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CITATIONS

 

À cette époque, au début des années 20, à Dallas, c’était le blues, particulièrement dans les boîtes mal famées et les bordels, c’est tout ce qu’ils voulaient : du blues. On le jouait dans une tonalité. Puis on recommençait, le même, dans une autre tonalité, avec le même changement d’accords, la même basse (Henry « Buster » Smith, 1988).


À la base, nous ne sommes rien d’autres que des musiciens de blues : nous venons de la région du blues, nous avons été élevés avec lui : il était partout où nous allions quand nous étions gosses et faisait partie de notre vie. À la réflexion, je pense que nous pourrions être définis comme « des bluesmen qui jouent du jazz moderne » (Nat Adderley).


À mes yeux, tout ce que je fais est ancré dans le blues. Les premiers grands jazzmen étaient de grands bluesmen, la country-music des origines est liée au blues, le rock aussi, bien sûr. Pour moi, tout ça, ce sont différentes façons de jouer le blues. Tout le monde ne voit pas ça de cette manière parce que les sons et les rythmes sont différents, et les gens aiment bien coller des étiquettes. Le reggae, j'y viendrai peut-être, je ne sais pas. (Duke Robillard)


À travers le malheur de l'exil et de l'esclavage, quelque chose a été saisi qui excède les compas de l'historien et du sociologue, et nous atteint au fond (Jacques Réda, à propos du Blues dans L'improviste, une lecture du jazz, 1990).


À une session, je me souviens, ils jouaient le blues. Albert Ayler, dans les premiers chorus, jouait plutôt le blues de manière traditionnelle. Puis il s’en est éloigné, et cela m’a aidé dans mes réflexions. J’essaye d’expliquer aux gens ce que je crois bon, et je les encourage toujours à emprunter leur propre chemin. La chose que vous pouvez probablement enseigner à quelqu’un, c’est comment apprendre d’elle-même (Roscoe Mitchell, 1999).


Au moment même de la jouissance, de l’évanouissement, il faut bien que la critique elle aussi s’évanouisse, aveuglée, saisie, hallucinée par l’indicible. Au bord de cette énorme silence bourdonnant, le critique qui vacille, gagné par le vertige, songe avant de piquer qu’il n’est pas indifférent que ce soit le blues qui ait mené au plaisir de Coltrane (Alain Gerber, Le cas Coltrane, 1985).


Avec les White Stripes, on essayait de duper les gens pour qu’ils ne se rendent pas compte que l’on jouait du blues. Nous ne voulions pas passer pour des jeunes blancs qui jouent de la musique noire d’il y a 100 ans. Une bonne façon de les distraire était donc de s’habiller en rouge, blanc et noir (Jack White, The  White Stripes).


Ça se joue avec le cœur. Ça se joue avec l'âme. C'est ce qu'il y a l'intérieur. L'esprit de celui qui étale ses tripes au moyen de ses instruments. Mais à la base, c'est de la souffrance, de la douleur à l'état brut (Jimmy Dawkins).


C'est du Blues que dérive la caractéristique la plus distincte de tout ce qui peut être appelé musique américaine (James Weldon Johnson).


C'était pas tout le monde, là où j'ai grandi, qui avait un tourne-disque ou un phonographe. Ma tante en avait un, et elle possédait quelques disques de Blind Lemon Jefferson. Je reproduisais note pour note tout ce qu'il jouait (Big Daddy Kinsey).


Ce ne sont pas que les pauvres qui ont le blues, tu peux être l’homme le plus riche du monde et avoir le blues. Mais cette musique peut aussi te rendre heureux, comme une femme peut le faire. C’est tellement beau et profond qu’il m’est souvent arrivé de pleurer en chantant. (John Lee Hooker, 1994)


Ce qu’ils appellent du rock’n’roll, c’est du blues. Toujours la même histoire entre un homme et une femme ! Il y a cinquante ou cent ans, la musique était brute, les gens jouaient sur de vieilles guitares déglinguées. Aujourd’hui on fait le ménage, la musique est plus propre, mais c’est la même histoire. (John Lee Hooker, 1994)


Ce qui fait son caractère unique, c'est que sa musique est complète. Avec B.B. King, vous avez l'espoir, un jour, d'arriver à jouer comme lui. Vous n'aurez peut-être jamais le feeling, mais vous garderez l'impression que vous pouvez y arriver. Et c'est ce qu'on appelle l'inspiration (Joe Louis Walker).


Ce son là, ce coté Blues, église, petite route, cette sonorité, ce rythme rural, du Sud, du Midwest. C'est à la tombée de la nuit, sur les effrayantes petites routes secondaires de l'Arkansas, lorsque les chouettes sortent en hululant, que ce son se mêla à mon sang. (Miles Davis)


Ce sont les noirs qui détiennent l'avenir du blues entre leurs mains. Seulement eux connaissent cette vie difficile qui fut autrefois à l'origine du blues (Mike Bloomfield).


Celui qui a fait le plus, à mon avis, pour le blues, et c'est la raison pour laquelle on l'a surnommé Le Parrain, c'est Muddy Waters. Quand Muddy est monté à Chicago, Chicago lui a ouvert les bras. Énormément de jeunes, spécialement des jeunes Blancs, se sont mis à l'écouter. Tout ça, pour moi, c'est grâce à Muddy Waters. (B.B. King)


Chanter le blues, c’est une lutte. Tu as quelque chose dans ton âme et ça doit sortir, et la musique est la façon la plus créatrice de le faire, depuis l’époque des orchestres  de tambours et de fifres jusqu’à celle des guitares et des pianos. Le blues parle de sentiments dans ton âme. Quand tu peux faire sortir ce sentiment, alors tu chantes le blues. Tout le monde peut faire du jump, du shuffle, les gens vont être heureux et danser, mais quand tu ralentis le rythme, que tu chantes la vraie passion, le chagrin véritable, la mort, que tu ne trouves même plus les mots, et que tu peux faire partager ça à un public de 20 000 personnes, alors tu joues le blues (Sugaray Rayford, Soul Bag n°221, 2016).


Comme je le dis à mes étudiants : « Le jazz est une musique improvisée générant un certain type de feeling qui est celui du blues ». Ce que j’ai appris de fondamental aux côtés de Johnnny Griffin, Jay MacShann ou Kenny Clarke, c’est que s’il manque le blues ça n’est pas du jazz. On peut faire toute la musique expérimentale improvisée qu’on veut, s’il n’y a pas le blues, il n’y a pas le feeling, l’esprit, l’âme du jazz. Ça peut prendre des formes très différentes. Je ne parle pas de théorie musicologique, des accords ou des douze mesures, je parle de l’essence de la musique, de son ambiance. Si le jazz n’est pas joué avec toute son âme, avec soulfulness, c’est juste une suite de notes. Il faut cette dimension spirituelle... Il let the spirit guide me ! (Nathan Davis, 2001).


