Au dos du premier album des Clash, il est écrit : « Enregistrer
des cassettes tue l'industrie musicale ». Oh ! Wow...
Ayez un
peu de respect pour nous, on chie tous par le même trou.
Bon
sang, mais pourquoi les journalistes insistent-ils toujours pour proposer une
explication freudienne de seconde zone de mes textes, alors que, neuf fois sur
dix, ils ne les ont pas retranscrits correctement ?
Ça
dure depuis des années. J’ai commencé à prendre de l’héroïne en 1985 à
Aberdeen. Je ne savais pas jusqu’où cette saloperie allait m’entraîner. C’est
la pire dépendance que j’ai connue. Je ne peux pas jurer que je n’en
reprendrais pas. (1993)
Ça
m'a pris des années pour piger que je n'avais rien à voir avec le divorce de
mes parents. J'ai eu des époques où je suis arrivé à me convaincre que j'étais
homosexuel, juste parce que je n'étais pas du tout attiré par le modèle de
fille-animatrice-de-match, et que je ne faisais pas les bars avec les joueurs.
Mes premières chansons étaient pleine de rage. A mesure que le temps passait,
elles prirent un ton plus optimiste, et elles tournèrent progressivement vers
le pop, surtout à mesure que je me sentais de plus en plus heureux. Les
chansons de notre premier album parlaient des conflits relationnels, des
relations émotionnelles entre les êtres humains.
C’est comme à l’école, il y avait une classe où on allait, et
ils apprenaient aux filles comment se préparer au viol et quand on regardait
dehors, on voyait les mecs jouer au foot et on se disait : « c’est à eux
qu’il faut apprendre à ne pas violer » (Journal, 2005).
C'est
dingue ce que ces fouille merde (les
médias) peuvent faire en toute impunité. Je comprends pas. Si j'avais su ce
que c'était toute cette merde, j'y aurais pensé à deux fois avant de me mettre
autant dans la ligne de mire du public.
Je n'avais pas idée que les gens pourraient abuser de moi comme ça. (1992)
C'est
la honte de Seattle ce groupe, si Pearl Jam est grunge alors, soyez gentils de
pas me mettre dans la même catégorie qu'eux. (à propos de
Pearl Jam en 1993).
Kurt
Cobain n'arrête pas de nous descendre, il doit vraiment nous craindre.
(Réponse d’ Eddie Wedder, chanteur de Pearl Jam).
Ce
fut "Sandinista" de The Clash. En l'écoutant, j'ai pensé, mon Dieu,
si c'est ça le punk, je préfère ne rien savoir.
Ce
serait chouette d’être assis sur une chaise et de jouer de la guitare acoustique
comme Johnny Cash ou Leadbelly. Qu’on pense à moi comme à un
chanteur-compositeur, plutôt que comme un rocker « grunge ». Et ça ce
serait plus une vaste plaisanterie. Qui sait ?
Ces gens sont des connards sexistes, et si nous faisons ce
concert c’est pour lutter contre l’homophobie. Ce mec est un putain de sexiste,
raciste et homophobe, et tu ne peux être dans son camp et dans le nôtre. Désolé
de devoir faire ce constat, mais c’est quelque chose que tu ne peux pas ignorer
(à propos des Guns N’Roses).
Ces
types (Guns N' Roses) n'ont vraiment aucun talent et ils écrivent de la merde.
Ils sont maintenant le groupe rock le plus populaire au monde. Je n'y comprends
vraiment rien. (1994)
Comme
Hamlet, je dois choisir entre le suicide et la mort.
De
temps en temps, de vilains petits canards inattendus s’infiltrent dans le
système et y mettent un joyeux bordel. Cela dure un certain temps et tout le
monde y croit très fort, jusqu’à ce que les grands patrons remettent les choses
en place, écrabouillant ces agitateurs, d’une façon ou d’une autre, souvent à
coups de dollars, et tout rentre dans l’ordre, non ?
Depuis
les débuts du rock'n'roll, il y a toujours eu un Axl Rose. Et je trouve ça
totalement chiant.
