A
des découvertes physiques du rock peuvent correspondre des découvertes
psychologiques fondamentales et traumatisantes. Alors on ne marche plus tout à
fait de la même façon.
Florian
et moi faisons de la musique ensemble depuis dix ans, alors nous nous
comprenons sans même échanger un mot, de façon parapsychologique.
Notre
projet était d’ouvrir, d’aller plus loin et de produire de la musique de
haut-parleur.
Quand
tu marches dans la rue, tu peux entendre une symphonie si tu écoutes
suffisamment pour la capter.
Vous
voyez, un autre groupe, comme Tangerine Dream, même s’il est allemand, il a un
nom anglais, ce qui sous-entend une identité anglo-américaine, ce que nous
dénonçons complètement. Nous voulons que le monde entier sache que nous sommes
originaires d'Allemagne, parce que la mentalité allemande — qui est plus
évoluée — fera toujours partie de notre comportement. Nous créons à partir de
la langue allemande, notre langue maternelle, qui est très mécanique ; nous
utilisons cela comme base de notre musique. [...] Après la guerre, l'industrie
du spectacle en Allemagne était détruite. Le peuple allemand s'est vu dépossédé
de sa culture, au profit de la culture américaine. Je pense que nous sommes la
première génération née après la guerre à renverser tout ça, à savoir où
ressentir la musique américaine et où nous ressentir nous-mêmes. Nous ne
pouvons pas nier le fait que nous sommes allemands. (Ralf Hütter, Kraftwerk, Extrait
d'une entrevue par Lester Bangs : "Kraftwerkfeature", magazine Creem,
septembre 1975)
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