Elvis est le chanteur de blues le plus grand dans le monde aujourd'hui. (Joe Cocker)


En fait, personne ne nous a appris à jouer le blues, il est simplement né en nous (Big Bill Broonzy, Big Bill , Mes blues, ma guitare et moi, 1955).


Être un bluesman, c'est être deux fois noir. (B.B. King)


Faut qu'au poste je reste fidèle, en prêchant le blues ou le gospel (Son House).


Il fait froid dehors. Cet hôtel pourri, c'est un palais. Si aujourd'hui je chante pas bien le blues, un jour mon prince viendra, je te le jure, Paulo, je saurai le chanter. Richard Blues. C'était mon nom de scène. Le manager trouvait ça super. Ça sonnait bien qu'il disait. Je chantais comme une gamelle. Je chantais une vague histoire de mec qui picole parce que sa gonzesse s'est tirée. Pour se faire tirer. Le mec voulait bien qu'elle aille ailleurs. Mais qu'elle revienne, sa petite gonzesse, sa petite frangine sans qui la vie devenait abstraite. Le chagrin n'est jamais bien loin. You no my frind. My bébi chize go wisse anoser man and am drink everi naït everi daize. Voilà ce que je chantais toute la nuit. Toutes le nuits. Le jour aussi (Richard Bohringer, Le bord intime des rivières, 1995).


Il m’arrive parfois de m’emporter en studio contre mes musiciens : « Non, pas cette note, nous ne jouons pas du blues ! » Chez moi, on ne rigole pas avec le blues ! (Ian Anderson, Jethro Tull, Télérama, 2017).


Il y a, d'abord, les champs de coton, les moustiques, la canicule, les chemins de poussière, les bayous de Louisiane, la boue du Mississippi. Il y a les cabanes du Delta qui tanguent, hurlent et gémissent le samedi soir. Il y a la route, la route, les rails à n'en plus finir... Le blues parle en images à ceux qui n'en comprennent pas les paroles (Alain Gerber, Balades en Jazz, 2007).


Il y a plus de vérité, de vraie substance vitale dans certains blues nègres que dans tous les psaumes de tous les temps (Michel Leiris, Journal, 19 avril 1925).


Il y a quelque chose de si profond dans le blues gospel, que le monde ne peut pas le supporter. (Sister Rosetta Tharpe)


Il y a une différence entre le blues de la Nouvelle-Orléans et tous les autres, et la différence tient à un accord, mais je ne saurais pas en donner le chiffrage. C’est un accord qui fait toute la différence. J’en connais qui établissent la patrie du blues à la Nouvelle-Orléans, moi je ne dirais pas ça car je l’ai trouvé partout dans mes voyages. Dans le temps, il était fréquent que les gens n’aiment pas le blues. Si vous jouiez le blues, vous étiez un rien aux yeux du public - mais ils prenaient toujours leur pied avec moi. Les gars allaient et venaient avec une guitare ou une mandoline, jouant et chantant aux coins des rues. Le blues raconte une histoire en lui-même. Je peux vous rendre heureux ou vous transmettre le swing. Plus tard on a donné à ça un nouveau nom : « soul music ». Ç’a toujours été une soul music (musique de l’âme) (Jimmy Rushing, 1963).


J’ai le blues dans le sang, comprenez-vous ? Je ne peux ni jouer ni chanter autre chose. Et je n’ai pas envie, parce que le blues est fait pour moi. C’est comme des chaussures... Une pointure 7 n’ira jamais à un pied de 6. Vous portez celle qui vous va. Le blues me va. (Muddy Waters (1915-1983), Jazz Monthly, Janvier 1959, cité par Paul Oliver, Blues Off The Record, 1984.)


J’écoutais tous les disques des vieux chanteurs de blues comme Bessie Smith et Blind Lemon Jefferson. Et un jour j’ai découvert Louis Armstrong jouant derrière Bessie Smith. C’était mon truc ! C’est là que tout s’est déclanché, la direction qui serait la mienne. Louis Armstrong n’a pas cessé d’être mon idole (Harry « Sweets » Edison, 1980).


J'étais en haut, à l'étage, quand les adultes faisaient la fête sur des disques de Muddy Waters, Elmore James, Howlin' Wolf ou Ray Charles, et après je descendais en douce pour grappiller des chips et fumer des mégots. Ce son, c'était quelque chose de pas vraiment diabolique, mais de fort, d'épais. Le premier guitariste qui m'a marqué, c'est Muddy Waters. J'étais un petit garçon quand j'ai entendu un de ses vieux disques, et ça m'a flanqué la trouille, tous ces sons qu'il faisait. Ouah, c'était donc ça ? C'était géant ! (Jimi Hendrix)


J'étais le septième et le plus paresseux de tous, c'est pourquoi je sais chanter le Blues. (Big Bill Broonzy)


Je crois donc toujours vrai que le point commun à tous les musiciens de jazz est leur revendication d’une relation forte au blues, quelle qu’en soit la forme. Alors on aura du mal à en trouver deux qui donnent la même définition du jazz. Le blues reste, à mon avis, l’indicateur le plus précieux, avant même celui du swing (peut-être justement à cause de cette charge historique et ethnographique, par là beaucoup plus symbolique, que n’a pas la notion de swing, plus rigoureusement musicale). On arrive ainsi à un paradoxe tout de même amusant : pour savoir si un musicien pratique le jazz, il faut lui poser une autre question, celle de sa relation au blues : s’il en avoue une, il n’est pas forcément un musicien de jazz ; s’il la récuse il n’en est certainement pas un (Laurent Cugny, 1994).


Je crois qu'il est important de classer le blues en deux catégories : le blues des vivant et le blues des morts. Et bien moi je refuse de jouer le blues des morts, Robert Johnson ne le voulait pas non plus (Otis Taylor, 2005).


Je devais avoir 13 ans quand j’ai vu des chanteurs de blues pour la première fois à la télé. Des gens comme Leadbelly et Big Bill Broonzy qui venaient des États-Unis. La pop de l’époque, c’était quelque chose de très sirupeux, avec beaucoup de sentimentalisme : de la musique pour ado. Dans le blues il y avait une sorte d’urgence. On abordait les choses autrement, plus en profondeur (Mick Jagger, London Beat - La bande-son de la révolte, Arte, 2017).


Je me suis essayé à des choses comme Howlin’ Wolf, Cream et Led Zeppelin mais quand j’ai entendu Son House et Robert Johnson, ça m’a scotché. C’était quelque chose dont j’avais besoin dans la vie. Cette musique m’a fait renoncer au reste et m’abandonner à l’âme et à l’honnêteté du blues (Jack White, The  White Stripes).


