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Billie Holiday


Billie Holiday, surnommée Lady Day, de son vrai nom Eleanora Fagan, née à Philadelphie le 7 avril 1915, ayant grandi à Baltimore, décédée à New York le 17 juillet 1959, est une chanteuse américaine de blues et de jazz, considérée comme l'une des plus grandes chanteuses que le jazz ait connues.

Biographie de Billie Holiday

Site Officiel

 

CITATIONS

 

Billie, ce soir au Carnegie Hall vous aurez le trac ? Oui, comme toujours. Mon plus beau souvenir là-bas c’est à mon grand concert. Les gens étaient debout, jusque dans le fond. Ils avaient dû asseoir 500 personnes sur scène et en refuser 2000 autres, c’était incroyable. Moi, j’avais un trac fou. Un de mes amis m’avait envoyé six gardénias. Mais j’ai oublié d’enlever l’épingle avant de me les mettre dans les cheveux. Je n’ai pas vu, en montant sur scène - Dieu Merci, j’avais une robe noire - que je saignais et que ça coulait. Je pissais le sang sur scène ! (1948).


Je suis sortie du pénitentier de Welfare Island à l’époque de la Grande Dépression. Rien de très neuf pour moi et ma mère. J’ai traversé l’East River en bateau et de l’autre côté il y avait la moitié des souteneurs de New York qui nous attendaient (Lady sings the Blues, 1956).


Le Blues pour moi, c’est à la fois, la tristesse, la maladie, la messe, le bonheur... Il y en a deux sortes : le blues joyeux et le blues triste. Je ne chante jamais pareil. Ni jamais sur le même tempo. C’est un mélange de choses qu’il faut sentir. Je pense que tout ce que je chante fait partie de ma vie (Lady sings the blues, 1956).


Les arbres dans le Sud Donnent d’étranges fruits Leurs feuilles saignent Et leurs racines aussi Un corps noir se balance Au gré du vent d’été Étrange fruit suspendu Aux branches des peupliers Scène pastorale du noble Sud Voilà un fruit Que les corbeaux vont picorer Que la pluie va détremper Que le vent va aspirer Que le soleil va dessécher Que l’arbre va laisser tomber Quelle étrange et amère récolte... (« Strange Fruit », 1939).


Sur cette terre, ma seule joie, mon seul bonheur, c’est mon homme (Lady sings the Blues, 1956).


Vous pouvez vous habiller jusqu'aux nichons dans du satin blanc, Mettre des Gardénias dans vos cheveux, Sans voir une canne à sucre à l'horizon, Et cependant vous sentir comme une esclave dans une plantation.

A PROPOS DE BILLIE HOLIDAY

Billie était plus fragile que jamais. Elle était stupéfaite que le public ne l’ait pas oubliée, mais elle craignait qu’il soit juste venu voir à quoi ressemblait une taularde. Elle avait l’impression que tout le monde l’exploitait et qu’au fond, personne n’en avait rien à faire d’elle (Bobby Tucker, pianiste de Billie Holiday).


Billie fréquentait la pègre de Harlem, mais ce n’était pas une de ces prostituées ordinaires qui font le trottoir. C’était une fille à poigne qui savait ce qu’elle voulait. Et quand quelqu’un lui tapait sur le système, elle pouvait sortir ses griffes (Pop Foster, contrebassiste).


C'était Billie Holiday et ce n'était pas elle, elle avait maigri, elle avait vieilli, sur ses bras se rapprochaient les traces de piqûres. […] Elle chantait les yeux baissés, elle sautait un couplet. Elle se tenait au piano comme à un bastingage par une mer démontée. Les gens qui étaient là […] l'applaudirent fréquemment, ce qui lui fit jeter vers eux un regard à la fois ironique et apitoyé, un regard féroce en fait à son propre égard (Françoise Sagan, Avec mon meilleur souvenir, 1984).


C’était pendant la guerre et il y avait plein de soldats blancs balaises ici, à New York. Au moment où Billie passait devant Dick, le barman, un grand verre à la main, il y en a plusieurs qui sont entrés. Dick a demandé aux Marines : « Qu’est-ce que vous prenez messieurs ? » L’un d’eux a répondu : « On venait boire un coup mais on ne savait pas que vous serviez les nègres ici. » Billie s’est retournée, a saisi le type par les oreilles, lui a cassé son verre sur la tête et lui a tailladé la tronche avec (Billy Eckstine, chanteur de jazz).


C’était quelqu’un qui avait une volonté de fer, une femme extrêmement déterminée, très engagée, une activiste (Dee Dee Bridgewater, Billie Holiday, un supplément d’âme, Arte, 2015).


C’était une rebelle. Elle était libre. Une terre inexplorée. Une femme noire explosive qui chantait. Il y avait une énergie, une force qui se dégageait de tout ce qu’elle faisait. Alors oui j’imagine qu’elle était surveillée, qu’on l’espionnait, parce qu’elle avait aussi beaucoup d’influences sur les gens (Cassandra Wilson, Billie Holiday, un supplément d’âme, Arte, 2015).