Depuis
que je suis célèbre, j’ai l’impression d’être pris au piège. Il faudrait que
cela change, que les gens comprennent que les stars aussi ont le droit à une
intimité. Même les rois sont assis sur le cul. (1993)
Devenir
punk-rocker a rehaussé mon amour-propre, car cela m’a aidé à comprendre que je
n’avais pas besoin de devenir une rock star – je ne veux pas devenir une rock
star. Auparavant cette idée m’obsédait. J’avais toujours quelque chose à
prouver aux gens. Cela me désorientait énormément. Je suis vraiment heureux
d’avoir rencontré le punk-rock à ce moment, parce que cela m’a donné les
quelques années de maturité dont j’avais besoin pour prendre du recul par
rapport à ma propre valeur et comprendre quel genre de personne j’étais. Un
vrai cadeau du ciel.
Fabrique ta propre musique. Si tu copies trop, tu finiras avec
un groupe de reprise dans des bars à cocktails à jouer jusqu'à pas d'heure
(Kurt Cobain).
Franchement
j'ai du mal à penser à l'avenir, j'ai du mal à me dire que dans dix ans je
serai toujours sur scène à rejouer des chansons de Nirvana. Je ne veux pas
attaquer qui que ce soit, mais je ne suis pas Eric Clapton. Je ne trafiquerai
pas mes chansons au fur et à mesure que je vieillis.
Hate myself and want to die.
Il
est de mon devoir de mettre en garde mon public sur ces groupes faussement
alternatifs. Je n'ai rien à voir avec Pearl Jam. Merci de le noter.
Il
n'y aura jamais de mauvais album de Nirvana. Nous tuerons le groupe avant.
Il
vaut mieux être détesté pour ce que tu es, plutôt qu'être aimé pour ce que tu
n'es pas.
Il
vaut mieux mourir en plein vol plutôt que de s'éteindre à petit feu.
Il
y avait beaucoup de messages vraiment confus qui mijotaient dans nos cerveaux.
Tout simplement, nous ne savions pas du tout ce que nous voulions faire. Nous
n’avions absolument aucun son qui nous soit propre, alors. On n’arrivait pas à
admettre que nous aimions différents genres de musique. Être un punk-rocker,
aller à un concert de Black Flag et dire qu’on aime R.E.M. On ne pouvait pas
faire une chose pareille.
Ils se foutent de moi parce que je suis différent. Je me fous
d’eux parce qu’ils sont tous les mêmes.
It’s nice to be important But it’s more important to be
nice.
J'ai
décidé de monter Nirvana, parce que monter un groupe de rock était tout ce que
je pouvais faire. Je n'aimais même pas le sport, c'est pourquoi un band était
le seul moyen d'avoir une quelconque opportunité au niveau social.
J’ai
envie d’avoir une plus grande liberté sur scène. Ne plus avoir à me concentrer
sur la guitare et le chant, mais favoriser l’échange avec le public. J’ai envie
de regarder dans les yeux les gens qui veulent nous voir.
J’ai
fait installer un système de sécurité chez moi et j’ai toujours un revolver
chargé à portée de main. J’ai aussi un fusil M16. J’adore tirer au fusil. C’est
le seul sport que je pratique. (1993)
J'ai
toujours été un fan de musique, et c'est la scène punk rock qui m'intéressait
le plus. Jamais je n'ai voulu former un groupe pour adhérer à une mode
quelconque. C'est venu pour moi de façon naturelle car j'ai toujours écouté ce
type de musique. Je trouvais que les groupes de punk rock et de hardcore que
j'écoutais à l'époque étaient sincères et pas fabriqués, comme Black Flag
surtout et, Mudhoney plus tard.
J’ai toujours voulu avoir des amis hommes avec qui je pourrais
être très intime et parler de choses importantes et être aussi affectueux avec
eux qu’avec une fille. Au cours de ma vie, j’ai été très proche de filles et je
me suis fait des amies. Et j’ai toujours été une personne extrêmement féminine,
donc j’ai pensé que j’étais gay pendant un temps car je ne trouvais aucune
fille du lycée attirante… Donc j’ai pensé que je pourrais essayer d’être gay
quelques temps, mais je suis juste plus attiré sexuellement par les femmes.
