Au
lieu de mettre en joue quelque vague ennemi Mieux vaut attendre un peu qu'on le
change en ami. (Les Deux Oncles)
Aucune
idée sur terre n’est digne d'un trépas. (Les deux oncles)
Dieu,
s'il existe, il exagère. (Dieu s’il existe)
Elle était musicienne et elle était salope. Elle jouait du violon et des trompes de Fallope. - Journal et autres carnets inédits, 2014.
Et
gloire à ce soldat qui jeta son fusil Plutôt que d'achever l'otage à sa merci.
(Don Juan)
Et si je ne suis pas normal, c'est que je n'en ai pas envie, car les normaux sont trop nombreux, laissons-les se comprendre entre eux.
Gloire
à qui n'ayant pas d'idéal sacro-saint Se borne à ne pas trop emmerder ses
voisins. (Don Juan)
Il avait pris l'habitude tous les soirs de téléphoner au commissariat de son quartier. Il demandait le commissaire, déclinait son identité, donnait son adresse et disait : « Monsieur, j'ai l'honneur de vous déclarer que vous êtes un con. » - à propos d'Armand Robin.
Il faut que mes chansons aient l’air d’être parlées, il faut que ceux qui m’entendent croient que je parle, croient que je ne sais pas chanter, que je fais des petites musiquettes comme ça …
Il faut se grouper dans la rue et démontrer à ces immondices de la Chambre des députés que le peuple ne consent plus à se laisser subjuguer sans résistance. Pouvons-nous persister à nous laisser dominer par des impuretés, des matières excrémentielles ?
Il ne faut surtout pas que la musique affaiblisse le texte. Elle est là pour créer l'atmosphére, planter le décor, soutenir discrétement l'action. Sans empiéter. Sans se substituer (1976).
Je
ne pense pas être un poète… Un poète, ça vole quand même un peu plus haut que
moi…
Je ne veux pas faire rire aux éclats, je veux faire sourire. Je suis un ennemi du "langage à signes" ; je préfère suggérer les choses que les dire. Si j’avais dû en dire plus, je l’aurais fait. Mais j’estime qu’il faut en dire peu et permettre à celui qui vous écoute de continuer à se faire sa fête tout seul.
Je
suis anarchiste au point de toujours traverser dans les clous afin de n’avoir
pas à discuter avec la maréchaussée.
L'amitié
n'exige rien en échange, que de l'entretien.
L'arc-en-ciel
qui dure un quart d'heure Personne ne l'admire plus. (L'arc-en-ciel
d'un quart d'heure)
La musique qui
marche au pas, cela ne m'intéresse pas. (La mauvaise réputation)
La
seule révolution possible, c'est d'essayer de s'améliorer soi-même, en espérant
que les autres fassent la même démarche. Le monde ira mieux alors.
L'enfant
naturel, l'orphelin Est malheureux et je le plains, Mais, du moins, il n'est
pas tenu Au respect d'un père inconnu. (Ce n'est
pas tout d'être mon père)
Le
cœur à vingt ans se pose où l'œil se pose. (Les
amours d’antan)
Le jour du 14 juillet, Je reste dans mon lit
douillet La musique qui marche au pas
Cela ne me regarde pas.
Le
meilleur vin n'est pas nécessairement le plus cher, mais celui qu'on partage.
Le
premier Mai c'est pas gai, Je trime, a dit le muguet, Muguet, sois pas
chicaneur, Car tu donnes du bonheur. (Discours
des fleurs)
Le
pluriel ne vaut rien à l'homme Et sitôt qu'on est plus de quatre On est une
bande de cons. (Le pluriel)
Le temps ne fait rien à
l'affaire ; quand on est con, on est con.
Les
braves gens n'aiment pas que L'on suive une autre route qu'eux.
Les
filles de bonne vie ont le cœur consistant Et la fleur qu'on y trouve est
garantie longtemps. (Les croquants)
Les
filles quand ça dit "je t'aime", C'est comme un second baptême, Ça
leur donne un cœur tout neuf, Comme au sortir de son œuf. (Embrasse
les tous)
Les
serments d'amour m'irritent, Se plaignait la marguerite. Aussitôt que débute
une affaire sentimentale, J'y laisse tous mes pétales. (Discours des fleurs)
Les
seuls généraux qu'on doit suivre aux talons Ce sont les généraux des p'tits
soldats de plomb. (Les deux oncles)
Lorsque les paroles sont mûres, je saisis ma guitare et je lis et récite mes vers et mes mots, en commençant à rythmer avec la guitare … C’est ainsi que tout doucement, je découvre les petites mélodies qui vont venir scander mes vers, y "coller" jusqu’à n’en plus pouvoir s’en séparer. Je fais sept ou huit musiques par chanson, je n’en fais pas qu’une. Et c’est celle qui tient le coup le plus longtemps que je garde, je veux dire celle qui, après avoir été répétée cent fois, me plaît encore ou me déplaît le moins.
