À l'époque, nous pensions que Atom Heart Mother, comme Ummagumma,
était une étape vers quelque chose d'autre. Maintenant, je pense que nous
avancions à l'aveuglette dans le noir (David Gilmour, Mojo Magazine, mai 1994).
« Alan's Psychedelic Breakfast » était une autre bonne
idée. Les bruits de cuisinière à gaz, les crépitements, les marmites en
ébullition, tout ça n'a pas vraiment marché sur le disque mais c'était très
amusant à faire. Je n'ai jamais entendu Roger
Waters revendiquer ce morceau, ce qui me fait penser que ça devait être
une idée de groupe (Nick Mason, album Atom Heart Mother, Mojo
Magazine, mai 1994).
Au
fond de moi, je me sens seul et irréel. (Syd Barrett)
Avant je regardais les livres en me demandant comment on
pouvait faire quelque chose avec autant de mots. Mais mon divorce et le fait
d'être tombé amoureux de quelqu'un d'autre a libéré mon habilité à écrire plus
que des chansons (Roger Waters).
C'était compliqué d'organiser le concert de « The Wall »
mais c'était fabuleux de travailler avec tout le monde, Bryan Adams, Van
Morrison, Cyndi Lauper, putain de brillante. Tous brillants, sauf Sinead O'Connor.
Elle ne comprend rien. C'est une gamine idiote. Tu ne peux pas juste t'asseoir
dans un coin te raser le crâne et te le foutre dans le cul et le sortir de
temps en temps en disant « Oh je pense que ce truc et ce machin ne vont
pas » avant de fondre en larmes (Roger Waters).
C'était vraiment très stressant d'attendre que Syd Barrett vienne
avec les chansons pour le deuxième album. Tout le monde l'attendait, et il n'a
pas pu le faire. « Jugband Blues » est une chanson très triste, le
témoignage d'une dépression nerveuse. La dernière chanson que Syd écrivit pour
le groupe, « Vegetable Man », était faite pour ces sessions mais ça
n'a jamais abouti. Il l'a écrite dans ma maison ; c'est juste une description
de ce qu'il porte. C'est très troublant. Roger Waters l'a écartée de l'album
car elle était trop sombre, et c'est vrai qu'elle l'est. Ça ressemble à des
éclairs de conscience (Peter Jenner, à propos de l’album A Saucerful of Secrets, Mojo
Magazine, mai 1994).
Est-ce que les technologies de communication et de culture
et en particulier la musique populaire, qui est une entreprise vaste et aimée,
vont nous aider à mieux nous comprendre ou vont-ils nous décevoir et nous
éloigner ? (Roger Waters).
Il faut prendre le risque d'être rejeté.
Il n'y a pas de côté sombre de la Lune. En fait, elle est
entièrement sombre (Roger Waters).
Il
y a quelqu'un dans ma tête mais ce n'est pas moi. (Brain
Damage)
Il y a des choses dans mon histoire qui m'ont aidé à devenir
créatif. Avoir un père assassiné, par exemple, est la meilleure chose qui
puisse arriver à un môme qui veut écrire des poèmes et des chansons (Roger
Waters).
Il y avait un mec devant la scène qui faisait ce qu'il voulait,
mais ce qu'il voulait n'était pas ce que je voulais. Il criait, il hurlait et
semblait s'amuser comme un fou en poussant les gens contre la barrière de la
scène. Il voulait se battre, en fait, et moi, je voulais faire un concert rock.
J'étais tellement exaspéré que j'ai fini par lui cracher dessus pour qu'il se
calme, ce qu'on ne doit faire à personne. Et je l'ai eu, il s'est pris mon
crachat en pleine figure (Roger Waters, à propos du concert au
stade olympique de Montréal, le 6 juillet 1977).
J'ai écrit le morceau qui donne son nom à l'album et je me
rappelle Norman Smith disant : « Vous ne pouvez pas faire ça, c'est trop long.
Vous devez écrire des chansons de 3 minutes ». On était assez insolent, en
fait, et on lui a dit : « Si tu veux produire ce disque, va-t'en ». Une bonne
attitude, je pense (Richard Wright, Mojo Magazine, mai 1994).