Je n’ai jamais ressenti le besoin d’écrire un blues sérieux, alors j’ai toujours appelé mes blues de façon décalée. Je voulais emprunter la forme, une grande forme. Un de mes blues les plus récents s’appelle « Blues en douze mesures ». La seconde partie « Blues en douze autres mesures ». Je ne l’ai pas fait sans penser combien il est ridicule pour quelqu’un d’aussi gaie que moi d’écrire un blues (Carla Bley, 2000).


Je n'ai jamais rien entendu qui soit de l'avant-garde. Pour moi, c'était seulement le blues de New York City. (Alan Vega, au sujet de Suicide en 1980)


Je n'ai pu vraiment m'exprimer qu'à travers le Blues. Je m'y sentais en totale liberté. (Robert Plant, Led Zeppelin)


Je n’avais jamais entendu ma voix. J’avais l’habitude de chanter comme je le sentais, parce que c’est comme ça qu’on a toujours chanté dans le Mississippi. Je me suis vraiment entendu pour la première fois quand Monsieur Lomax a fait tourner le disque, j’ai pensé : pour sur, ce garçon sait chanter le Blues… Et j’ai été surpris car je ne savais pas que je chantais comme ça (Muddy Waters).


Je ne me sens pas confiné dans la forme blues comme tant d’autres musiciens de jazz. Le blues est un état émotionnel particulier. Certaines situations émotionnelles ne peuvent être que le blues (Ornette Coleman).


Je ne pense pas que l'on puisse être un bon musicien de jazz si l'on ne sait pas jouer le blues. (Anthony Braxton)


Je ne revendique en rien l’invention du blues, même si j’en ai écrit beaucoup avant que W.C. Handy n’en publie. J’en ai entendus quand j’étais haut comme trois pommes. Par exemple quand j’ai commencé à aller à l’école, en rendant visite aux gens de ma famille... Il était courant d’entendre quelques-uns de ces joueurs de blues, qui ne savaient rien d’autre : Buddy Carter, Josky Adams, Game Kid, Frank Richard, Sam Henry et tant d’autres (...) Nous les appelions ragmen à la Nouvelle-Orléans. Ils pouvaient prendre un instrument à vent de Noël, en bois, enlever l’embouchure en métal, et jouer plus de blues sur cet instrument qu’aucun des trompettes imitant ceux de la Nouvelle-Orléans que j’ai rencontrés dans tout le pays (Jelly Roll Morton, I created jazz in 1902, not WC Handy, 1938).


Je ne sais malheureusement pas chanter le Blues comme auparavant. C'est la vérité de cette musique qui me manque, ce qui tend à prouver qu'on ne devrait jamais perdre son héritage. (James Brown)


Je pense que le Blues ressemble plus ou moins au sentiment que tu éprouves vis-à-vis de quelque chose que tu juges incorrect, ou à la suite du mal qu'une autre personne peut t'infliger (Lil' Son Jackson).


Je retourne de temps en temps aux États-Unis, pour me retrouver dans mon milieu familial. Et là, à Charleston, en Caroline du Sud, où je suis né, j’ai pris conscience, en écoutant les gens, ceux de ma famille, en sortant le soir, de l’importance fondamentale du blues - je me suis aperçu que le désir de m’y replonger avait toujours été en moi, sans que je m’en rende vraiment compte. Ainsi a germé l’idée de mon nouveau disque, entièrement consacré à cet esprit du blues - 90% de ceux qui disent faire du blues sont des truqueurs. Il ne suffit pas de respecter la grille harmonique du blues... L’élément décisif, ce sont les « racines » que l’on a - ou pas ! - dans le terroir du blues (Robin Kenyatta, 2001).


Je revendique hautement les blues ; je les utilise comme une métaphore... J’ai envie de parler des blues, pas seulement parce qu’ils expriment cette expérience particulière de la vie dans ce pays, mais parce qu’ils contiennent ce qui permet d’articuler cette expérience... Et je suggérerais que l’acceptation de cette angoisse que l’on trouve dans les blues, et leur expressivité, créent également, aussi bizarre que cela puisse paraître, une forme de joie (James Baldwin, cité par Daphne Duval Harrison dans Black Pearls - Blues Queens of The 1920s, 1990).


Je sais jouer le blues, mais vous remarquerez que c’est un blues très positif, en paroles comme en musique, ce n’est pas ce truc cafardeux... (Clarence « Gatemouth » Brown, 2000).


Je sais qu'il y a dans notre communauté des musiciens qui en veulent énormément aux groupes de rock. Ils les accusent d'être devenus riches et célèbres en pillant notre culture. J'ai une position différente. Si tous ces groupes sont effectivement devenus riches grâce à nous, ils nous ont aussi ouvert toutes ces portes qui seraient restées fermées pour nous encore longtemps. Et puis il y a des musiciens qui, bien que blancs et européens, jouent aussi bien que les plus grands d'entre nous. Cela en dit long sur l'essence même du blues, qui est une musique de feeling (B.B. King).


Je suis un amoureux de tous les genres musicaux. J’aime le blues et chaque titre que j’ai écouté est devenu une influence (David Gilmour, Pink Floyd).


Je voudrais juste dire que j'aimerais que tous les musiciens laissent aux jeunes musiciens quelque chose à continuer, en jouant le blues - parce que, vous voyez, le blues ne mourra jamais, mais quelqu'un doit le perpétuer... et comme tous les vieux musiciens, je ne serais pas toujours là. J'aimerais voir beaucoup de jeunes musiciens jouer sur scène, comme je l'ai fait aujourd'hui... (Magic Slim).


Jouer du Blues évoque la joie, le chagrin, le bonheur, le désespoir et la vérité, d'une manière intemporelle (Clint Eastwood, Piano Blues, 2003).


La beauté du chant noir, sa ferveur, sa gaieté, sa tristesse à ras de sol et à ras de ciel, sans cesse retombant au diapason de la plainte ou montant à celui du cri (Marguerite Yourcenar, Blues et Gospel, 1984).


La Grandeur du Blues c'est sa formidable dignité ! (Jacques Morgantini).


La musique américaine d’avant-garde souffre quand elle s’éloigne trop de l’expérience du blues... (Musique noire).


La musique du delta du Mississipi est unique, complète. Elle a du souffle, elle sent la terre, la liberté, la sensualité. La slide guitar diffuse la mélancolie ou la gaieté. Le reste, c'est du business de coiffeuse (Arno).


La musique populaire s'est toujours naturellement inspirée de l'environnement socio-technologique mais rarement un moyen de transport et un instrument n'ont été aussi étroitement associés que le train et l'harmonica dans la première moitié du XX° siècle aux Etats-Unis. On peut supposer que la construction spécifique aspiré/soufflé, les possibilités de « tirés de notes », les effets de gorge, de mâchoire, de langue et de mains, sont particulièrement adaptés à l'évocation du halètement des locos à vapeur, du rythme des boggies sur les rails et du hululement lointain du Panama Limited ou du Wabash Cannonball (Jean-Jacques Milteau, L'harmo, le Blues et la locomotive ..., Planet Harmonica, 2001).