Mais je suis heureux de m’être fait des amis gays, ça m’a complètement empêché
de devenir moine ou un truc comme ça (The Advocate, 1993).
J’ai
une admiration sans borne pour Neil Young, sa carrière est exemplaire. Il a
tout fait, tout essayé. Il n’a jamais donné aux gens ce qu’ils attendaient.
J’aimerais vieillir comme lui. Je voudrais être considéré comme un songwriter,
pas juste comme le leader de Nirvana.
J’aimais
tout ce qui était un peu sauvage, un peu différent. J’ai spontanément été
attiré par les groupes psychotiques et sauvages, les trucs affreux et extrêmes.
Le punk a changé toute ma perception de la musique.
J'aime blâmer la génération de mes parents pour être presque
parvenue à un changement social et avoir laissé tomber après quelques efforts
réussis du gouvernement et des médias pour dénaturer le mouvement à coups de
propagandes, en utilisant des Manson et autres spécimens hippies comme preuve
qu'ils n'étaient rien de plus que des maladies inhumaines, sataniques,
antipatriotiques. Et à leur tour les baby-boomers sont devenus les yuppies les
plus hypocrites et conformistes jamais produits par une génération (Journal, 2005).
J’aime les Beatles mais je déteste Paul McCartney. J’aime Led
Zeppelin mais je déteste Robert Plant. J’aime les Who mais je déteste Roger
Daltrey.
J'aime les drogues, mais mon corps et mon esprit ne m'autorisent
pas à en prendre.
J'aime l'ouvrier et lui suis reconnaissant d'exister pour
permettre aux artistes de ne pas avoir à se taper les boulots merdiques (Journal, 2005).
J'aime me moquer des musiciens que je considère comme des
copieurs ou qui insultent la musique en tant qu'art en fourguant au public
leurs travaux tellement pathétiques que ça en devient gênant (Journal, 2005).
J’aime me plaindre et ne rien faire pour que les choses aillent
mieux.
J'aime savoir que l'Afro-Américain a inventé le rock'n'roll,
même s'il n'a été rétribué et reconnu pour ses efforts qu'en se conformant aux
normes établies par l'homme blanc. J'aime savoir que l'Afro-Américain
appartient une fois encore à la seule race ayant apporté à cette décennie un
nouveau genre musical, à savoir le hip-hop/rap (Journal, 2005).
J'aime savoir que les femmes sont généralement supérieures aux
hommes, et naturellement moins violentes qu'eux (Journal, 2005).
J'aime savoir que les femmes sont le seul avenir du rock'n'roll
(Journal, 2005).
J'aimerais être gay juste pour faire chier les
homophobes.
J'aimerais mieux être mort que cool (1992).
J'essaye
de faire éclore les fleurs qui poussent dans ma tête.
J’espère mourir avant de devenir Pete Townshend.
J’étais
complètement imprégné de punk-rock. Je vivais dans cet idéal marginal : la
négation complète du commerce, la rébellion intégrale. Impossible de devenir
célèbre par le punk-rock. Impossible de dépasser les limites de Seattle. Je
n’avais envie de rien, je me sentais très bien, très bien tel que j’étais.
Je
dois me rendre à l'évidence : le public de masse n'a pas compris grand-chose à
Nirvana.
Je
me drogue, je suis pédé, et j'encule des cochons ... Ça va comme ça ? ... Tout
le monde me prend pour ce déchet émotionnel, cette étoile noire totalement
négative. Ils sont toujours en train de me demander : "Qu'est ce qui ne
vas pas ?". Il n'y a vraiment aucun problème avec moi. Je ne suis pas du
tout déprimé. C'en est arrivé au point que j'ai du m'examiner et essayer de comprendre
ce que les gens voyaient. Je me suis dis que je devrais peut-être me raser les
sourcils, ça pourrait aider.
