Aujourd'hui, il est facile de trouver un studio de répétition
avec le matériel dernier cri pré installé. Mais c'est en répétant dans des
garages que sont nés les plus grands groupes de rock du monde (Tai-Luc, Télérama, mai
2015).
Aujourd'hui, le monde entier est violent et agressif. Les
concerts de La Souris Déglinguée, eux, sont devenus cool, vu qu'une partie de
notre public a dépassé la cinquantaine (Tai-Luc, Télérama, mai 2015).
Certains quartiers de Paris se sont embourgeoisés, mais il
existe encore une fibre populaire dans pas mal d'endroits. Ce qui nous sauve
encore de l'augmentation des loyers, c'est la présence de nos amis roumains qui
font la mendicité à de nombreux coins de rues (Tai-Luc, Télérama, mai 2015).
Cette image fasciste a été fabriquée à nos dépens. Sans doute
par des concurrents en vue de nous discréditer. Le punk est une histoire de
provocation. Toutefois, j’ai manqué de réaction. Au vu de mon histoire
personnelle et de mon parcours, ces rumeurs m’ont peu touché. Mon grand-père
français était militant communiste à Saint-Ouen, proche de la famille
Bourdarias (Tai-Luc, L’Humanité, avril 2015). (Marcel Bourdarias fut un résistant communiste français fusillé le
17 avril 1942 par les Allemands au mont Valérien.)
En août 88, j’ai joué à Lhassa, au Tibet, des morceaux de La
Souris avec des autochtones, ce n’était pas prémédité. C’est mieux que tous les
Top 50 du monde, à 4000
mètres, t’es au-dessus de tout. Le jour où j’ai fait ça,
j’ai tout eu d’un coup (Thaï-Luc, Longueur d’Ondes, 1992).
Je garde une bonne mémoire des noms et des articles de presse.
Le premier article de « l’Huma » est paru au lendemain du 7 janvier 1981. Dans
la rubrique ... Faits divers (Tai-Luc, L’Humanité, avril 2015).
Je ne peux plus chanter « Parti de la jeunesse » à 56
ans. Mieux vaut laisser certaines chansons à d'autres. Il devient difficile de
les interpréter. On a plus le physique pour ça ! En revanche, nous jouons
toujours « Les Jeunes Cons », l'apologie de la connerie juvénile, car
cette question-là est éternelle (Tai-Luc, L’Express, mai 2015).
Je revendique l’étiquette de rock alternatif au sens anglo-saxon.
Nous ne faisons pas partie du courant principal. Nous sommes à côté. Il faut
avant tout rendre hommage aux groupes qui nous ont précédés. Je pense à Métal
urbain, les Variations. Notre caractéristique est que le show biz parisien ne
nous a pas tirés par la manche. Nous n’avons jamais été formatés pour les
majors (Tai-Luc, L’Humanité,
avril 2015).
Je suis un enfant de la banlieue rouge. Je suis francilien. J’ai
raconté notre vécu. En France, le PCF est républicain. J’ai pu voyager en URSS,
en Chine ou au Vietnam, le pays de mon père, l’histoire n’est pas la même ...
Nous étions face à des pays totalitaires. Toutefois aujourd’hui, quand nous
jouons en Chine, nos concerts sont retransmis à la télévision. Alors qu’en
France... (L’Humanité,
avril 2015).
La banlieue est moins rouge, mais les stations de métro n'ont
pas été débaptisées ! Même si j'habite dans un quartier bourgeois, je me sens
toujours chez moi, à Paris comme en banlieue, et je suis toujours capable
d'aller coller des affiches à Saint-Denis ou à Colombes (Tai-Luc, L’Express, mai 2015).
Le punk, ça a un côté BD, une suite de petites images que
t’écoutes avec les oreilles. La Souris déglinguée, c’est un peu Mickey Mouse en
négatif (Tai-Luc, L’Humanité,
2008).
Les groupes français à notre époque avaient tous des noms à
coucher dehors. Rien n’était sérieux. Nous étions dans le jeu de mots
permanent. Lors de notre première scène, nous n’avions pas de nom. Un ami
amateur de BD s’est chargé de nous en trouver un (Tai-Luc, L’Humanité, avril 2015).
LSD était un site participatif sans Internet. L’idée consistait
à faire financer notre disque par les plus sérieux de notre entourage. À savoir
ceux qui ont un boulot. Nous avons pu sortir grâce à un ami qui s’était
improvisé coordinateur et qui avait l’avantage de travailler au Crédit lyonnais
(Tai-Luc, L’Humanité,
avril 2015).
Même si on n'a rien fait pour, on arrivait à faire cohabiter des
skinheads extrémistes, des punks, des teddy boys ou même des autonomes. Tous
ces gens venaient nous voir pour pogoter, boire de la bière et éventuellement
trouver l'âme soeur. On avait un côté agence matrimoniale qui fonctionnait
assez bien (Tai-Luc, Télérama,
mai 2015).
« Parti de la jeunesse », c’est un morceau que nous
avions chanté (en play-back !) dans l’émission dominicale de Jacques
Martin en 1984. Un grand souvenir. Il y avait un public, des spectateurs
auxquels on disait d'applaudir en leur montrant de grands panneaux. À l'époque, on ne s'était pas rendu
compte de l'importance médiatique de l'événement. Mais cela nous a aidés à nous
faire connaître d'un maximum de personnes, un public bien plus large que le nôtre.
Même nos suiveurs aux cheveux très courts ou hirsutes, de retour chez leurs
parents le dimanche après-midi pour enfin manger chaud, nous avaient vus ! Je
me suis souvent demandé comment on avait pu séduire Jacques Martin. Quelque
chose me dit que c'est sa femme de l'époque - je vous laisse deviner son nom -
qui écoutait du punk et lui avait soufflé notre nom (Tai-Luc, L’Express, mai 2015).
Si on montait un groupe aujourd'hui, on ferait sans doute du
rap... Je ne m'emmerderais pas à chanter, mais je parlerais en rythme (Tai-Luc,
Télérama, mai
2015).
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