La plupart des musiciens qui font du free - je veux dire de l’improvisation - ont au fond d’eux-mêmes un feeling fondamental. Cette pulsation de base, c’est le blues. Ce que j’aimais chez John Coltrane, c’est le blues. J’entends le blues dans le saxophone, mais aussi dans tous les instruments. Le blues, c’est l’impulsion de tout, la force qui doit guider tous les jazzmen, l’énergie, la source de toutes les musiques, aussi bien de la free music et du swing que du bebop (Frank Lowe, 1994).


La première chose qu'ils voulaient me demander, c'était ce que je pensais des blues que je jouais. Est-ce que je pensais être au service du diable ou non ? Je leur ai répondu : « Non, c'est un don que Dieu m'a accordé. Dieu veut que ses créatures s'amusent. Ce n'est pas un péché d'aller boire en écoutant des blues (Little Mack Simmons).


La première fois que j'ai entendu la voix de Frank (Sinatra), c'était sur un juke-box, dans la pénombre d'un bar, un dimanche après-midi, pendant que ma mère et moi, on cherchait mon père. Je me souviens qu'elle m'a dit : “Écoute ça, c'est Frank Sinatra. Il vient du New Jersey.” C'était une voix qui respirait le mauvais genre, la vie, la beauté, une voix chargée d'excitation, d'un méchant sens de la liberté, de sexe et d'une triste expérience de la marche du monde. On aurait dit que chaque chanson avait en post-scriptum : “Si t'aimes pas ça, prends celui-là dans la gueule !” Mais c'était le blues profond de la voix de Frank qui me touchait le plus. Sa musique devenait peut-être synonyme de nœud papillon, grande vie, grands crus, jolies femmes et raffinement, sa voix blues représentait toujours la chance qui vous fuit, ces hommes, au fond de la nuit, leur dernier billet de dix dollars en poche, qui cherchent un moyen de s'en sortir. Au nom de tout le New Jersey, Frank, laisse-moi te dire : “Salut, frangin, tu as craché l'âme de tes frères”. (Bruce Springsteen, Lors de l'émission « Sinatra : 80 Years My Way », diffusée le 14 décembre 1995)


La Seine n'est peut-être pas aussi large que le Mississippi mais elle a roulé et charrié son blues, elle aussi, à travers les siècles. Elle en a vu... du blues, du blanc, du rouge ! N'est-il point naturel qu'un des plus gros festivals français consacré à la musique bleue se déroule sur ses berges, en plein pays Mantois, là où le fleuve, ayant atteint sa maturité, s'épanouit et se prélasse, ravi d'avoir quitté l'urgence parisienne et la morosité de ses faubourgs ? Mantes-si-jolie qui nous présentait déjà Albert King en avant première de sa tournée européenne à la fin des années 70 et qui célèbre aujourd'hui le talent, l'influence et la générosité du maître Luther Allison à travers un espace culturel qui porte désormais son nom. Mantes, tu remets ça cette année encore avec un plateau toujours plus vaste, toujours plus accueillant... et toujours aussi chaleureux ! Cela fait un bail maintenant que tu sais que le blues est bien plus qu'une musique. C'est un art de vivre que tu cultives avec ton public, que tu conjugues sous toutes ses formes, que tu nous offres avec toute la convivialité et toute la ferveur de ceux qui savent laisser parler leur coeur ! Merci à toi, Mantes la bien nommée, de garder pour nous le blues actif et... bien vivant (Patrick Verbeke).


L’esprit du blues, lui, est resté le lien évident entre les styles successifs, depuis les « spirituals » jusqu’aux phrases délirantes de Coltrane. (inconnu)


L'état du blues, c'est un état d'esprit. Pour moi, c'est une chose positive, non pas négative, qui concerne un grand nombre de gens. Ils appellent à l'aide ou cherchent à dire aux autres tous les problèmes qu'ils ont eus dans la vie... Quand je compose un blues, j'essaie d'aider tout le monde, depuis les petits enfants jusqu'à pépé et mémé. Et il faut que ce soit positif. Ça n'a pas à être triste (Clarence Gatemouth Brown).


L'expression rhythm'n'blues convient mieux aux temps modernes que le mot race [de race records ou disques raciaux], qui fait sans doute trop penser à raciste. Et puis, j'aime la sonorité de rhythm'n'blues, qui chante et swingue comme la musique elle-même (Jerry Wexler).


Le Blues a donné aux Who une grande liberté d'expression. Lorsqu'on jouait de la pop, on se contentait de copier les disques que l'on écoutait. Mais avec le Blues, on pouvait jouer le même morceau pendant vingt minutes et ne chanter que la moitié des paroles. (Roger Daltrey, The Who)


Le Blues, ça se joue avec le cœur. Ça se joue avec l'âme. C'est ce qu'il y a à l'intérieur. L'esprit de celui qui étale ses tripes au moyen de ses instruments. Mais à la base, c'est de la souffrance, de la douleur à l'état brut. (Jimmy Dawkins)


Le blues c'est comme le sel, on en met un peu partout. (Roosevelt Sykes)


Le blues, c’est faire avec le peu qu’on a et avec tout ce qu’on est (PJ Harvey).


Le Blues c'est la base... Si j'ai enregistré un album de reprises de blues en 1991 sous le nom de Charles et les Lulus, c'est pour rendre hommage à ces gars. Pareil pour Charles and the White Trash European Blues Connection en 1998. Un besoin permanent de revenir aux sources. Sinon, aucun intérêt de se réveiller le matin. Le cuisinier doit commencer par éplucher les patates. Pour faire Arno, il a fallu le blues. Sans ça, je ne suis pas en face de toi. Tu comprends ? (Arno).


Le blues, c'est l'école de toutes les musiques. Pour moi, ces deux musiques sont à la base de tout. Le blues décrit le désespoir, le reggae l'espérance. (Bill Deraime)


Le blues, c'est la mélodie d'un coeur blessé cherchant un moyen de guérir (Anonyme).


Le Blues, c'est la musique de l'âme, de larme, de l'arme, de lame... (Mike Lecuyer)


Le Blues, c'est la réalité de la vie exprimée par les mots et la chanson, l'inspiration, les sentiments et l'entendement. Vous pouvez avoir le Blues un jour parce que votre femme est partie comme vous pouvez avoir le Blues le lendemain parce qu'elle est revenue... (Willie Dixon)


Le Blues c’est la source de notre musique, la base de l’identité afro-américaine. Et depuis toujours le blues est au cœur de ma musique, parce que je considère simplement que c’est la forme essentielle de la musique noire (Archie Shepp).