Je
me rappelle avoir demandé à un ami il y a des années : « A ton avis,
quel succès aurait un groupe qui mélangerait du Black Sabbath vraiment heavy
avec les Beatles ? » Je voulais à la fois faire du Led Zeppelin, du
punk-rock totalement extrême et, en même temps, de la pop complètement naïve.
Je
me souviens qu'au Texas, pendant notre première tournée, on a dû passer la nuit
au bord d'un lac entouré de panneaux qui signalaient la présence de crocodile.
On a tous dormi avec une batte de baseball à côté de nous ... ou plutôt, on a
essayé de dormir. (1992)
Je
n’ai de réponse à rien. Je ne veux pas être un putain de porte-parole.
Je
n'ai pas le droit d'attaquer toute une génération sur sa manière de vivre et
d'agir. Moi-même, j'ai à me battre contre ma propre fainéantise et mes propres
faiblesses. J'ai mes défauts et je n'ai pas à critiquer ceux des autres. Ce que
nous essayons simplement de dire c'est que nous sommes dans une période de
confusion des sentiments. Nous avons de très fortes opinions politiques en tant
que personnes. Mais, utiliser la base d'une chanson comme plate-forme
politique, cela ne nous correspond pas du tout.
Je
ne me sens pas le moins du monde coupable d’avoir exploité commercialement une
culture rock complètement épuisée car, à ce point de l’histoire du rock, le
punk-rock est, pour moi, mort et enterré. Et si ça ne vous plaît pas,
qu’attendez-vous pour nous laisser seuls ! Ne venez pas à nos concerts et
n’achetez pas nos disques.
Je ne me suis pas masturbé depuis des mois parce que j'ai perdu
mon imagination. Je ferme les yeux et je vois mon père, des petites filles, des
bergers allemands et des présentateurs de journaux télévisés, mais aucune femme
nue voluptueuse, aucune bombe sexuelle à moue aguicheuse, grimaçant d'extase
sous l'effet des positions que je convoque dans mon esprit. Non, quand je ferme
les yeux, je vois des lézards et des bébés sans bras, ceux qui sont nés
malformés parce que leurs mères ont pris de mauvaises pilules contraceptives.
J'ai vachement peur de me toucher (Journal, 2005).
Je
crois que les gens de ma génération n’ont pas été exposés à autant de violence
que les enfants d’aujourd’hui. Sans vouloir passer pour un philosophe de
comptoir, il me semble qu’on vit à une époque où l’on se sent à la fois honteux
et coupable par rapport à la génération de nos parents, car ils étaient hippies
et défendaient de grandes idées avant de virer yuppies hypocrites au début des
années 80. Aujourd’hui seulement, on échappe à ce sentiment de honte vis-à-vis
d’eux et on essaie de trouver notre propre identité. Ma génération a développé
un comportement en réaction à l’hypocrisie de nos parents. Les temps sont en
train de changer. (1991)
Je
dois être un de ces êtres narcissiques qui n’apprécient les choses que quand
ils sont seuls. Je suis trop sensible. J’ai besoin d’être légèrement engourdi
pour retrouver mon enthousiasme d’enfant. (1994)
Je
dois parler des choses qui me révoltent, et si c'est dogmatique ou négatif, et
bien tant pis : personne ne peut me faire taire.
Je me sens définitivement plus proche du côté féminin de l’être
humain que du côté masculin – ou de l’idée américaine de ce qu’un homme doit
être. Regardez une pub de bière, vous verrez ce que je veux dire.
Je n’ai jamais considéré les équipements musicaux comme très
sacrés.
Je
ne crois pas que Courtney et moi, on soit si foireux que ça. On a manqué
d’amour pendant toute notre vie, et on en a tellement besoin que si nous
devions n’avoir qu’un but, ce serait de donner à Frances autant d’amour que
nous le pouvons, autant d’aide que possible.
Je
ne me rappelle même plus la partition de guitare de Smells Like Teen Spirit. Cela ne me prendrait que cinq minutes
d’aller la réapprendre dans la pièce d’à côté. Mais ce genre de truc ne
m’intéresse plus. Je ne sais pas si c’est par paresse ou quoi, mais je ne m’en
soucie plus. J’aime toujours jouer Teen
Spirit, mais cela me cause tellement d’embarras…
Je
ne veux pas être associé à 99% des groupes de rock’n roll. Nous sommes juste un
groupe de bar, nous ne sommes rien de plus.
