A l’âge de sept ans, j’en avais déjà marre de la
guitare et de la batterie.
C’est
à partir de l’âge de sept ans, quand j’en ai eu marre des hippies qui traînaient
autour de moi, que j’ai commencé à devenir active. C’est quelque chose que les
gens peuvent constater : ma volonté. Je crois que je suis vraiment faite
d’acier.
C'est la
confrontation avec les autres qui vous permet de dévoiler toutes vos facettes.
Ce qui est fascinant avec la musique pop, c'est qu'elle peut
vous transporter en quelques secondes dans un endroit émotionnel précis avec
des sons, des couleurs, des odeurs même. Lorsque les gens me demandent quel
genre de musique je fais, je réponds désormais de la folk moderne. Je pense
sincèrement faire de la musique pour n'importe quel public, pour tout le monde.
J'aurais pu me rassurer, m'isoler en me reliant sur des concepts d'avant-garde
et me mettre dans un coin où j'intéresserais onze personnes et demie, mais je
n'ai jamais eu envie de ça. Mon obsession est de communiquer, de servir de
passerelle entre plusieurs mondes (2004).
Chacun
possède sa méthode particulière pour régler ses propres problèmes. Certains
vont marcher, d’autres boivent ou se reposent. Moi, j’écris des chansons.
Chanter,
c’est comme si on célébrait l’oxygène.
Chaque
chose est unique. Je crois moins au bégaiement des choses qu’à une certaine
continuité. Même si tu arrives à la conclusion que quelque chose est vrai tu ne
peux pas garantir que c’est un avis définitif. Si cinq ans plus tard tu arrives
à la même conclusion c’est malgré tout encore un autre moment, unique lui
aussi. Tu ne peux jamais prendre une décision une fois pour toutes. (1993)
Dans chaque instrument se rejoignent l'idéal de beauté et l'esprit d'invention de l'époque.
De temps en temps, il faut savoir se montrer courageux et sauter du haut de la falaise.
Détruisez
tout ce qui vous inhibe.
Écrire
une chanson avec un type est sans doute une expérience plus érotique que
d’avoir des relations sexuelles avec lui. Les gens sont vraiment étroits
d’esprit quand ils considèrent que l’érotisme, ce sont des bas résilles ou du
sexe hardcore. Tout peut être sexy : mettre ses bas le matin, acheter du
lait, rire, parler au téléphone…
Écrire une chanson, c'est comme une chasse. Vous devez
placer vos instruments comme vous placez des pièges pour capturer un animal
dans la forêt (Björk).
En Islande, même les hippies sont fous de travail.
Il
est important pour moi d’être amoureuse... sans parler de sexe, un vrai
problème, il faut que je le fasse au moins trois fois par jour. Les femmes ont
autant de besoins sexuels violents que les hommes, alors pour compenser, je
nage, je fais du karaté, de la gym et me masturbe toute la matinée. (1995)
Il n’y a aucun album qui m’ait particulièrement influencée. Ce qui
m’a le plus influencée, c’est surtout le fait particulier que personne autour
de moi n’ait proclamé que le jazz était meilleur que la pop, ou que l’opéra
était meilleur que le jazz, et ainsi de suite. A l’âge de onze ans, je me
retrouvais naturellement la tête pleine de musiques différentes.
Il n'y a
décidément aucune logique dans le comportement humain.
J’ai
appris à me materner moi-même. Je faisais ce qui me passait par la tête. Et
puis je suis tombée enceinte à 19 ans. J’ai gardé ces deux côtés en moi :
je suis la mère et le bébé. Je peux être « fofolle » et me reprendre
en main fermement. C’est agréable d’avoir ce genre de relation avec moi-même.
J’ai appris à me méfier des idées reçues. Peut-être que la liberté
ne correspond pas à de longs cheveux. Peut-être que la discipline et l’ordre ne
sont pas forcément symbolisés par un costume trois pièces… J’ai appris à me
méfier de toutes ces idées préconçues.
J’ai commencé à chanter avec mon corps entier. A la fin, les
ingénieurs du son utilisaient des sortes de microphones dont ils se servent
pour enregistrer les contrebasses. Ils utilisaient mon corps comme une
contrebasse.
J'ai le
droit d'être idiote ou intelligente. Et j'ai aussi le droit d'être les deux à
la fois. Je refuse d'adopter seulement l'une de ces deux attitudes.
J'ai
longtemps pensé que chanter simplement des sons, cela suffisait. Ajouter des
mots à ma voix, c'était un effort pour communiquer avec les êtres humains, et
je ne le regrette pas.