Le blues, c'est quand t'as plus un rond et que ta petite amie t'a quitté. (Joe Cooper)


Le Blues, c'est quelqu'un qui raconte sa vie, son histoire, qui dit : tu m'écoutes, tu m'écoutes pas, c'est pareil... (Michel Jonasz)


Le blues c'est un état d'âme (Mance Lipscomb).


Le Blues dit que, quoiqu'on fasse, on finit toujours par être abattu en plein vol (Janis Joplin).


Le blues est bien autre chose qu'un genre musical. C'est une religion, une fraternisation. (Charlie Musselwhite)


Le blues est dans l'air, le blues est partout (Memphis Slim).


Le Blues est facile à jouer mais difficile à ressentir. (Jimi Hendrix)


Le blues est issu et enfanté par les gens de couleur. Des gens qui ont travaillé dur, souvent maltraités. Oui, c'est de là qu'il vient le blues (Houston Stackhouse).


Le blues est la racine essentielle du jazz, et tous les grands jazzmen jouent très bien le blues (Kenny Neal, 2000).


Le blues est né quand l'esclavage africain est devenu un esclavage américain. (Leroy Jones)


Le blues est si fondamental parce que c’est le parler noir à son stade initial de complète articulation comme langage dans le nouveau Monde. Le langage des Noirs nés dans le monde occidental ! (Leroi Jones, The Music : Reflections on Jazz and Blues, 1987).


Le blues est un aller simple de votre amour pour nulle part (Duke Ellington, Come sunday, suite Black, Brown and Beige, 1943).


Le blues est un mystère. Personne ne connaît sa véritable histoire. Nous allons essayer de transmettre cette histoire au gens, de trouver des musiciens qui portent en eux la tradition du blues. Et nous voulons qu'ils obtiennent la reconnaissance qu'ils méritent (Tim Duffy, Fondateur du label Music Maker).


Le blues est une attitude, un état d'esprit, ce que les critiques appellent le jazz, c'est cette attitude; et le blues consiste à mettre une âme, c'est à dire vous même, dans chaque phrase. Si vous compreniez tout ce que je veux dire, vous seriez moi ! (Miles Davis)


Le blues est une forme de base dans laquelle les gens peuvent se reconnaître, même ceux qui ne connaissent pas le jazz. C’est mon dénominateur commun pour atteindre une audience (Horace Silver, Jazz Report, 1999).


Le Blues est une musique intense. Lorsque je me sentais à bout de nerf, je prenais une autoroute et je gonflais mes poumons pour hurler et hurler encore. Chanter le Blues, ça n'est rien d'autre. (John Fogerty)


Le blues était en moi avant que je naisse. Si vous entendez un type jouer le blues, c'est parce qu'il a des raisons de le faire. (T-Bone Walker)


Le blues ? Formidable ! Parce que lorsqu’on doit jouer accompagné par un nouvel orchestre, comme c’est mon cas, si les mecs ne connaissent pas le blues, il n’y aura pas une note de valable dans tout ce qu’ils vont jouer. Mon vieux, tout le monde doit savoir jouer le blues, et surtout l’avoir ! (Lester Young).


Le blues, il est pas près de disparaître. C'est moi qui vous le dis. Il y a pas mal de jeunes dans le secteur qui jouent du bon blues. Du bon. Il va pas s'en aller comme ça. Moi j'y crois pas. Le blues, il sera toujours présent. Ça fait tellement longtemps qu'il est là (Honeyboy Edwards).


Le blues n’est ni un style, ni une phase du jazz, mais le support permanent de tous ses styles. Non pas le jazz dans sa totalité, mais son âme (Francis Newton, Une sociologie du jazz, 1961).


Le Blues n'est pas entièrement négroïde. Car s'il l'était, ce ne serait pas le blues. Il est né d'une situation en partie noire et en partie blanche. C'est un peu comme un mélange de country et de musique africaine. (Eric Clapton)


Le blues n'est pas, et n'a jamais prétendu être, un phénomène purement social, c'est en premier lieu une forme poétique et en second lieu une façon de créer de la musique (LeRoi Jones, Le peuple du blues, 1997).


Le blues n’est pas queq’chose que vous pouvez chanter en vers (Duke Ellington, Come sunday, suite Black, Brown and Beige, 1943).


Le Blues n’est qu’un son, vous savez, ce n’est ni un nom, ni un mot, ce n’est pas une étiquette, c’est juste un son : le son bluesy. Ma musique sonne bluesy, de plus en plus bluesy, oui, on peut dire ça, mais elle a toujours sonné ainsi. C’est le son noir de ma musique. Ce qu’il faut dire, c’est que le son du blues se répand aujourd’hui, il tend à devenir universel. C’est le son de l’époque (Miles Davis, Jmag Hors Série n°408, 1984).


Le blues n’est rien d’autre qu’un temps de nuages sombres (Duke Ellington, Come sunday, suite Black, Brown and Beige, 1943).


Le blues n’est rien d’autre qu’un voile de crêpe noir prêt-à-porter (Duke Ellington, Come sunday, suite Black, Brown and Beige, 1943).


Le blues ne s'invente pas. On le ressent dans son cœur quand on pense au passé et quand les temps sont durs. (Big Joe Williams)


Le Blues partout dans mes veines, le Blues au fond de ma maison, le Blues au fond de mon âme... (Buddy Guy)


Le Blues pour moi, c’est à la fois, la tristesse, la maladie, la messe, le bonheur... Il y en a deux sortes : le blues joyeux et le blues triste. Je ne chante jamais pareil. Ni jamais sur le même tempo. C’est un mélange de choses qu’il faut sentir. Je pense que tout ce que je chante fait partie de ma vie (Billie Holiday, Lady sings the blues, 1956).


Le blues raconte le monde (Larry Garner).


Le Blues sera toujours là. Il connaîtra des hausses et des baisses de popularité, mais il sera toujours présent (John Lee Hooker).


Le blues tient une place fondamentale dans ma musique. C’est le fondement du jazz. J’ai commencé avec le blues et je finirai peut-être avec. Même dans la vie, le blues est incontournable (Steve Lacy, 1995).


Le chanteur de blues débute souvent par un break, c'est-à-dire une fantaisie de quelques notes, une phrase nettement ciselée, sur les quatre premières mesures, n'exposant la phrase principale qu'à partir de la cinquième mesure (Lucien Malson, Les Maîtres du jazz, 1952).


Le cri primal du blues, c'est quelque chose qui convient bien aux anciens cocaïnomanes, alors que l’héroïne, apparemment ça mène plutôt à la country (Philippe Manœuvre).


Le gospel, ce sont de bonnes nouvelles. Le blues, lui, rend le chanteur transparent (Lizz Wright).