Je
pense que nous sonnons comme les Bay City Rollers après un passage de Black
Sabbath.
Je préfère être détesté pour ce que je suis qu’aimé pour ce que je ne suis pas.
Je
respecte profondément Iggy Pop et Neil Young pour le fait qu'ils n'ont jamais
cédé aux compromis et que leur musique a toujours été sauvage. Tout cela n'a
rien à voir avec ces Guns N' Roses et autres Metallica qui devraient tous êtres
pendus par les couilles, voire castrés... En fait, on devrait leur injecter du
silicone dans la poitrine et les envoyer dans un bordel nippon tenu par la
mafia locale.
Je suis définitivement gay dans l’esprit, et je pourrais
probablement être bisexuel… Si je n’avais pas trouvé Courtney, j’aurais
probablement adopté un style de vie bisexuel.
Je suis gaucher et ce n’est pas très facile de trouver des
guitares pour gaucher de haute qualité à des prix raisonnables. De toutes les
guitares du monde, la Fender Mustang est ma préférée. J’en ai deux.
Je suis le bohémien lunatique du groupe. Le chanteur blond.
L'artiste sensible (Journal,
2005).
Je suis très heureux car aujourd’hui j’ai trouvé mes amis, ils
sont dans ma tête.
Je suis très intéressé par les odeurs. Je pense que j’aimerais
ouvrir une parfumerie un jour.
Je
suis un type beaucoup plus heureux que la plupart des gens ne se l'imaginent.
Je
t'aime pour ce que je ne suis pas, pas pour ce que j'ai déjà.
(Radio Friendly Unit
Shifter)
Je
voulais être John Lennon, j’écoutais ses disques toutes les nuits,
religieusement. Je rêvais que les Beatles venaient jouer à Aberdeen,
j’imaginais comme cela pouvoir être grandiose pour moi. Ce n’est qu’en 1976
qu’on m’a dit qu’ils étaient séparés depuis déjà six ans.
Je voulais l’adoration de John Lennon et l’anonymat de Ringo
Starr. Je n’ai pas voulu être un frontman. Je voulais juste être en retrait et
être en même temps une rock star.
John
Lennon était définitivement mon Beatle favori, il n’y a vraiment pas photo. Je
ne sais pas avec certitude qui écrivait quoi dans les chansons des Beatles,
mais aujourd’hui Paul McCartney m’ennuie plus qu’autre chose. (1992)
Jouer
de la musique est ce que je fais. Ma famille est ce que je suis.
J’utilise des bouts d’autres personnalités pour former la mienne.
L’Amérique
se targue d’être le pays de la liberté, mais, en définitive, c’est ici qu’il y
a le plus d’ignorants. La majorité de la population est à demi-attardée.
La
célébrité, je m’en tape complètement. Si je fais si facilement de la musique,
c’est que je me fiche de ce qu’on pense de nous. Je suis vraiment content de
sortir un album, et je pense qu’il y aura bien une poignée de gens pour aimer
ça. J’espère qu’on pourra partir en tournée, même s’il faut se contenter de
passer dans les clubs.
La seule raison pour laquelle je porte une robe c’est parce que
c’est confortable et je me sens beau. Mais j’ai un nouveau truc. De temps en
temps je porte une poupée gonflable. Je coupe les mains et les pieds, j’ouvre
le dos et je rentre dedans.
La télévision est la chose la plus diabolique de la planète.
Précipite-toi à cet instant même sur ta télé et jette-la par la fenêtre, ou
fourgue-la pour acheter une meilleure chaîne stéréo.
La vie est loin d'être aussi sacrée que la faculté d'apprécier
la passion (Journal,
2005).
Le devoir des jeunes est de contester la corruption.