J’ai
pratiquement tout essayé quand j’étais adolescente, et je pense que c’est bon
de tout essayer dans ces conditions. Et puis cela vous permet ensuite de
choisir ce qui vous plaît. Vous n’êtes plus déçu par la vie. Je pense que le
monde est fait à 90 % de gens qui sont dentistes et qui veulent devenir pilotes
de course, et de pilotes de course qui veulent devenir dentistes. Je suis
chanteuse, et je veux rester chanteuse.
J’ai toujours préféré Ella Fitzgerald à Billie Holiday, même si on
me dit que celle-ci est la chanteuse du siècle, car je trouve qu’il est plus
courageux d’essayer d’être heureuse que triste.
J’aimerais
pouvoir m’exprimer avec mes sens. Les mots sont parfois très handicapants. (Extrait d'une interview Tracks - 19 décembre 1997)
J’aimerais
que l’humanité accepte son côté animal, tout en restant consciente de son
intelligence, qu’elle comprenne que les sur-hommes n’existent pas. Il n’y a
aucune honte à cela ! Il faut que les hommes acceptent le fait que la
nature est plus forte qu’eux mais ils doivent rester fiers de leurs inventions,
comme les voitures ou les appareils photos, en particulier les polaroïds !
(1993)
Je crois que je ne peux pas saquer la guitare. Je pense que, dès
qu’une musique prend des formes traditionnelles, comme le fait d’utiliser des
guitares, une basse et une batterie, les gens deviennent eux-mêmes
traditionnels et réactionnaires dans leur pensée. C’est d’ailleurs difficile de
faire évoluer un groupe possédant une telle structure : il reste dans un
domaine très prévisible. Mon groupe idéal est très ouvert d’esprit, il
utiliserait des saxophones, des petites cuillères, des boîtes à rythme. Tout cela
pour faire des trucs house, de la musique expérimentale, de la pop ou même une
comptine.
Je crois que tous ces cul-terreux en Islande qui veulent
construire des usines dans le centre du pays sont sur un modèle vieux de trois
cents ans. C'est absurde au 21ème siècle. On doit se focaliser sur la haute
technologie et la technologie verte (France
Inter, 2015).
L'Islande est un pays où il y a des projets d'installation
énergétique dans le centre contre lesquels je me bats. Il y a 2 ans et demi,
ils ont élaboré une douzaine de projets avec des usines, dans les Highlands, et
l'île risque de devenir aussi industrialisée que les villes européennes.
J'essaye donc depuis quinze ans d'utiliser ma position pour parler de cela.
C'est mon devoir de le faire ! (France
Inter, 2015).
Je dois recréer l’univers chaque fois que je me lève. Et le tuer
chaque fois que je me couche.
Je
fais un métier particulièrement brillant et intéressant. Je peux me lever
chaque matin avec une chanson dans la tête et l’enregistrer dans la foulée.
C’est comme si un rêve se réalisait à chaque fois. Mais je suis prête à
accepter la contrepartie de cette situation, le fait que des personnes me
harcèlent, m’agressent. Ce qui me peine, c’est que cela affecte également ma
famille et mes amis. Et c’est là où je voudrais vraiment tracer une sorte de
ligne blanche.
Je n’ai pas l’impression de découvrir une personne dure ou
intransigeante en écoutant les disques de Polly, comme on l’a souvent dit. Je
pense plutôt à une artiste extrêmement soigneuse et sensible. Je ne la vois pas
apparaître avec une tronçonneuse…
Je
ne peux pas croire qu'elle ait fait la pub pour Pepsi. Elle a vendu son âme au
diable. (à propos de Beyoncé)
Je
pense que des organisations comme Greenpeace réalisent des choses extrêmement
brillantes. Mais il existe aussi des problèmes avec ce genre d’organisations.
Beaucoup de ses membres sont originaires d’Allemagne. Et je vois ces personnes
aller au Groenland pour dire à la population locale : « Arrêtez de
tuer les phoques, c’est mal ! » Mais quel droit ont ces personnes,
venant de Francfort ou de grosses cités opulentes et souvent polluantes,
d’aller dire à ces populations qui vivent en harmonie avec la nature, d’arrêter
de manger du phoque ? Que vont-ils manger alors ? De la neige ?
Je pense que tout le monde devrait chanter. Pas une personne ne
chante comme une autre : on peut comparer cela aux empreintes digitales.