Le mot blues était connu de tout un chacun. Par exemple, quand j’avais 8 ou 9 ans, j’écoutais des blues intitulés « Alice Fields », « Isn’t it Hard to Love », « Make me a Palate on the flow » ; ce dernier que je jouais moi-même à la guitare (Jelly Roll Morton, I created jazz in 1902, not WC Handy, 1938).


Le problème, il est simple mais pathétique. Quand je me promène à Harlem, je suis presque inconnu de ma communauté. Les gens qui me connaissent et m’apprécient ce sont principalement des Blancs qui ont découvert ma musique confortablement installés dans leurs salons. Pourquoi est-ce que des types comme Groover Washington ou Stanley Turrentine sont des héros dans le ghetto ? Pourquoi là-bas ma musique est-elle considérée comme de la musique bourgeoise ? Moi, ce que je cherche maintenant c’est à devenir un héros dans ma communauté… Et la seule façon de le faire c’est de se réapproprier notre langage commun : le blues… Pourquoi devrais-je laisser impunément les médias parler de blues à propos de Mick Jagger ou Kenny G, qui ne sont que des usurpateurs, et dans le même temps continuer de me faire présenter par ces mêmes médias comme un « free-jazzman », alors que cette appellation n’a jamais rien recouvré. Alors oui, je suis un bluesman, depuis toujours et pour toujours. C’est la musique de mon peuple — ma musique (Archie Shepp).


Le public aime que ses chanteurs de blues soient misérables (Janis Joplin).


Le rhythm'n'blues est une musique de danse faite par des Noirs pour des Noirs (Muddy Waters).


Le Texas a produit son lot de chanteurs de blues... Il y a eu aussi le blues de la Nouvelle-Orléans... Chaque région a son style. Appelez ça le son Nouvelle-Orléans ou le son Chicago, si vous voulez, mais le Chicago blues, ce n'est rien d'autre que le blues du Delta (Billy Boy Arnold).


Les années 60 furent une période de réflexion importante dans ma vie, d’autant que j’étais dans une région (Georgie) où est née une grande partie du blues. C’est, je pense, une des raisons pour lesquelles le blues y a été inventé : les difficultés que connaissent les Noirs du Sud. Il semble que l’échiquier de la vie a été construit de façon telle que les Noirs ne puissent jamais gagner la partie. C’est ainsi qu’est venu le blues (Joe Henderson, 1998).


Les boppers n’auraient pu tuer le blues sans s’infliger à eux-mêmes de graves blessures. Les musiciens de jazz moderne sont toujours restés très proches des joueurs de blues... parce que nous savions d’où venait notre musique. On ne peut tout de même pas renier son géniteur, à moins d’être un imbécile... Bien sûr, il existait des différences surtout sur le plan technique entre les jazzmen modernes et les musiciens de blues, mais les premiers connaissaient obligatoirement le blues (Dizzie Gillespie, To Be or Not to Bop, 2009).


Les gens parlent de « freedom », mais le blues est encore une des choses les plus libres que vous puissiez jouer (Rahsaan Roland Kirk, Down Beat, mai 1966).


Les gens parlent du blues et on croit qu’il s’agit des chagrins de la vie, des difficultés et des ennuis – bien sûr, ça décrit une bonne partie de la musique. Mais mon blues vous stimule. Mon blues vous donne envie de vous lever et de danser (Koko Taylor).


Les individualités m’inspirent. Les gens qui n’ont pas peur de s’exprimer eux-mêmes, non pour offenser les autres ou de façon inappropriée, mais ceux qui ont réfléchi aux choses et viennent avec un concept et une mise en forme reflétant un haut niveau. C’est par l’étude et la science et cela comporte un certain degré d’intellectualité. C’est le problème que je rencontre. On dit toujours que la musique de Greg Osby n’a aucune différence avec le blues ou ci ou ça ou quoi d’autre... mais j’ai vécu le blues. Je viens du ghetto. Je n’ai pas à jouer le blues sur mes disques pour connaître le blues. Je suis Noir. Que voulez-vous de plus ? (Greg Osby, 1999).


Les mots « préserver la musique » étaient très importants pour nous, particulièrement à cette époque en 1963. Nous savions que le temps viendrait où toutes les autres musiques d’Amérique saisiraient encore quelque aspect du Blues, et l’appelleraient Pop Music. Alors nous disions OK ! Mais nous voulons seulement que vous reconnaissiez d’où vient cette musique. Je voulais que les Noirs apprécient leur contribution à la culture ici. Je pense que partout dans le monde on connaît cette contribution, mais les Noirs ici ne l’ont jamais su, on leur a caché. Aujourd’hui, je pense que ces jeunes rappeurs connaissent leur contribution. Il est temps maintenant que ces jeunes artistes de rap se tournent vers des gars comme moi, de ma génération, et se souviennent que le rap est le petit-fils du blues. Cette musique a commencé il y a longtemps. Elle a commencé quand on nous a déportés ici, et depuis, des contributions y ont été apportées en permanence (Horace Tapscott, Revolutionary Worker, mars 1999).


Les vieux appellent ça le blues, pour moi c’est seulement de la bonne musique. (Eric Burdon, The Animals, War)


Ma famille m'a appris que le blues avait commencé dans le Sud. J'ai lu ensuite que ça s'est passé un peu partout dans les régions méridionales, en particulier dans le Mississippi, en Géorgie, en Alabama, etc. [...] On dit que la majorité des chanteurs de blues sont nés et ont commencé à jouer à 150 kilomètres de distance - 150 kilomètres les uns des autres.  (B.B. King)


Ma nana.... euh.... il faut qu'on ait les mêmes centres d'intérêts. Elle doit au moins aimer le blues. (Angus Young, AC/DC)


Magic Slim ne joue pas le blues, il est le blues ! C'est la première et certainement la dernière fois que j'entends jouer le blues comme ça ! (Popa Chubby).


Mes blues ne cherchent pas à rendre les gens triste. Ma musique cherche à les secouer, à leur communiquer de l'énergie, à les faire vibrer au rythme de ce que je chante. À faire en sorte qu'ils se sentent bien dans leur peau. Qu'ils se payent une tranche de bon temps, ne serait-ce que le soir où ils viennent m'écouter (Koko Taylor).


Mes parents étaient tous les deux bons musiciens. Ma mère jouait et chantait dans le choeur de l’église. Alors moi aussi. Mon père jouait de la trompette dans un Brass Band. Mais j’avais également un oncle, Wesley Manning, qui jouait et chantait régulièrement dans les sporting houses - un territoire interdit pour moi - et il venait le soir à la maison, les poches pleines de fric. C’est le premier qui m’a appris à jouer le blues (Jimmy Rushing, 1963).


Mon blues m’a emmené à travers le monde, de Chicago à Berlin, de Tokyo à Paris. La couleur de votre peau ou le pays dont vous venez, sont des choses qui n’ont jamais eu d’importance pour moi, tant que l’on partage la passion du blues. L’amitié vient avec (Luther Allison).


