En 1967, je devins victime de mon inclination pour
l’auto-indulgence, de mon déni de moi-même. Je suppose que j’étais un peu comme
Peter Green qui disparut du groupe de John Mayall. J’avais le sentiment que
jouer de la guitare devenait hors de contrôle. Et il y avait tant de tragédies
qui se passaient dans le monde qu’il était impossible de les ignorer. Ce qui me
bouleversait, c’était ces personnes telles que Lenny Bruce qui s’autodétruisaient.
J’en suis arrivé à ne plus faire mes devoirs. J’apprenais à jouer « My baby left me », « Mystery Train », des tubes de Lonnie Donegan. Il m’était impossible de me concentrer en classe en pensant à Lonnie…
Je n’ai jamais été doué pour me vendre moi-même car j’étais trop
occupé à apprendre la musique et à voyager. Au fond, je suis un homme sérieux
dans un sens tragicomique. Je suppose que c’est lié au sang celtique qui coule
dans mes veines.
C’est mon héros absolu, et il le sera toujours. Il était
courageux et controversé. Il ne suivait jamais les règles (Bert Jansch).
C’était tard dans la nuit, et je le vis arriver au coin de la rue. Il était grand, blond, sculptural, le teint basané, l’allure d’un dieu. Je me disais "Je veux devenir lui !" Il me raconta qu’il revenait juste de Grèce. Il était tellement cool ! (Wizz Jones).
C’était un musicien extraordinaire, celui que tout le monde
observait et voulait suivre. Je ne pouvais pas croire qu’il était possible de
jouer comme il le faisait ! (Martin Carthy).
Davey a apporté des réponses à des questions que nous ne nous étions jamais posées (John Pilgrim).
Davey a toujours été bien trop libre d’esprit pour se laisser
confiner dans le camp des puristes. Dans les années 60, il était tellement en
avance sur n’importe quel apprenti guitariste que ça en était miraculeux. Je ne
saurais citer un seul de mes contemporains de cette époque qui n’était pas
fasciné par son jeu. Nous avons tous une dette énorme envers lui ! (John
Renbourn).
Davey avait l’habitude de s’asseoir dans un coin de la pièce. Il regardait et, aussi souvent qu’il le pouvait, nous demandait : "Vous pouvez me montrer cet accord ?" Ce que nous faisions, bien sûr. Nous ignorions qu’il deviendrait aussi bon. C’était incroyable ! Il est parti ensuite au Maroc, en est revenu, et il a soufflé tout le monde ! (Steve Benbow).
Davey était la première personne que j’entendais jouer plus
d’une ligne de musique en même temps sur une guitare (Robin Williamson).
Davey Graham était le musicien le plus important pour chacun
d’entre nous à cette époque. Parce qu’il était un guitariste novateur, le
premier à explorer tous ces accords, à adapter le blues en le mêlant au jazz, à
la musique acoustique. Tout le monde était influencé par Davey ! (Wizz Jones).
Davey Graham était un homme adorable, mais il était esclave de
son admiration pour les musiciens de jazz tels que Charlie Parker, puis de toute
cette culture des drogues qui y était rattachée. Et même si on ne trouvait que
très peu d’héroïne dans l’environnement des musiciens de la scène folk
anglaise, Davey devint délibérément un junkie. Je me souviens qu’Alexis Korner
était furieux quand il l’a appris (Martin Carthy).
Davey Graham était une influence énorme , le plus grand
guitariste de blues que je connaisse en dehors de Big Bill Broonzy (Ray Davies).
Davey Graham peut réclamer l’argent que je lui dois pour « Stairway
to Heaven » et « White Summer ». » (Jimmy Page). Jimmy Page utilisera
en 1968 la façon novatrice d’accorder sa guitare lorsqu’il s’appropriera
l’adaptation que Davey Graham fit du traditionnel « She moved through the
Fair » pour en faire une copie presque conforme qu’il intitulera
« White Summer ».
Il était celui qui m’a tellement impressionné par son jeu de
guitare que j’ai décidé d’en jouer moi-même. Je l’ai entendu pour la première
fois vers 1965, et j’étais si subjugué par ce que j’entendais que je voulais
devenir Davey Graham. Et si c’était impossible, alors je voulais en être le
moins loin possible. Je suis donc sorti et je me suis acheté une guitare. (John
Martyn).
Il était l’excellence en personne. Quand il jouait, tout était
si incroyablement simple (Archie Fisher).
Il était sans doute le plus grand de tous les guitaristes
anglais (Paul Simon).
Il n’y avait personne qui soit capable de faire ce que Davey
Graham faisait, ni même de rêver qu’il soit possible de le faire ! (Dave
Swarbrick).
Le jour où Davey a inventé DADGAD, la vie est devenue plus intéressante ! (Martin Carthy).
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