Adieu ? On n'est pas tous obligés d'y aller, à Dieu. Moi je serai plutôt en bas avec les copains.
C’est dans les dernières années de sa vie que Gainsbourg a été
le plus aimé (Gainsbourg,
l’homme qui aimait les femmes de Didier Varrot et Pascal Forneri, France 3,
2009).
C’était un homme raffiné et
poétique. Verlaine, ce n’est pas toujours facile. Si on ne lit pas que ce qui
est dans les manuels scolaires, si on cherche l’oeuvre de Verlaine, elle est
violente. Je pense qu’il a fait ce qu’il voulait (Gainsbourg, l’homme qui aimait les femmes,
France 3, 2009).
Ce qu’il a fait faire à France
Gall, personne n’aurait osé le faire. Moi ça m’a absolument soufflée, et lui,
ça le faisait intensément rire silencieusement. Intensément ! Il savait
que dans la bouche de France Gall, ça prendrait toute son importance et que ce
serait lavé de tout soupçon. C’est un chef-d’oeuvre ! (à propos
de la chanson « Les sucettes » de Serge Gainsbourg, interprétée par
France Gall en 1966, Gainsbourg, l’homme
qui aimait les femmes, France 3, 2009).
En 1954, j'étais au balcon du Gaumont-Palace à Paris, un très beau cinéma, avec des orgues, et j'ai vu arriver ce machin dégingandé, avec un côté Don Quichotte déjà, de grands bras, de longues pattes, une figure longue aussi. Il jouait trois chansons à l'entracte, personne ne l'écoutait. Je suis tombée en arrêt comme un chien de chasse. Canetti [propriétaire du cabaret Les Trois Baudets] m'a dit : Ah ! Bon, ça vous intéresse ? Il s'appelle Brel, il est Belge. On essaie, on va voir... On a vu. - Première rencontre avec Jacques Brel.
Il avait cette extraordinaire faculté d’entrer dans la tête de
l’autre, ou dans son corps ou dans son coeur. Il était si intelligent, attentif
à l’autre, qu’il devenait l’autre. Et il devenait l’autre avec ce qu’il était
lui-même, c’est-à-dire cette perversité pas possible, cette espèce d’humour,
cette espèce de petite lumière qui s’appelait Gainsbourg (Gainsbourg, l’homme qui aimait les femmes,
France 3, 2009).
Il faut se dire qu’aujourd’hui la plus grande victoire de Serge
c’est d’avoir conquis le coeur de la jeunesse, ce qui est le moins facile. On
peut peut-être les abuser un temps, mais on ne les abuse pas longtemps. Il y a
des pièges de facilité. Lui, ne s’en est jamais servi (Gainsbourg, l’homme qui aimait les femmes,
France 3, 2009).
Il n’y a rien de meilleure que le plaisir de l’autre. Il me
semble. Ou alors le sien propre, mais alors merci beaucoup quoi, c’est bête.
C’est pas thématique. On ne met pas 20 sous dans la fente (1971).
Il y a une tête aussi dans un homme. Un homme ce n’est pas un
sexe. Moi je comprends très très bien des femmes qui épousent des hommes avec
lesquels jamais elles ne commettent l’acte d’amour. Ça se peut parfaitement. Il
peut y avoir des réactions autres que des réactions animales. La réaction
animale est admirable, et... j’en suis fort aise, et je dois là, plein de
remerciements, mais... il y a aussi d’autres satisfactions (1971).