Nous serons toujours là, comme Oldman River, car le blues ne connaît pas vraiment de fin. (John Lee Hooker)


Nous sommes tous des Rednecks et nous avons tous le Blues. Nous sommes tous des cobayes de la démocratie. Le blues, c’est la colle qui permet de maintenir l’ensemble (Migty Mo Rodgers).


On dit que Howlin' Wolf était quelqu'un de méchant. C'est un mensonge. Pour moi, il n'a jamais été méchant. C'était un gros toutou. Il aboyait beaucoup, mais il ne mordait pas. J'ai appris beaucoup avec lui. Des choses positives, pas négatives (Sam Lay).


On ne peut pas dire simplement : « l'esclavage a créé le blues », et en rester là (LeRoi Jones, Le peuple du blues, 1997).


Peu importe où tu es né. Si tu aimes une chose, tu l'aimes. Voilà ma façon de penser. Beaucoup de gens prétendent que, si tu n'es pas du Mississippi, tu n'es rien du tout. Mais attention, hein ! Un des plus grands joueurs d'harmonica du monde, tu sais d'où il venait ? De Louisiane : Little Walter ! (Lonnie Brooks).


Peu importe que vous soyez aussi traditionaliste que vous en ayez envie, mais je ne crois pas qu'il puisse exister un seul musicien qui interprète Hoochie Coochie Man mieux que Muddy ou Dust My Broom mieux que Elmore James. Je pense que les gens qui ont amené la musique aussi loin et qui n'ont pas pu vraiment en partager les lauriers, ce sont les véritables héros de la scène contemporaine (Joe Louis Walker).


Pour moi, la musique blanche ou la musique noire, ça n'existe pas. Quand on met les notes sur le papier, qu'est-ce qu'on a ? On a du noir et on a du blanc. Ensemble, Noirs et Blancs font la musique la plus formidable que le monde ait jamais connu, et ça s'appelle le blues. Le blues est né noir, mais il ne l'est plus. Le blues appartient au monde entier ! La musique de blues, aujourd'hui, fait partie de tous. Elle fait partie de votre âme. Quand vous réussissez à comprendre ce que c'est vraiment que cette musique, elle s'insinue au plus profond de vous, si vous avez quelque chose dans le ventre. Ce que nous appelons le blues, ce sont les racines, le fondement de tout le reste de la musique. (Rufus Thomas)


Pour moi le blues, c'est une sorte d'exutoire à la tension. (Henry Townshend)


Pour moi le blues c'est une soupape, un élément de décompression ! (Henry Townshend)


Pour moi, le blues est la mine d’or de l’Amérique ! (John Lewis, Modern Jazz Quartet).


Pour moi, le blues est le coeur même du jazz, et sincèrement, je crois que s’il ne l’avait précédé, le jazz n’aurait jamais existé. Mais, aussi bizarre que cela puisse vous sembler, je n’en joue pratiquement plus en concert, et ce depuis de nombreuses années. Tous les blues pour moi sont différents, parce que ce sont différents épisodes de ma vie. Je crois que le blues est quelque chose qui s’élabore peu à peu et qu’on le ressent différemment chaque jour, même en concert. Je me souviens d’une époque où je jouais le blues en concert ; eh bien même si je n’en avais pas très envie, le malaise que j’éprouvais à la minute même où je commençais à jouer me mettait dans une humeur qui me le faisait jouer tout autrement que si j’en avais vraiment eu envie. C’est cela qui fait du blues une chose très personnelle. Il est très rare que je commence un concert par un blues, parce que je veux prendre d’abord la température de la salle en jouant d’autres morceaux, avant de me lancer (Oscar Peterson).


Pour moi jouer le blues était un moyen de m'évader de l'alignement méticuleux des portées, avec leurs mesures comme autant de barreaux de prison et leurs notes entassées derrière comme des détenus à la mine triste (Keith Richards, The Rolling Stones).


Pour nous le blues signifie quelque chose qui remonte à notre enfance, il y a des gestes indissociables du blues (Charles Mingus, 1973).


Pourquoi j’ai tenu ? On est ou on n’est pas ! Je me considère comme un survivant. Mais j’ai l’âme chevillée au corps. Et tout ça... ça devient le BLUES ! (Joël Daydé, Vapeur Mauve n°4, 2008).


Préférez-vous la forme du blues en douze mesures ? Non. Je joue, simplement. Ça peut être 7, 8, 9 mesures... C’est comme ça que le blues s’est développé. Le blues n’est pas construit dans un cadre parfait. (...) Les gars qui sont allés à l’école et n’ont appris que dans les livres, c’est parfait mais ce n’est pas le vrai blues. Le vrai blues vient de ce que vous ressentez quelque chose dans votre esprit, qui vous fait de la peine. Pas besoin d’être pauvre et d’avoir faim pour avoir les blues ; les riches peuvent avoir le blues (John Lee Hooker, 1986).


Quand il nous arrive d'être blessé sans pouvoir riposter, alors nous chantons le blues. (Alberta Hunter)


Quand je jouais avec un brass band dans la ville haute (de la Nouvelle-Orléans), Louis (Armstrong) s’échappait de chez lui et me suivait. À cette époque, Louis me demandait de lui montrer comment souffler dans mon cornet. Quand l’orchestre ne jouait pas, je lui prêtais pour lui faire plaisir. Et il voulait que je lui apprenne comment jouer le blues, « Aniball Ball », « Circus Day », « Take it away », « Didn’t he ramble », et de tous ces morceaux, c’est le blues qu’il préférait (Bunk Johnson, Down Beat, juin 1939).


Quand on conduit un tracteur en ramassant autant de coton  que j’en ramassais à  l’époque, la vie de bluesman ressemble à des vacances. (B.B. King, 1993)


Quand on me demande si Sonny Boy Williamson II était un mec fascinant ; je réponds : « Oui, du moment qu'on lui payait à boire ! » Sonny Boy jurait comme un charretier. Les gens disaient que c'était un bon à rien d'enfoiré, mais c'est de la connerie, tout ça. Il me respectait, et je le respectais (Sonny Payne).


Quand vous distinguez jazz et blues, vous parlez de deux membres d’une même famille. Chacun a sa personnalité, mais gospel, jazz, blues, soul ont le même père et la même mère. La transmission de l’information se fait par l’intermédiaire des anciens (Arthur Blythe, 1994).


Quand vous n’êtes pas familier avec la musique des origines, alors vous devez revenir en arrière. Je joue le blues, je le joue avec les gens du blues. J’ai une voix pétrie de blues (blues-inflected). Je n’ai pas à revenir au blues. Je n’ai pas à revenir au gospel. J’en viens (Hamiet Bluiett, 2000).