Le
fait que tu sois paranoïaque ne signifie pas qu’ils ne sont pas après toi. (Territorials pissings)
Le
plus beau jour que j’ai jamais vécu fut celui ou j’appris à pleurer à volonté. (On a plain)
Les années Reagan ont été incroyablement efficaces pour ôter
toute chance à quiconque d'acquérir une conscience en état de marche, c'est
d'ailleurs pourquoi il y a eu tant de groupes indés géniaux « do it
yourself » pendant les années 80, en réaction à Reagan qui était un
trouduc complet.
Les drogues sont une perte de temps. Elles détruisent ton
amour-propre et tout ce qui va avec l’estime de soi. Elles ne sont pas bonnes
du tout.
Les
fans : la pire des choses qui me soit jamais arrivée. Rien de plus
embarrassant que des gens qui se jettent sur vous en tremblotant et vous
parlent comme à un putain de Dieu. Ils me font pitié et beaucoup d’entre eux se
conduisent de façon vraiment tordue. Tout le monde me dit que c’est inévitable,
mais quel choc ça a été pour moi au début.
Les
jeunes sont vraiment trop mous et n’ont plus aucun esprit de révolte :
leur ambition est d’avoir leur petit confort personnel et d’acquérir une belle
situation sociale, une belle baraque, une belle bagnole et une super
nana ! Malheureusement, ce n’est pas le rock qui pourra leur faire prendre
conscience de leur connerie.
Lorsque
j'écris une chanson, les paroles sont secondaires. Je peux faire référence à
deux ou trois thèmes différents dans une même chanson, et il arrive même
qu'elles n'aient rien à voir avec le titre, qui à son tour ne signifie rien.
Parfois, j'essaie de faire encore plus fort, de me sentir encore plus en colère
pour faire jaillir certain de ces trucs qui appartiennent au subconscient, les
conflits avec d'autres personnes ou des choses dans le genre.
Maintenant j’ai une requête pour nos fans. Si l’un d’entre vous
hait les homosexuels, les gens de couleur différente, ou les femmes, s’il vous
plait faites-nous une faveur – foutez-nous la paix ! Ne venez pas à nos
concerts et n’achetez pas nos disques. L’année dernière, une fille a été violée
par deux résidus de sperme qui chantaient les paroles de notre chanson « Polly ».
J’ai beaucoup de mal à continuer en sachant qu’il y a ce genre de type dans
notre public (Journal,
2005).
Maintenir
l’éthique punk-rock est pour moi plus important que tout autre chose.
Merci
pour le drame [dans la vie]. J'en ai besoin pour mon art.
Moi
ça ne m’est jamais arrivé de demander un autographe à qui que ce soit. Si j’ai l’opportunité de me
retrouver en face d’un artiste que j’apprécie, j’aurai envie de parler avec
lui, pas de lui faire signer un bout de papier. (1991)
Mon
mariage est le meilleur moment de ma vie. Une totale révélation.
Ne lisez pas mon journal intime quand je serai mort.
Nos
fans les plus radicaux ont du mal à l'admettre, il faut pourtant qu’ils s’y
fassent : je suis un admirateur des Beatles. Je ne connais rien de plus beau
que leurs chansons. Il y a quelques années j'étais obsédé par l'idée d'écrire
la chanson pop parfaite.
Nous
sommes les Simpsons du rock, un produit de divertissement véhiculant une
idéologie contestataire.
Parfois,
je voudrais prendre une pastille qui me permette de me distraire en regardant
la télé et goûter les choses simple de la vie au lieu d'être aussi critique et
de toujours vouloir de la qualité authentique plutôt que des cochonneries. (1993)
Personne ne meurt vierge. La vie nous baise tous.
Personne,
surtout dans notre génération, ne veut s’interroger sur les problèmes graves.
Les jeunes préfèrent fermer les yeux. Certes, nous faisons avant tout de la
musique, mais nous n’interdisons pas à nos auditeurs de penser. J’espère que la
musique underground peut les éveiller et les empêcher de se transformer en
lézards.
Plus
le temps s'écoule plus je deviens optimiste. J'espère simplement que devenir
heureux ne me rendra pas chiant. Mais, je crois que je serais toujours
suffisamment névrosé pour faire des trucs dingues.
