Et dans les
abattoirs Où l'on traîne les boeufs La mort ne vaut guère mieux Qu'aux arènes
le soir.
Il
y a des gens comme Souchon ou Cabrel, par exemple, qui sont très remarquables
en écriture et qui ont un succès mérité. Mais de ceux-là, pourquoi faudrait-il
en parler puisque tout baigne pour eux ? (2004)
Ils
étaient vingt et cent, ils étaient des milliers, Nus
et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés, Qui
déchiraient la nuit de leurs ongles battants Ils
étaient des milliers, ils étaient vingt et cent. (Nuit et brouillard)
J’étais
l’invité d’une grande émission du dimanche après-midi avec Jean-Pierre Chabrol,
Brel, Brassens etc. On échangeait des idées au micro. À un moment donné le chef
de plateau est arrivé avec une ardoise où était écrit à la craie : " Ordre
de la direction, que Jean Ferrat chante, mais qu’il ne parle plus. " Il y
a eu un tollé général et toute l’équipe a été virée. Je n’ai plus fait de
télévision pendant deux ans et demi. (2004)
Je
ne chante pas pour passer le temps.
Je
twisterais les mots s'il fallait les twister, Pour
qu'un jour les enfants sachent qui vous étiez. (Nuit et brouillard)
Je
vis de bouffées d’espoir.
Le
succès peut perturber considérablement l’artiste, surtout s’il survient
brusquement et dans le plus jeune âge. J’en connais qui ont pété les plombs. Moi,
c’est venu avec le temps, j’ai fait mon métier comme un artisan sans que cela
me monte à la tête. Ce n’est pas dans ma nature. Bien sûr, on aime être aimé,
c’est une reconnaissance. Ce qui me fait plaisir en lisant les lettres que je
reçois, c’est de voir que les gens m’aiment pour de bonnes raisons. Enfin,
c’est moi qui les trouve bonnes ! (2004)
Les
escaliers montent ou descendent selon le sens où on les prend.
Les
jeunes ont sans doute le sentiment qu’ils manquent de repères, et que la
Résistance en est un. Le mot résistance est de toutes les époques. J’ai assisté
il y a quelques années sur la place d’Antraigues à une rencontre entre des
centaines de lycéens et Lucie Aubrac. Elle leur parlait sur une estrade, seule.
C’était fantastique de les voir réagir. Elle tentait de leur faire comprendre
que la Résistance ce n’était pas que des mitraillettes et des bombes, mais
aussi la petite jeune fille avec son vélo qui portait ses messages, la ménagère
qui accueillait quelqu’un qui était recherché. Et elle ajoutait qu’eux aussi, à
notre époque, avaient un devoir de résistance et que cela devait commencer par
: " Ceci n’est pas juste ! " Parler de l’histoire est important mais
il faut toucher les gens au présent. (2004)
Ouvre
grandes les fenêtres Pour
un autre monde à naître Qu’il
faudra bien inventer.
Que
serais-je sans toi, qui vins à ma rencontre, Que
serais-je sans toi, qu'un cœur au bois dormant. Que
cette heure arrêtée au cadran de la montre, Que
serais-je sans toi, que ce balbutiement. (Que serais-je sans toi)
Réagir
est d’autant plus important que tout est fait pour que chaque velléité de
résistance soit étouffée. (2004)
Tu peux m'ouvrir cent fois les bras, c'est toujours la première fois.
|