiennement pour dérober les voitures !
(Le Monde)
J'aurais pu écrire pour Johnny et prendre la caillasse, mais
je ne fais pas ma carrière en fonction de mon compte en banque (Télérama, 2014).
Je chante dans des villes où des tocards remplissent le
Zénith du coin, tandis que moi, j'ai beaucoup de mal à attirer 250 personnes
(Télérama, 2014).
Je déteste les voyages. Je trouve que c’est partout pareil sur
terre. Mes derniers voyages : le Mexique et le Japon. Je me sentais mal. On
sait bien que l’homme est partout mauvais, qu’il y a des gens qui souffrent… Je
n’ai pas besoin de voir des pays pour m’ouvrir l’esprit (Longueur d’Ondes, 1992).
Je leur pisse au cul à ces connard qui tirent des chansons
sur le net (2003).
Je m’en fous, je n’ai pas envie de m’engager. Je ne vois pas
ce qu’on peut faire dans notre vie à part constater les dégâts, constater le
désastre ou nous retirer sur les hauteurs pour voir passer le bordel. Je ne
pense pas du tout qu’on puisse intervenir, je pense que le seul domaine dans
lequel on peut être efficace c’est dans la sphère privée. On doit donc se
comporter comme on juge qu’il est le mieux de le faire, et puis artistiquement
de faire des disques dans lesquels on est intègres (2003).
Je ne suis pas très fan des mecs. C’est pas très facile pour
les garçons, c’est le bordel quoi. Mais il y a tellement de diversité. On
transforme tellement les gens en consommateurs que les mecs il ne doivent pas
rigoler tous les jours. Aujourd’hui c’est pas le bon créneau d’être
consommateur de sexe ou de tendresse, il vaut mieux être producteur et le
désarroi il vient beaucoup de ça. On est habitués à consommer et non à
produire. On ne nous apprend pas ce qu’il faut être ou faire pour être heureux,
on nous apprend à consommer. Alors aujourd’hui le petit gars il ne sait plus
quoi faire ni ou mettre sa bite, dans le voisin, la voisine ou sur l’oreiller.
Non vraiment je n’ai pas de tendresse particulière pour les mecs (2003).
Je ne suis pas un chevalier blanc, je vois juste la
pourriture du système (Télérama,
2014).
Je pense que l’être humain a quelque chose de pourri et de
vicié à l’intérieur (2003).
Je suis plutôt contre tous les craignos de la politique à
trois balles. Je suis dans l’autre sens. Je pense que les Besancenot, Jose
Bové, Mamère, Jack Lang c’est de la merde, c’est tous des connards. Je peux pas
saquer tout ça. Je pense que tous ceux qui nous défendraient, seraient de notre
coté, sont plutôt nos pires ennemis. Je ne dis rien, je me permets simplement
de dire de temps en temps que Jack Lang c’est un trou du cul, et José Bové un
connard. C’est tout, je m’en fous complètement. Je trouve que la vie politique
française est vraiment minable, je ne peux pas m’identifier à qui que se soit.
Je les trouve ringards, des show bizzés à trois balles (2003).
Je suis un sous-produit de la culture américaine : quand
j'étais adolescent, à La Bourboule, le salut, c'était Dylan ; comme il
existait, tout n'était pas fini, il y avait un avenir. Mais cet avenir est
devenu un enfer, un bruit de fond qui accompagne une avalanche continue
d'images ; toute cette merde qui nous entoure… On n'arrive plus à respirer
(Télérama, 2014).
Je trouve complètement fascinant le personnage de Lilith et
aussi le fait qu’on ait donné une première femme à Adam sur un pied d’égalité
et qu’ensuite on se soit aperçu qu’une femme égale de l’homme ce n’était pas
possible, c’était obligatoirement diabolique. Donc on est reparti à zéro et
avec une côte d’Adam on en fabrique une toute neuve, elle sera bien vierge, et
ce ne sera plus une chieuse. Je trouve que tous les problèmes qu’il y a sur
terre sont bien résumés dans cette petite anecdote de l’ancien testament. C’est
hyper intéressant cette histoire, il y a tout sur l’état de notre monde
(2003).
L'artiste
doit être excessif, la pulsion artistique est érotique, dyonisiaque. Or les
artistes aujourd'hui, c'est : pas de clopes, pas de joints, pas d'alcool et
dodo à 21 heures. Après, ils passent derrière le micro : voix blanche, jamais d'émotion,
rien. Je dis pas qu'il faut être dans l'ivresse ou la défonce, mais l'artiste
c'est l'explorateur, celui qui va dans la zone rouge et en ramène des infos,
pas celui qui reste comme madame Dugenou. Sans Dyonisos ni Eros, on se retrouve
avec des piches qui se font des tête-à-tête avec des godemichés, qui ne boivent
que du Vittel et qui racontent leurs petites histoires de boyaux. (2007)
La vérité est au fond des impasses.