Plutôt être mort que cool.
Pourquoi
pas ? Ça me parait bien. Quelqu’un a déjà abattu un fort bel arbre pour
fabriquer cette putain de gratte alors... CASSONS-LA !!!
Prendre
de la drogue est une perte de temps. Les drogues détruisent la mémoire, le
respect qu’on peut avoir de soi… Je ne vais pas en dire plus. C’est personnel,
mais mon expérience de la drogue est globalement négative… (1992)
Quand j’ai écouté les Pixies pour la première fois, je suis
entré en connexion avec ce groupe si intensément que j’aurais dû être dans ce
groupe ou, au moins, dans un groupe de reprises des Pixies.
Quand j’écoute Nevermind,
je déteste la production mais il y a quelque chose qui me fait presque pleurer
à certains moments.
Quand
j'étais jeune, je ne pouvais pas savoir comment fonctionnait le business de la
musique. Je critiquais les Butthole Surfers de faire payer 15 dollars les
billets de leurs concerts. Maintenant, évidemment, je comprends ça bien mieux.
Quand le rock sera mort, le monde entier explosera. Il a
déjà tellement perdu son essence, il a tellement été plagié qu'il survit à
peine, aujourd'hui. Ça me dégoûte. Les jeunes n'ont plus le même intérêt pour le
rock que les générations précédentes. C'est devenu une revendication à la mode
et une identité qu'ils utilisent pour baiser et avoir une vie sociale. Dans ces
conditions, on peut pas dire que la musique les intéresse. Ils choisiront des
sons et des tonalités dans une machine de réalité virtuelle. Ils les
écouteront, ressentiront les mêmes choses et... ils iront faire la fête. Cette
machine sera munie d'écouteurs, on pourra discuter en écoutant de la musique
virtuelle, on pourra baiser, boire... Cette machine permettra de planer. La
technologie aura tellement évolué. Il y aura aussi des junkies virtuels qu'on
retrouvera sur leur canapé, morts d'une overdose (Kurt Cobain About a Son, 2006).
Quand
les Guns N' Roses sont devenus aussi célèbres, je suis sûr que le gouvernement
Bush a réalisé une enquête approfondie à leur sujet et s'est rendu compte
qu'ils n'avaient pas suffisamment de cervelle pour représenter une quelconque
menace. (1991)
Quand
Monsieur Axl Rose fait attendre le public deux heures debout dans un stade
parce qu’il a la chiasse, c’est pas un trip de superstar à la con ? (1992)
Rappelez-vous que vos grands frères, cousins, oncles et pères ne
sont pas vos modèles. Ce qui veut dire que vous ne devez pas faire ce qu'ils
font, vous ne devez pas faire ce qu'ils disent. Ils viennent d'une époque où
leur propre modèles ont appris à leurs fils à être méchants avec les filles, à
se croire meilleurs, plus forts et plus intelligents qu'elles. Ils leur ont
enseigné des choses comme : tu deviendras fort si tu te conduis en brute et te
bats contre les mauviettes et les puceaux (Journal, 2005).
Regarder
du bon côté c'est suicidaire. (1993)
Séduisez-les avec du divertissement de qualité, et assenez-leur
un grand coup de réalité (Journal,
2005).
Si c’est illégal de faire du rock, alors jetez moi en prison !
Si tu meurs, tu es complètement heureux et ton âme continue de
vivre quelque part. Je n’ai pas peur de mourir. Paix totale après la mort,
devenir quelqu’un d’autre est le meilleur espoir que j’ai.
Si vous être une personne méchante vous reviendrez sous la forme
d’une mouche et vous mangerez de la merde.
Si vous voulez savoir à quoi ressemble la vie après la mort,
enfilez un parachute, montez dans un avion, injectez-vous une bonne dose
d'héroïne dans les veines immédiatement suivie d'un coup de gaz hilarant, et
sautez. Ou immolez-vous.