J'ai
passé ma vie à essayer d'obtenir de ma Fender Stratocaster toutes les couleurs
et les inflexions de la voix humaine. Je voulais détruire l'image insupportable
du guitariste électrique qui saoule le public par d'interminables solos
nombrilistes truffés de notes et d'effets de style vides de sens. Je me voyais
plutôt comme un peintre du son, un fabricant de paysages sonores abstraits. (David
Gilmour)
Je
crois qu'il est bon qu'une chanson possède plusieurs significations. Elle peut
ainsi toucher beaucoup plus de gens. (Syd
Barrett)
Je jouais sur le piano dans le studio, mais en fait c'est Roger
Waters qui a dit : « Serait-il possible d'enregistrer cette note et de la faire
passer dans un Leslie ? ». C'est ça qui a tout déclenché. C'est de cette façon
que naissent toutes les meilleures chansons du Floyd, je crois (Rick Wright, Mojo Magazine, mai 1994).
Je joue de manière intuitive et fais la même chose en
studio. Je n’ai pas d’effet magique ni quoi que se soit qui m’aide à créer mon
son si particulier (David Gilmour).
Je n'ai de problème avec aucune question (Roger Waters).
Je n’ai jamais eu de religion. Je préférerais en avoir une,
vraiment. Même quand j’étais enfant je n’arrivais pas à m’obliger à croire
(David Gilmour).
Je n'ai rien contre le fait que David Gilmour poursuive ses
propres objectifs, c'est juste l'idée de la carrière solo de David Gilmour en
tant que Pink Floyd qui m'offense ! (Roger Waters).
Je n’aime pas être explicite sur mes paroles. Cela les
limite et gâche l’interprétation des auditeurs (David Gilmour).
Je ne veux pas être un membre à temps plein de Pink Floyd
pour le restant de ma vie (David Gilmour).
Je suis en compétition avec moi-même et je suis en train de
perdre (Roger Waters).
Je suis très triste pour Syd Barrett. Bien sûr, il était important,
et le groupe n'aurait jamais connu ce putain de décollage sans lui, vu qu'il
écrivait toutes les chansons. Ça n'aurait pas pu avoir lieu sans lui, mais en
même temps, ça n'aurait pas pu continuer avec lui. « Shine On » ne
parle pas vraiment de Syd — il symbolise juste l'absence extrême à laquelle
certaines personnes sont tentées de céder, parce que c'est la seule façon pour
elles de supporter la tristesse de la vie moderne, de se retirer complètement.
Je trouve cela terriblement triste (Roger Waters, 1975).
Je suis un amoureux de tous les genres musicaux. J’aime le
blues et chaque titre que j’ai écouté est devenu une influence (David Gilmour).
Je veux dire que j’ai des moments de grande frustration à
cause de mon incapacité à m’exprimer linguistiquement aussi clairement que je
le souhaiterais (David Gilmour).
Jimi Hendrix n’est pas aussi bon que moi (David Gilmour).
Jouer
de la guitare implique de se laisser aller. Il faut laisser partir l’esprit et
oublier ce que l’on est, où l’on est, ce que l’on fait, et il faut laisser la
technique et l’inconscient prendre les commandes. (David Gilmour, 1995)
L’autre
jour, je jouais au golf avec un ami. J’allais frapper la balle quand je vis
qu’un tout petit moucheron était posé
dessus. Et je me suis dit que cet être allait vivre une expérience incroyable.
C’est comme si vous étiez grimpé sur un bloc de la taille d’une maison et que brusquement
arrivait de l’espace cette énorme masse aussi grande qu’un hôtel. L’hôtel vient
percuter la maison à une vitesse incroyable et la catapulte dans l’espace. Vous
vous rendez compte de l’incroyable expérience que le moucheron allait
vivre ? (Roger Waters, 1984)
La
presse me descend constamment en prenant ses grands airs, pensant que mes idées
n’ont aucun sens. Mais une de mes plus grandes fiertés, c’est de voir que dix
ans après, on étudie les textes de « The Wall » dans les écoles du
Danemark. (Roger Waters, 1992)
Le film More
paraissait intéressant. Barbet Schroeder, un protégé de Jean-Luc Godard, nous
présenta le film quasiment achevé. Malgré cette contrainte et des délais
serrés, Barbet fut un collaborateur facile et précieux ; nous étions payés
chacun 600 livres,
une somme généreuse en 1969, pour huit jours de travail autour de Noël. De
plus, Barbet ne nous demandait pas de composer des tubes susceptibles de
décrocher un Oscar (Nick Mason, Pink
Floyd : l'histoire selon Nick Mason, 2004).