Ce type [Louis McKay, amant de Billie Holiday] c’était vraiment... enfin bref ! Au lieu de venir la chercher dans la salle après le concert à Boston, il est resté dans sa voiture. Comme il pleuvait, le sol était très boueux. On avait peur que Billie glisse. Alors on l’a accompagnée jusqu’au parking en la prenant chacun sous le bras. Pendant ce temps-là elle le traitait de tous les noms : « Cet enfoiré de bon à rien, quand on n’a pas besoin de lui il est toujours dans les parages, et quand on a besoin de lui il n’est jamais là ». Quand on est arrivés à la voiture, cet abruti n’est même pas descendu pour l’aider. Il nous a laissé faire (Dan Morgenstern, historien et critique de jazz, Billie Holiday, un supplément d’âme, Arte, 2015).


« Don’t Expain » c’est difficile, parce que je ne suis pas du tout masochiste. Il a donc fallu trouver une porte d’entrée dans la chanson pour pouvoir la chanter. Du coup j’ai un peu changé les paroles (Cassandra Wilson, Billie Holiday, un supplément d’âme, Arte, 2015).


Elle avait toujours soif d’apprendre et c’est devenu une grande musicienne. Mais on n’accède pas à ce monde sans faire de sacrifices. Si on en parle souvent c’est parce que ça a été très douloureux, très difficile, d’autant qu’elle évoluait dans un univers masculin. Mais au bout du compte ça a été payant pour elle, ça a vraiment porté ses fruits (Cassandra Wilson, Billie Holiday, un supplément d’âme, Arte, 2015).


Elle faisait un tabac mais ça lui était égal, du moment qu’elle était accompagnée de bons musiciens et que le public l’écoutait chanter en silence. Elle ne savait pas lire une seule note de musique, mais elle avait une très bonne oreille. Elle possédait une énorme collection de disques. Par exemple, elle adorait « Prélude à l’après-midi d’un faune » de Claude Debussy (Irene Kitchings, pianiste de jazz et compositrice).


Elle n’avait pas le tempérament d’une victime. C’était quelqu’un qui n’en faisait qu’à sa tête. Elle prenait elle-même ses décisions. C’était une femme indépendante aux idées bien arrêtées. Et tout ce qui lui est arrivé, en bien comme en mal, elle ne le doit finalement qu’à elle-même (Dan Morgenstern, historien et critique de jazz, Billie Holiday, un supplément d’âme, Arte, 2015).


En public elle jouait un rôle, mais quand elle se retrouvait toute seule, le masque tombait et elle avait peur, car la solitude l’a terrifiait. Elle a été exposée à la drogue dès son plus jeune âge. Je comprends donc qu’elle se soit tournée vers l’alcool, la drogue ou je ne sais quoi, pour pouvoir affronter ses peurs. Sans oublier qu’elle avait toujours un chien (Dee Dee Bridgewater, Billie Holiday, un supplément d’âme, Arte, 2015).


Ils l’ont arrêtée sur son lit d’hôpital et lui ont même passé les menottes. Je crois que c’est en partie à cause de la façon dont ils l’ont traitée que son état déplorable s’est encore agravé et qu’elle est morte là-bas, à l’hôpital [en juillet 1959, à 44 ans] (Dan Morgenstern, historien et critique de jazz, Billie Holiday, un supplément d’âme, Arte, 2015).


Je lui ai dit plusieurs fois que ça lui pendait au nez, mais elle me répondait toujours en souriant : « Oh, Jimmy, te fais pas de bile, je risque rien. » Quand j’ai su qu’ils allaient l’arrêter, il était trop tard, je n’ai rien pu faire. Ça a été douloureux pour moi car je l’aimais bien, mais ils l’avaient traquée sans relâche (Jimmy Fletcher, agent du FBI, suite à l’arrestation de Billie Holiday pour usage de stupéfiants en 1947. Elle écopera d’un an de prison).

« Billie Holiday contre les États-Unis d’Amérique » c’est la formule judiciaire employée au procès. Dans une interview elle a dit que c’était exactement ce qu’elle avait ressenti (Cassandra Wilson, Billie Holiday, un supplément d’âme, Arte, 2015).


Je n’aime pas beaucoup la psychologie de comptoir, mais je crois qu’on peut dire qu’elle était un peu masochiste. Elle était indéniablement attirée par des hommes plutôt brutaux et qui la maltraitaient (Dan Morgenstern, historien et critique de jazz, Billie Holiday, un supplément d’âme, Arte, 2015).


Là-bas, les gamines n’étaient pas des tendres. Elle, c’était une jeune fille très timide. Elle restait en retrait et faisait beaucoup de couture. Mais le jour où elle s’est fait baptiser, elle était aux anges et avait un sourire radieux. Je me suis d’ailleurs demandé ce qui pouvait le rendre aussi heureuse (Christine Scott, pensionnaire au foyer catholique d’éducation pour jeunes filles noires dans lequel a été envoyée Billie Holiday après son viol, à l’âge de 11 ans, Billie Holiday, un supplément d’âme, Arte, 2015).