Smells Like Teen Spirit évoque l’apathie de ma génération. C’est un
phénomène qui me dégoûte. Je suis dégoûté de ma propre apathie, de mon manque
de nerf et de ce qui m’empêche de me dresser contre le racisme, le sexisme et
tous les autres maux en –isme dont la contre-culture se plaint depuis des
années.
Tout le monde parle de Smells
Like Teen Spirit. S'il provoque un tel enthousiasme, c'est parce qu'il est
passé sur MTV des milliers de fois. Je ne peux absolument pas faire semblant de
prendre plaisir à le jouer.
Tu
n'attendras pas de ta rock star qu'elle te guide.
Un ami n’est rien d’autre qu’un ennemi connu.
Un samedi soir je me suis soûlé et défoncé puis j'ai marché le
long de la voie ferrée et je me suis allongé sur les rails pour attendre le
train de onze heures avec deux gros bloc de ciment sur la poitrine et les
jambes et le train s'est approché de plus en plus près. Et il a roulé sur la
voie d'à côté au lieu de me passer dessus.
Vouloir être quelqu’un d’autre c’est gâcher la personne que vous êtes.
À travers Kurt
j'ai vu la beauté du minimalisme et l'importance d'une musique dépouillée (Dave
Grohl, Foo Fighters).
Brian
Jones était une personne extrêmement complexe, presque misérable sur la fin de
sa vie. Kurt Cobain, je pense, a été atteint du même syndrome. Vous ne pouvez
rien reprocher à une personne qui a connu autant de difficultés de vie, de
mal-être et de déprime. Il était malheureux avec sa vie, mais aussi frustré. Il
était très talentueux, mais était totalement paranoïaque. Il ne pouvait donc
survivre dans le show-business. (Mick Jagger, The Rolling Stones)
J'ai appris beaucoup de Kurt Cobain, pas particulièrement au
moment où j'ai joué de la trompette avec eux, non, mais je pense que j'ai
appris ce que tout le monde a pu apprendre de lui en fait, le fait que c'était
un auteur/compositeur très impliqué qui pouvait passer au dessus de toutes les
saloperies de la vie et se concentrer sur l'essence même de la musique (Flea, Red
Hot Chili Peppers, juin 2016).
Je me souviens du lendemain de sa mort. J'ai pensé que moi
j'avais une nouvelle journée à vivre mais lui pas. C'était un sentiment très
déprimant (Dave Grohl, novembre 2009).
Je ne pense pas à Kurt en tant que « Kurt Cobain de
Nirvana. » Je pense à lui en tant que « Kurt. » C'est quelque
chose qui me revient tout le temps. Presque tous les jours (Dave Grohl, Foo
Fighters).
Kurt Cobain ? Un pauvre con de dépressif qui ne pouvait pas supporter la gloire. (Liam Gallagher, Oasis, 1994)
Quand Kurt est mort, j’étais perdu. J’étais léthargique. La
musique à laquelle j’avais voué ma vie m’avait trahi. Je n’avais pas de voix.
J’ai éteint la radio. J’ai rangé ma batterie. Je ne pouvais pas entendre la
voix de quelqu’un d’autre chanter la douleur ou la joie (Dave Grohl, Foo
Fighters).
Si seulement il était encore en vie, il serait moine quelque
part, un grand moine. Il aurait pu être un bon peintre ou sculpteur, c'était un
artiste très talentueux et aurait pu faire ce qu'il voulait de sa vie. Il
n'aurait jamais du faire ce qu'il a fait (Krist Novoselic, ex-Nirvana,
septembre 2015).
Si vous regardez les textes de Kurt Cobain, vous trouverez un
paquet de rimes faciles. Il n’y consacrait pas beaucoup de temps. Quand je lui
en ai parlé, il m’a dit qu’il s’en fichait un peu. Il collait ensemble des mots
qui sonnaient bien comme « libido » et «
mosquito », puis marmonnait : « Si ça se trouve, ça a du sens. » Ce n’est pas
grave, ce n’est que du rock’n’roll, du punk. Mais je crois qu’on lit dans ses
textes beaucoup plus qu’il n’y a réellement (Thurston Moore, ex-Sonic Youth, Télérama, 2015).
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