Mort
à toute peine de mort ! (La messe aux pendus)
Mourir
pour des idées, l'idée est excellente Moi j'ai failli mourir de ne l'avoir pas
eue. (Mourir pour des idées)
Mourons
pour des idées, d'accord, mais de mort lente. (Mourir pour des idées)
N’étant pas trop connard de nature, j’arrivais jeune à distinguer un bon texte.
Ne
jetez pas la pierre à la femme adultère, je suis derrière.
On n'a pas qu'un
seul ami. Pourquoi n’aurait-on qu’une seule femme ? (Extrait d'un Entretien
radiophonique)
On n'a plus rien à se cacher
On peut s'aimer comme bon
nous semble Et tant mieux si c'est un
péché Nous irons en enfer ensemble
!
Pour
connaître une femme, il faut toute une vie. (Le fidèle absolu)
Pour
reconnaître Que l'on n'est pas intelligent, Il faudrait l'être. (Ceux
qui ne pensent pas comme nous)
Pour pénétrer dans mes chansons, il faut-être un peu mon complice.
Pourquoi
philosopher alors qu’on peut chanter ?
Quatre
vingt quinze fois sur cent,La
femme s'emmerde en baisant.Qu'elle
le taise ou le confesse C'est
pas tous les jours qu'on lui déride les fesses.
Sans
technique, le talent n'est rien qu'une sale manie. (Le mauvais sujet repenti)
Si les chansons de Boris Vian n'existaient pas, il nous
manquerait quelque chose. Elles contiennent ce je-ne-sais-quoi d'irremplaçable
qui fait l'intérêt et l'opportunité d'une œuvre artistique. Un temps viendra, comme dit l'autre, où les chiens auront
besoin de leur queue et tous les publics des chansons de Boris Vian (1955).
Y
a pas plus de honte A se refuser, Ni plus de mérite Qu'à se faire baiser. (Chansonnette
à celle qui reste pucelle)
A
PROPOS DE GEORGES BRASSENS |
C’est un
modèle d’humanité, Brassens. Quelqu’un qui est arrivé au sommet dans ce métier,
si tant est qu’il y ait un sommet. Il est arrivé très haut et très bien sans
jamais se compromettre. Il ne s’est jamais compromis devant le public, alors
qu’il n’était pas, comme on l’aurait voulu, un chanteur populaire au sens petit
« p » du mot populaire. Il a toujours eu cette attitude devant les
professionnels de ce métier. Il n’a jamais payé à bouffer à un mec pour avoir
du succès. Pour pouvoir faire un disque, il n’a jamais dit à quelqu’un
« vous êtes beau », s’il le trouvait moche. - Pierre Desproges
J'ai dit un certain mal de toi avec une délectation d'ami fidèle. On ne t'estime que parce que tu es intelligent. Moralité : si tu étais idiot, personne ne t'aimerait. - René Fallet, Brassens, 1967.
Je me rappelle quand j'étais petit, il y avait trois choses
qui me faisaient pleurer : le cirque, j'avais peur des clowns, tout ça ;
j'avais peur de Laurel et Hardy, les tartes à la crème je trouvais ça hyper
violent ; et puis la troisième chose c'est Georges Brassens. Georges Brassens
m'a toujours terrifié : la pipe, la moustache, blom blom blom, je peux pas...
Mais on a les Brassens qu'on mérite ! Les Etats-Unis ont Dylan, nous on a
Brassens. - Daniel Darc, ex Taxi
Girl.
Consternation dans le monde artistique : Brassens meurt, Patrick Sabatier est toujours vivant. - Pierre Desproge
La
voix de ce gars est une chose rare et qui perce les coassements de toutes ces
grenouilles du disque et d’ailleurs. Une voix en forme de drapeau noir, de robe
qui sèche au soleil, de coup de poing sur le képi, une voix qui va aux fraises,
à la bagarre et… à la chasse aux papillons. - René Fallet, « Allez, Georges Brassens ! » Le Canard enchaîné du 29 avril 1953.
Si l'influence exercée par le jazz sur la chanson s'est traduite
d'un côté par l'éclosion de talents originaux comme celui de Trenet, elle s'est
exercée de façon beaucoup moins flagrante et plus subtile, en profondeur, sur
des gens comme Georges Brassens. Et ceci se manifeste dans son interprétation :
la manière de chanter de Brassens est souvent comparable à celle des chanteurs
de blues, notamment par sa mise en place et sa façon d'attaquer un peu en
retard sur l'accompagnement, si caractéristique dans « La chasse aux
papillons ». La netteté du style de Brassens et la fraîcheur de son
expression l'apparentent d'ailleurs aux chanteurs folkloriques noirs en ce qui
concerne la teneur même de ses chansons (Boris Vian, En avant la zizique, 1997).
Un
jour, Georges Brassens m'a appelé pour me dire qu'il aimait bien ce que je
faisais. Je lui ai répondu que moi aussi j'aimais bien ce que je fais. Un jour,
j'ai appris la mort de Georges Brassens, ça m'a fait beaucoup de peine, j'étais
très triste. Par contre, quand j'ai appris la mort de Tino Rossi, j'ai repris
deux fois des moules ! (Pierre Desproges)
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