Je
possède ma propre religion. L’Islande possède son record du monde. Les
Nations-Unies ont effectué un sondage à travers le monde, posant des questions
à une multitude de peuples. L’Islande s’est distinguée car, à la question
« En quel dieu croyez-vous ? », les gens ont répondu : « Je
crois en moi » à 90%. Je possède la même opinion. Si j’ai des problèmes,
je ne me réfère pas à Dieu ou à Allah. Je me débrouille moi-même.
Je
suis allergique au violet.
Je suis obsédée par la musique. J’en écoute tout le temps. Je ne
me sens pas pour autant dans une situation vitale dès qu’il s’agit de me
considérer comme chanteuse et compositeur, avec sans cesse les projecteurs
tournés vers moi. Je suis uniquement littéralement obsédée par la musique,
c’est tout. C’est pour cette raison que j’en ferai toujours. J’ai animé des émissions
de radio en Islande, écrit des bandes-son pour des films, produit des groupes
de heavy métal, des GJ… Tout cela m’intéresse, tant qu’il s’agit de musique.
Je vais prouver que l'impossible existe vraiment.
L'amour
d'un enfant est le plus pur qui soit.
L’amour
est un rêve pour deux.
La
cuisine Islandaise est bizarre et assez peu ragoûtante. L’une des spécialités
locales est le requin conservé dans l’urine. Je préfère tout de même un bon
vieux fish and chips. (1995)
La liberté est le meilleur des aphrodisiaques.
La
musique me donne, alors que parler me retire quelque chose. (Extrait d'une interview dans Télérama -
18 Octobre 2000)
La musique n'est
pas une question de style mais de sincérité.
La musique vous
permet de devenir imprévisible.
La nature est ancienne mais nous surprend tous.
La vie
est un collier de peurs.
Le sexe est la seule manière qu'ont les gens de se défouler.
Ça, ou se saouler complètement.
Le sexe est le plus illogique des besoins.
Le style n'a aucune importance : ce sont les émotions que vous exprimez qui comptent.
Le vrai défi est de maintenir l'attention avec trois fois
rien (Les Inrockuptibles, septembre 1997).
Les gens ont toujours peur de la nouveauté. Pour faire du neuf, il faut se donner le droit à l'erreur.
Les joies les plus pures sont les plus extrêmes.
L’océan,
c’est ma mère.
Lorsque j’ai écrit Bedtime
Stories pour Madonna, des personnes ont cru que j’avais son numéro de
téléphone et que je l’avais appelée simplement. Mais ça s’est passé de manière
extrêmement formelle. Elle avait appelé Nellee Hooper en souhaitant pouvoir
collaborer avec moi, et nous avons effectivement agi par correspondance. C’est
vrai que j’aurais presque préféré la rencontrer saoule dans un bar !
Ma
plus grande force et ma plus grande faiblesse sont que je ne peux refaire
quelque chose une seconde fois. C’est pour cette raison que je joue de la pop,
et pas cette espèce de musique contemporaine minimaliste de merde.
Notre instinct devrait être notre principal guide.
Nous nous tournons vers le passé par peur de l'avenir.
Oasis selon moi, c’est le symbole de la stagnation. Je ne
comprends pas. Cela me rendrait triste d’écrire des chansons qui l’ont déjà été
par d’autres personnes avant moi. Pour moi, la chanson, c’est évolutif,
nouveau, tourné vers le futur. Pas ce que représente Oasis.
On ne
peut pas se saouler convenablement en compagnie d'un homme...
Pas une personne ne chante comme une autre. On peut comparer la voix aux empreintes digitales.
Peu de personnes réalisent que le sexe est leur seul moyen d'exprimer toutes leurs abstractions.
Quand vous réalisez que la nature peut vous tuer, vous devenez humble.
Si vous tentez de plaire plus aux autres qu’à vous-même, je pense
que vous n’arriverez à rien.
Tout doit être fait avec passion.
Un chanteur n'est qu'un instrument.
Un synthétiseur ne peut se comparer à un violon. Et le
synthétiseur doit être fier d’être un synthétiseur.
Ce qui est étonnant avec Björk, c'est qu'elle arrive toujours
comme un personnage, elle débarque comme dans un conte. Elle arrive avec sa
petite valise à roulettes avec des petites choses entassées dedans, un peu
chiffonnées et c'est toujours merveilleux : c'est une boite à malice
(Jean-Baptiste Mondino).
Je
n’ai jamais aimé Björk ! (Régine Chassagne, Arcade Fire, 2003)
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