Quelle relation au blues entretient-on quand on se veut musicien de jazz aujourd’hui (et éventuellement, de surcroît, blanc et européen) ? Dans un premier temps cela revient à réfléchir sur notre rapport aux origines, car le blues incarne l’origine du jazz, même s’il n’en est pas le seul composant. De nombreux musiciens (notamment européens) règlent la question en se réclamant de l’improvisation et non du jazz. Dans ce cas, il est compréhensible que la question ne se pose plus. Ou du moins, perd-elle de sa pertinence. Mais si en revanche, on s’identifie au jazz dans sa pratique musicale, je ne vois pas très bien comment on peut s’affranchir d’une relation, fût-elle lointaine et lâche, au blues (Laurent Cugny).


Quelquefois, je jouais avec Robert (Johnson) de minuit à trois ou quatre heures du matin. On jouait toute la nuit, la nuit entière. On ne s'arrêtait jamais. On ne dessoûlait pas, on jouait jusqu'au lever du soleil le lundi matin (Honeyboy Edwards).


Qu’est-ce qui fait que c’est du bebop ? Ce qui existait avant est un beat, une pulsation swinguante, comme chez Count Basie, ce genre de choses. Ensuite, avec le bop, il y a eu plus de notes. Il faut l’entendre, mais je vais vous donner une idée : des doubles et des triples croches. Il y avait plus de notes mais toujours pleines d’amour et du feeling des spirituals et du blues... La période Bop était fondée sur plus d’harmonie et plus de notes, mais l’esprit du blues était encore présent (Mary Lou Williams).


Sans les femmes, le Blues n'existerait pas (John Lee Hooker).


S'il n'y avait pas eu le blues, je me serais sans doute envoyée sous terre. (Janis Joplin)


S’il y a une chose à laquelle je suis resté fidèle, c'est le blues. J'ai peut-être perdu le frisson pour beaucoup de choses, mais pas pour le blues. (B.B. King)


Si le blues était du fric, je serais millionnaire. (Leadbelly)


Si tu n'aimes pas le blues, c'est que tu as un trou dans l'âme. (Jimmy Rogers)


Si votre vie, votre enfance ont été difficiles, vous aurez le feeling du blues, qui ou quoi que vous soyez, noir, blanc, jaune, etc. (Eric Clapton)


Si vous avez des problèmes, le Blues est votre meilleur ami. (Otis Spann)


Si vous n'avez pas le blues aujourd'hui, vous devrez l'avoir demain (Howlin' Wolf).


Si vous ne connaissez pas le blues, ça n’a pas de sens de prendre sa guitare et de jouer du rock and roll ou toute forme de musique populaire (Keith Richards).


Si vous parlez de cœurs brisés et d'histoires de bonnes femmes, alors vous parlez de Blues. (John Lee Hooker)


Tant que je n’ai pas entendu un musicien jouer blues, je ne peux me faire une opinion. Ça reste l’épreuve de vérité (Jacques Mahieux, 2000).


« The blues is a low-down shaking chill. » Le blues est un sale frisson convulsif (Son House).


Thelonious n’a jamais été comme les gens ordinaire, même enfant. Il a toujours su qui il était. Parfois, quand il jouait le blues, il revenait aux vrais pianistes d’autrefois, comme Jelly Roll Morton et James P. Johnson. J’étais toujours stupéfaite, parce que je sais qu’il n’avait pas passé beaucoup de temps à écouter ces pianistes, pourtant c’était là, dans sa musique (Nellie Monk, Down Beat, octobre 1958).


Tout le monde peut comprendre le blues. Tout le monde, un jour ou l'autre a eu le blues. (Albert King)


Toute personne qui chante le blues crie à l'aide depuis une fosse profonde (Mahalia Jackson).


Toutes les musiques que j’aime, comme dirait l’autre crétin, elles viennent du blues… (Jean-Louis Murat).


Un des aspects les plus étonnants des blues, bien qu’ils soient pleins d’échecs et de déprime, c’est qu’ils ne sont pas intrinsèquement pessimistes : le fardeau de malheur et de mélancolie est dialectiquement compensé pas leur véritable force sensuelle, qui affirme la joie de vivre, de l’amour, du sexe, de l’espoir. Quel que répressif qu’ait pu être l’environnement américain, le Nègre n’a jamais perdu confiance ou douté d’une capacité à vivre profondément endémique. Tous les blues sont d’un réalisme robuste et lyrique, chargés et tendus de sensibilité. (Richard Wright (1908-1960), Préface à Blues Fell This Morning de Paul Oliver, 1960.)


Un jour, je dis à Marcus Belgrave : « Je n’aime pas le blues », et la rage l’a pris, il m’a crié après, j’ai pleuré... Il me disait : « Comment peux-tu ne pas aimer le blues ? Tu es le blues ! » (Geri Allen).


Un jour, je suis allé dans un bistrot, et j'ai lancé un bon vieux blues sur le jukebox. Cette musique m'a tellement touché, elle était tellement simple et parfaite à la fois que j'ai réalisé que toute la technologie qu'on a utilisée avec Dire Straits a été inutile. (Mark Knopfler, Dire Straits)


Vers treize ou quatorze ans, j’ai commencé à m’intéresser au blues. A l’époque, c’était une musique presque inconnue. La radio ne la passait pas, sauf par accident. C’est cette musique qui m’a indirectement poussé sur le devant de la scène, alors que je ne voulais même pas être un leader. (Mick Jagger, The Rolling Stones)


Voilà, il n'y a que trois chanteurs de blues originaux, totalement originaux : Robert Johnson, John Lee « Sonny Boy » Williamson et T-Bone Walker. Vous n'en trouverez pas un quatrième. Ce sont les trois seuls qui ont eu un style vraiment unique (Billy Boy Arnold).


Voilà l’homme des blues et, par-delà cette condition étroitement déterminée et changeante du nègre américain, l’éternelle vigueur axiomatique de ce qu’il chante. C’est pourquoi les enfants du ciel en lui se reconnaissent : entre la nuit qui les délègue et celle qui les assigne, le bleu est la seule couleur (Jacques Réda, JMag 200, mai 1972).


Vous savez le blues existe depuis le premier jour. Le soir, quand le soleil commence à descendre à l'ouest et qu'on n'entend plus un bruit, une voix s'élève, du fond d'un trou, pour dire : « On va r'tourner trimer. L'patron il est pas méchant, le camp ça va, mais la marmite elle est pas propre. » Cet homme-là, il a le blues, et il vous le fait savoir (Rufus Thomas).


Vous savez, Son House, ça c'était quelqu'un, à mon avis. C'était le type le plus authentique, le plus terrible, le plus intense que j'ai jamais entendu jouer le blues. John Lee et lui, ils viennent du fin fond de la nuit solitaire et noire où réside l'âme de cette musique (Bonnie Raitt).

 

 

 

 

 

 

 

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