Lorsque l'enregistrement fut terminé, j'ai ramené une copie de
l'album chez moi, et je me souviens l'avoir fait écouter à ma femme d'abord, et
je me rappelle qu'elle a fondu en larmes lorsqu'il fut fini. Alors, j'ai pensé
: « Ça a évidemment touché une corde sensible, quelque part », et l'idée avait
tendance à me plaire. Vous savez, quand on fait quelque chose, en particulier
un morceau de musique, on l'entend avec de nouvelles oreilles lorsqu'on le fait
écouter à quelqu'un d'autre. Et à ce moment-là je me suis dit : « Wow, c'est un
travail joliment complet », et j'étais sûr que les gens répondraient à cela »
(Roger Waters, à propos de l’album The Dark Side of the Moon, 2006).
Money ! Get away
! Argent ! Va t-en ! (Money)
Nous avons passés 3 mois à enregistrer, ce qui était long pour
l'époque. Les groupes avaient l'habitude de finir un album en une semaine, avec
des musiciens de studio pour jouer les parties difficiles. Du fait que les
Beatles prenaient également leur temps pour enregistrer Sgt Pepper dans le studio d'à côté, EMI a pensé que c'était la
nouvelle façon de faire des disques. Nous les avons rencontrés une fois, quand
ils enregistraient « Lovely Rita ». C'était un peu comme rencontrer
la famille royale... (Nick
Mason, Pink Floyd à propos de leur premier album : The Piper At The Gates of Dawn sorti en 1967).
Nous avons rencontré les Beatles une fois, quand ils
enregistraient « Lovely Rita ». C'était un peu comme rencontrer la
famille royale (Nick Mason, Mojo
Magazine, mai 1994).
Nous
avons tous un fasciste en nous, c’est pourquoi l’éducation a tant d’importance
pour effacer la cruauté, le despotisme et toute forme de totalitarisme. Si vous
emmurez, vous vous transformez en monstre. (Roger Waters, 1990)
Nous avons traversé une période noire où tout le monde écoutait
de la musique avec des oreillettes et des lecteurs MP3. Heureusement, les
choses basculent à nouveau (Nick Mason, novembre 2016).
Nous avions un studio d'enregistrement dans le sud de la France
où habitait Rick Wright à l'époque. Nous avions loué des maisons à vingt
kilomètres de là. Nous rentrions chez nous le soir et on disait à Rick : « Fais
ce que tu veux, tous les morceaux sont là, écris quelque chose, joue un solo,
fais quelque chose... Tu as toute la nuit pour le faire ». Tout le temps que
nous étions là-bas, plusieurs mois, il n'a rien fait. Il était incapable de
jouer quoi que ce soit (David Gilmour, 1979).
Nous ne pouvons pas faire quelque chose de politique dans le
groupe parce que ça voudrait dire que nous devrions tous penser de la même
façon, et nous sommes quatre personnes qui pensons complètement différemment.
Donc nous faisons du Pink Floyd parce que ce doit être du Pink Floyd (David
Gilmour, 1970).
Roger Waters avait un ego énorme et disait que je ne
m'investissais pas assez, alors qu'il m'empêchait de faire quoi que ce soit. La
fracture apparut lorsque nous sommes tous partis en vacances vers la fin des
enregistrements. Une semaine avant la fin des vacances, j'ai reçu un appel de
Roger d'Amérique me disant de venir immédiatement. Ensuite, il y a eu cette
réunion pendant laquelle Roger m'a dit qu'il voulait que je quitte le groupe. J'ai
d'abord refusé. Alors il a dit que si je n'acceptais pas de partir après que
l'album soit fini, il prendrait les enregistrements et les emmènerait avec lui.
Il n'y aurait pas d'album et donc pas d'argent pour payer nos énormes dettes.
Alors j'ai accepté. J'étais terrifié. Maintenant, je pense que j'ai fait une
erreur ; c'était un coup de bluff de Roger mais je ne voulais plus travailler
avec ce type (Rick Wright, ex-Pink Floyd).
Si les gens veulent venir à mes concerts, j’aime ça. Et
s’ils aiment la musique que je fais, j’en suis ravi. Mais je ne fais pas de la
musique pour les autres. J’en fais pour me faire plaisir (David Gilmour).
Tous
ceux qui se lancent dans le rock veulent devenir célèbres. Parce qu'ils veulent
montrer qu'ils sont des rebelles ou parce qu'ils n'ont pas trouvé d'autre moyen
de faire de l'argent, ou parce qu'ils veulent des filles ou quoi que ce soit...