La femme de Lester Young, son fils et sa fille, ne voulaient pas de jazz à l’enterrement. Or, Billie était là et elle souhaitait chanter. Ça aurait été dans l’ordre des choses et certainement très émouvant. Mais ils ont refusé. Billie était dans tous ses états et elle a dit tout fort : « Ces salopards ne veulent même pas que je chante, ils m’en empêchent ». Elle était en larmes. On a décidé de l’emmener ailleurs pour essayer de la calmer car elle était en train de faire un esclandre. Le salon funéraire était à l’étage, on est donc descendus avec elle. Juste à côté il y avait un bar, et c’est là qu’on est allés. Mais elle n’arrêtait pas de répéter : « Ils m’ont empêchée de chanter ces salauds, ils m’en ont empêchée » (Dan Morgenstern, historien et critique de jazz, Billie Holiday, un supplément d’âme, Arte, 2015).


Pendant 4 ans elle a nourri tous les musiciens de New York. On venait la voir et on repartait le ventre plein et avec des sous pour prendre le métro. Elle était d’une générosité sans borne avec les hommes qu’elle aimait et aussi avec ses amis (James « Trummy » Young, tromboniste de jazz).


Partir en tournée avec un orchestre, ça voulait dire s’arrêter dans plein de trous perdus, des petits patelins. Et elle, elle n’avait pas le droit de manger au restaurant. Il fallait lui apporter un plateau dans le car. Et puis à New York, il y a eu la goutte qui a fait déborder le vase. Le groupe devait se produire dans un hôtel et on a dit à Billie de prendre le monte-charges (Dan Morgenstern, historien et critique de jazz, Billie Holiday, un supplément d’âme, Arte, 2015).

Je n’ose imaginer ce qu’on devait ressentir à cette époque. Se produire sur scène dans la salle de bal d’un hôtel et être obligée de s’y rendre en empruntant le monte-charges et les entrées de service. Tout ça dans sa superbe robe de soirée. Chanter devant un public exclusivement blanc et ensuite être forcée d’aller chercher une chambre auprès de la communauté noire. On devait sans cesse vivre avec cette dualité. Avoir peur pour sa peau lorsqu’on traversait les États du Sud, craindre à tout moment de se faire agresser (Dee Dee Bridgewater, Billie Holiday, un supplément d’âme, Arte, 2015).


Quand Ella Fitzgerald chante « Mon homme est parti », on a l’impression qu’il est descendu chercher le pain. Quand c’est Billie, on visualise le type dans la rue avec ses valises, et on sait qu’il ne reviendra jamais (Tony Scott, clarinettiste et compositeur).


Quand ils lui ont retiré sa carte de cabaret, elle n’a plus eu le droit de chanter dans la ville où elle habitait. Comment ont-ils pu oser lui faire ça ? Comment ? (Dee Dee Bridgewater, Billie Holiday, un supplément d’âme, Arte, 2015).

On ne lui a plus jamais restitué sa carte de cabaret, c’est un fait. Et c’est profondément injuste. À mon avis il y avait certainement quelqu’un qui voulait lui nuire personnellement. Parce que je ne crois pas que son personnage public - à part l’épisode « Strange Fruit » - que pouvait-on lui reprocher ? Quand on discutait avec elle de la question raciale, bien sûr qu’elle ne mâchait pas ses mots. Mais elle était loin d’être la seule (Dan Morgenstern, historien et critique de jazz, Billie Holiday, un supplément d’âme, Arte, 2015).


Quand on grandit dans ce genre de milieu misérable, qu’on est victime de viols et qu’on en arrive à penser vendre son corps parce qu’on fait plus que son âge, on a une vision totalement déformée du monde (Dee Dee Bridgewater, Billie Holiday, un supplément d’âme, Arte, 2015).


« Strange Fruit » est une chanson qui a été écrite par un homme blanc. Mais c’est parce qu’elle a été chantée par une femme noire qu’elle a marché, car c’est Billie qui lui a donné vie (Dee Dee Bridgewater, Billie Holiday, un supplément d’âme, Arte, 2015).


« Strange Fruit » est une chanson très difficile à chanter. Ma mère a vu un lynchage quand elle était toute petite. Quand elle me l’a raconté, j’avais déjà une vingtaine d’années. Elle ne m’en a pas parlé quand j’étais gamine. Elle a attendu que je sois en âge de comprendre. Elle m’a décrit ça dans les moindres détails. À tel point que c’était comme si j’y avais moi-même assisté. J’ai ressenti son effroi, sa peine, son isolement extrême, tout ce qu’éprouve un être humain qui voit quelqu’un se faire pendre. Et c’est son récit qui m’inspire quand j’interprète cette chanson, ce qui ne m’arrive pas souvent (Cassandra Wilson, Billie Holiday, un supplément d’âme, Arte, 2015).


Un jour, elle a voulu quitter la ville et repartir à zéro. Elle était très emballée par cette idée, mais aussi très faible. Je l’ai accompagnée à la station de métro la plus proche, mais en haut de l’escalier elle s’est arrêtée et m’a dit : « Non ma chérie, je n’y arriverais pas. Je ne peux pas partir. Faisons demi tour » (Alice Vrbsky, assistante de Billie Holiday).

 

 

 

 

 

 

 

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