Je me bats pour ce que j’aime. Je
me suis tellement battue que j’ai été jusqu’à demander qu’il fasse la tournée
avec moi. Il faisait ma première partie, mais ça a été absolument
catastrophique. Moi j’étais déjà connue et lui pas du tout. Les gens
n’arrêtaient pas de parler dans la salle pendant qu’il chantait. Moi je
pleurais, j’étais au désespoir. Je me disais « les gens sont
sourds ». Au départ pour moi ça n’a pas marché formidablement bien et pour
lui pas du tout. « J’avoue j’en ai bavé pas vous », c’était pas
évident. Et puis, moi j’ai continué à chanter « La javanaise »
partout, dans le monde entier, et tout à coup c’est entré dans l’oreille et
dans le coeur des gens. Ils sont arrivé à entendre le texte, ils ont tout compris
et à partir de ce moment-là ils sont entrés avec nous dans la beauté de la
chose (Gainsbourg,
l’homme qui aimait les femmes, France 3, 2009).
Je n’ai pas d’homme idéal car n’importe quel homme est idéal
dans la mesure où l’on tombe amoureuse de lui. Si j’ai envie de rester avec lui
c’est que quelque chose en lui me plaît, même s’il est extrêmement vilain, ce
qui n’est pas le cas de mon mari, je vous le signale tout de suite (1971).
Je ne crois pas que Serge
Gainsbourg était misogyne. Je crois qu’il était comme ses camarades Brel et
Brassens : terrorisé. Les femmes font peur à ces hommes. Probablement à
juste titre (Gainsbourg,
l’homme qui aimait les femmes, France 3, 2009).
Je pense que sa manière à lui de
dire les choses a toujours été provocatrice. Il ne pouvait pas s’exprimer
autrement. Je crois qu’il pensait que dire les choses de cette manière-là était
la seule façon de se faire entendre. Tel est mon sentiment profond (Gainsbourg, l’homme qui aimait les
femmes, France 3, 2009).
La première rencontre avec Serge
a été catastrophique. Il était extrêmement intimidé. Moi j’étais joyeuse et
insolente, comme d’habitude. Je lui ai tendu un verre et comme il était
tellement intimidé, nerveux, stressé, tendu, mal à l’aise, il avait les mains
trempées et le verre a glissé et s’est brisé sur le parquet. Ça a été atroce.
J’ai vu Serge devenir blême. J’ai bien senti que ça allait être douloureux pour
lui et difficile. Quelques jours après je lui ai dit : « dînons
et parlons » alors il est venu chez moi. On a bu plein de champagne, j’ai
commencé à danser, on a écouté plein de musique, on s’est parlé jusqu’au petit
matin et on s’est dit au revoir. Puis vers midi, je reçois un coup de téléphone
de Serge. Il m’avait envoyé une structure de bois entièrement couverte
d’orchidées, alors qu’il n’avait pas 1 franc ! Ça c’est Serge tout entier,
c’est l’élégance folle de l’homme. Je le remercie et il me dit :
« Non, je voudrais vous voir, j’ai quelque chose à vous donner » et
il m’a apporté « La javanaise ». Voilà, ça a commencé comme ça
(Gainsbourg, l’homme qui
aimait les femmes, France 3, 2009).
Un type ça sert à plein de trucs. D’abord c’est fort, ça
travaille, ça bâtit, ça aide, ça porte, ça calme, ça peut rendre heureux, ça
vous donne à manger quand on a faim et si on est malheureux ça vous empêche de
l’être (1971).
Une femme de mon âge, c’est-à-dire de 44 ans, n’est pas une
jeune fille de 21 ans ou 22 ans. C’est une femme qui a eu un enfant, c’est une
femme qui a perdu des gens qu’elle aimait, c’est une femme qui a connu la mort
des gens qu’elle aimait. C’est un être humain avec tout ce que ça comporte de
sang, de sueur, de larmes et... de bonheur. Je ne nie pas le bonheur, je l’ai
(1971).
A PROPOS DE JULIETTE GRECO |
Il n’y a pas un auteur digne de ce nom ou au moins ayant un tant
soit peu de tenue littéraire qui n’ait souhaité écrire pour elle (Serge
Gainsbourg).
Quand on l’avait vue une fois, on ne pouvait plus l’oublier.
Elle avait réussi à devenir La Gréco sans avoir rien fait que paraître (Charles
Trenet).
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