Il n'y a pas de pureté dans la motivation du rock ! Ceux qui ont beaucoup de
succès ont souvent (et c'est ce qui leur permet de tenir le coup) des motifs
égoïstes pour le faire. Des motifs fondamentalement liés aux expériences
d'autres gens, sinon ils ne vendraient pas de disques. Je n'achète pas de
disque de Neil Young, de Lennon ou de Dylan si je ne peux pas m'identifier à
leur attention pour l'amour, la vie, la liberté, etc. Je
ne pense pas qu'un seul d'entre nous dans le rock ne soit motivé que par le
noble désir de partager un peu de sa sagesse avec le reste de l'humanité. Si
c'était la principale motivation, je pense qu'on ferait autre chose. (Roger
Waters)
Tout est dans la modération. C’est ma manière de vivre. Je
ne suis pas une personne torturée et frustrée qui a besoin d’évacuer ses
souffrances. Rien de tout ça n’est pré requis pour être bon dans le rock’n’roll
(David Gilmour).
Un artiste qui va jouer dans un pays qui occupe les terres
des gens et les oppresse, comme Israël le fait est une très mauvaise chose et
il devrait dire non (Roger Waters).
À l'époque de Syd,
je considérais un peu Roger comme un entraîneur considère le capitaine de son
équipe. J'étais l’entraîneur en régie ; je disais au groupe exactement ce que
je souhaitais. Je ne pense pas que Syd écoutait vraiment, donc je me fiais à
Roger pour être certain que l'information était bien passée de l'autre côté de
la vitre (Norman Smith, producteur du premier album des Pink Floyd : The Piper At The Gates of Dawn sorti en 1967).
Ce n'était jamais facile pour moi. J'avais toujours l'impression
de marcher sur des œufs et je devais faire extrêmement attention à ce que je
disais à Syd, tant il était fragile. Si par exemple il venait d'enregistrer des
paroles et que je lui disais : « Ok, Syd, c'est pas mal, mais si on
faisait plutôt ça ou ça... » il ne répondait jamais autre chose que
« hmm hmm ». On refaisait alors la bande, et il chantait exactement
de la même façon qu'auparavant. On aurait pu reprendre vingt fois, et chaque
fois, cela aurait été la même chose. Il n'y avait pas plus têtu que lui (Norman
Smith, producteur du premier album des Pink Floyd : The Piper At The Gates of Dawn sorti en 1967).
Je crois qu'ils ont tous ressenti que j'avais rattaché tout le
reste de ma carrière à The Dark Side of
the Moon, ce qui n'est pas entièrement faux. Mais je me lève encore,
parfois, frustré à l'idée du fait qu'ils gagnèrent des millions à l'insu de tous,
contrairement à nombre de personnes qui travaillèrent avec eux sur cet
enregistrement (Alan Parsons, ingénieur du son des Pink Floyd, qui n’était payé
que 35 £ par semaine pour son travail).
Je n’ai jamais haï les Pink Floyd, je détestais
l’institution qu’ils représentaient, je suis même ami avec quelques membres du
groupe. D’ailleurs les gens ne s’étaient pas aperçus que le surnom de Sid
Vicious était un hommage à Syd Barrett, le fondateur des Floyd. J’avais d’abord
donné ce surnom à mon hamster, et lorsqu’un jour Sid m’a rendu visite, du temps
où on l’appelait encore John, mon hamster l’a mordu, et depuis ce jour, il a
écopé de ce sobriquet de Sid le Vicieux (John Lydon, 2014).
Le premier album du Floyd, avec tout le génie de Syd Barrett. Je découvre pour la première fois des contrées musicales inoubliables ; je n’avais même jamais envisagé qu’elles existaient. Des sons de guitares et des harmonies vocales incroyables. La musique psychédélique à son meilleur niveau, totalement hallucinée. Une preuve supplémentaire, accablante, des bienfaits de la drogue pour la musique, du jazz au rock stoner (rires) ! (Ty Segall, à propos de l'album The Piper at the Gates of Dawn des Pink Floyd, Télérama, 2014.)
Nous
sommes tous fans de Pink Floyd. (Noel Gallagher, Oasis, Rock'n'Folk N°494,
2008)
Pink Floyd, c’était de la musique pour les gars riches du
collège et nous étions l’exact opposé (Ozzy Osbourne).
Pour tout le monde, The Wall est ringard, mais pour moi, c'est l'un des plus grands
albums de tous les temps. (Noel Gallagher, Oasis, 1995)
Quand on pense que la musique de More a été composée, interprétée et enregistrée en moins d'une
semaine, c'est absolument époustouflant. Lorsqu'on entend le résultat, c'est
vraiment ahurissant (Barbet Schroeder, Pink
Floyd de Jean-Marie Leduc, 1972).
Syd Barrett est une icône du rock extraordinaire, qui m’inspire chaque jour. (Ty Segall, Télérama, 2014.)
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