Le monde
est plein d'artistes qui ne le sont que six heures par semaine, du samedi matin
au dimanche soir.
Le
Web rend les gens hypocrites, il incite à prendre des pseudonymes. (Le Monde)
Les Beatles sortaient un album tous les huit mois, un 45
Tours inédit tous les deux mois, et une tournée mondiale par an. C’était leur
cadence. C’était la cadence moyenne des gens dans les années soixante. J’ai
entendu récemment Bowie dire la même chose : qu’il voulait faire deux albums
par an, que c’est ce qu’il faisait dans les années 60, 70, il ne voyait pas
pourquoi maintenant le business ne lui en laissait faire qu’un tous les quatre
ans. Moi je pense pareil, je suis tout a fait capable de faire deux albums par
an, je ne vois pas pourquoi je ne les ferais pas (2003).
Les Inrockuptibles c’est vraiment devenu un torche cul
infect, je ne peux plus les saquer, ni les lire, je suis en guerre avec eux (2003).
Les lieux où je séjourne m’inspirent. D’ailleurs, tu me laisses
une semaine au bord de la mer, je t’écris une chanson sur la mer (Longueur d’Ondes, 2000).
Nous sommes devenus les esclaves de la consommation. Les
petits groupes français fournissent, fournissent, fournissent des musiques pour
la pub. Dans les années 60, Ford avait acheté Light my Fire aux Doors. Jim Morrison était à Paris. Quand il est
rentré à Los Angeles, il a fait rendre le pognon et a interdit l'utilisation de
la chanson. Je suis très admiratif de ça. Maintenant, même les Stones vendent Satisfaction pour faire la pub d'une
bagnole ou d'un parfum ou d'une crème solaire. C'est la fin des haricots
(Télérama, 2014).
On est dans un drôle de pays où être productif et créatif est
vu comme une maladie mentale.
On regarde les hommes politiques comme si on regardait un
Boys Band, c’est nul (2003).
Pourquoi
refuser de participer aux opérations caritatives, comme Les Enfoirés ? Je trouve ce système dégoûtant. Les jolis coeurs, les
plus-généreux-que-moi-tu-meurs, je n'y crois pas du tout. Tous ces artistes
sont des monstres d'égoïsme. La vraie générosité, elle est silencieuse. Tu
fais, mais tu fermes ta gueule. Ça ne doit pas devenir un élément de promotion.
Quand j’ai commencé en musique, et dans des groupes à la fin
des années 70, dans les années 80, Dominique Laboubée
a toujours été une référence. Quand on voit comment ça s’est terminé pour lui,
on voit bien qu’on est dans un pays de trou du cul. Dominique Laboubée si ça
avait été un anglais ou un américain ça aurait été une super star, une méga
star. Ça fait réfléchir (Jean-Louis Murat, 2003).
[1] Chanteur, auteur, compositeur leader et
fondateur des Dogs.
Quand j'étais jeune, les préoccupations des groupes de rock
s'arrêtaient à la bière et à la dope (Le Monde, 2014).
Quand je dis du mal de la chanson française je ne me mets
pas dedans. Avec l’égo que j’ai, tu comprends bien que je ne vais pas me mettre
dans le troupeau, non non, moi je suis hors troupeau (2003).
Si je reste un artiste marginal, c'est parce que je n'ai
jamais pu digérer physiquement le phénomène promotionnel. Parler de soi, faire
la vedette, donner son avis, c’est dégoûtant, ça m’intoxique. Faire de la
promo, c'est faire le malin, presque au sens étymologique du terme (Télérama, 2014).
Si tu t’enfermes dans une imagerie rock t’es cuit après. J’essaye
de rester dans des entres deux. De ne pas avoir vraiment d’étiquette ça ne me
déplaît pas (Jean-Louis Murat, 2003).
Tout le côté sanguinolent du rock a disparu. Ça ressemble à
ces films gore où on fait du sang avec de la grenadine, et le foutre avec du
lait Nestlé.
Toutes les merdes comme Ardisson, Fogiel, Durand, j’ai
vraiment pas envie de les faire, c’est que des conneries. Ces émissions ne me
font pas vendre un disque, ce qu’on nous demande de faire est tellement éloigné
de notre job. T’arrive sur le plateau, le mec te dit « Alors vous avez dit :
José Bové c’est un trou du cul » Alors qu’est ce que tu veux que je me fasse
chier à monter de chez moi pour aller dans une télé ou le mec est incapable de
parler de musique. Du coup ça fait discussion Café Du Commerce. On se croirait
aux grosses têtes de Bouvard (2003).
Toutes les musiques que j’aime, comme dirait l’autre crétin,
elles viennent du blues...
Zinédine Zidane a le QI d'une courge.
A
PROPOS DE JEAN-LOUIS MURAT |
Je n'écoute pas ses chansons, j'ai un peu peur du vide (Renaud).
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