C’est vrai, parfois je
réinventais complètement certaines interviews, j’étais tellement déçu. Il y a
des types que j’ai rencontrés, qui étaient tellement merveilleux, mais la
plupart.... des gens comme ENO par exemple, qui m’a parlé de cybernétique
pendant 1 heure.... Je ne voulais pas décevoir les kids qui croyaient à ces
mecs là... Je me disais « il m’a raconté des conneries, et si j’avais été à sa
place voilà ce que j’aurais dit », c’est un des trucs, qui m’a poussé à faire
un groupe, parce que j’en avais marre de donner des idées aux autres, je
voulais les garder pour moi... (Patrick Eudeline, 1977).
Il y a deux stades à passer dans
un vrai groupe de rock, d’abord au stade de l’énergie pure, où l’on balance un
truc et ensuite où l’on commence à faire des chansons, on a toujours été dans
un trip chanson (Patrick Eudeline, 1977).
J’adore Richard Hell, j’adore
Blondie, elle essaye de faire du Shangri-Las en 77, rien que cette idée-là me
fascine, elle n’y réussit pas mais ce n’est pas grave, j’aime bien quand même
(Patrick Eudeline, 1977).
J’ai écrit un livre, non par
besoin d’écrire, j’aime bien écrire, mais j’avais signé un contrat, j’avais
besoin de blé... ça ne me gênait pas d’écrire, et puis j’ai préféré que ce soit
moi plutôt qu’un autre ! (Patrick Eudeline, 1977).
J’ai mis longtemps à comprendre
qu’il était plus difficile d’écrire « Da do Ron Ron » que « les Chants
d’Adora » (Patrick Eudeline, 1977).
J’ai une haine totale pour des
groupes comme Television et Talking Heads, c’est de la Pop Musique, ce n’est
pas du Rock’n’Roll. Le Rock c’est le truc le plus merveilleux, le plus fragile,
n’importe qui ne devrait pas avoir le droit de jouer du Rock, parce que ça a
donné King Crimson en 69, ça a donné Television en 76 (Patrick Eudeline, 1977).
Je n’ai jamais galéré, je n’aime
pas le mot galère, il y a trois ou quatre ans, j’écrivais sur le punk-rock,
parce qu’il fallait le faire à l’époque, mais je savais que je monterais un
groupe, que je ferais de la musique et quand le moment est venu, je l’ai fait,
mais j’ai jamais galéré (Patrick Eudeline, 1977).
Joe Strummer est un mec
merveilleux , c’est un vrai rocker ! (Patrick Eudeline, 1977).
Le rock c’est de la télévision,
c’est le reflet d’une réalité quotidienne, on ne peut pas placer un discours
politique dessus, un groupe comme Clash ne fait pas de discours politique il ne
fait qu’exposer une réalité, Bob Dylan n’a jamais été engagé, les gens n’ont
pas à plaquer une idéologie sur du rock, il y a une différence entre Country
Joe et le textes des Stones, des Who ou de Dylan, un groupe de rock n’a pas à
dire « Je suis marxiste » ou autre chose, il l’est peut-être, mais il n’a pas à
jouer ce jeu-là. Le rock est une révolte par lui-même (Patrick Eudeline, 1977).
Le Rock, c’est un univers codé,
tu rentres quand tu as 13 ans ou tu n’y rentres jamais. C’est un univers
magique, complètement mythique. Dire que le rock est politique, c’est un
pléonasme, c’est un acte politique par lui-même. « Twist and shout », c'est un
acte politique. Les Yardbirds n’avaient pas besoin de dire qu’ils étaient
contre la guerre du Viêt-Nam, ça se voyait à leurs gueules... (Patrick
Eudeline, 1977).
Les groupes mods en 63 - 64, par
exemple, ont mis 4 ou 5 ans avant de se faire récupérer, à arriver à King
Crimson ou à Pink Floyd et le Punk a mis un an à déconner, les choses vont trop
vite, maintenant, c’est dommage... Le Reggae, c’est différent, c’est comme le
blues ou le R’n’B. Tu vois ce que je veux dire ! (Patrick Eudeline, 1977).
Les héros français qui me donnent
vraiment le courage de faire du rock en France, ce sont des gens comme Godard,
Bardot ou Françoise Hardy (Patrick Eudeline, 1977).
Lorsque j’écris que parfois, j’en
ai marre du Rock’n’Roll, et qu’il faut faire croire aux Kids qu’il se passe
quelque chose en France, c’est de l’ironie, c’est vrai qu’il ne s’est jamais
vraiment rien passé ; le problème, qu’on a tous, c’est que vouloir vivre du
Rock’n’Roll en France c’est complètement schyzo, parce que le rock c’est une
culture anglaise ou américaine, écrit en anglais ou en américain, et nous en
France, on voit ça en touriste (Patrick Eudeline, 1977).
Mon premier simple n’était pas
lamentable ! C’est le premier disque « punk » français, la seule chose dont je
suis mécontent c’est « Deconnection », pour les paroles. Il se passait trop de choses
à un certain moment, on a essayé d’avoir une vue assez naïve du punk, d’être
complètement dedans, c’est une chanson qui a été écrite en décembre 76, la
qualité technique, je m’en fous ! Je ne renie pas cet EP, je l’aime bien...
(Patrick Eudeline, 1977).
On a parlé de mon fantasme de
Star... Je n’ai pas de fantasme de star ! Qu'est-ce que ça veut dire un
fantasme de star !? Les Stars c’est Rod Stewart ! Je ne suis pas Rod Stewart !
J’espère pas ! (Patrick Eudeline, 1977).
Quand on lit dans les journaux «
Trip punk », « Histoire Anti Rock » et que les gens téléphonent à Rock et Folk
ou à Best en disant « J’ai entendu parler des Punks, comment on s’engage ? »,
tu ne comprends plus rien.... C’est pour ça qu’on fait du Rock.... On en a
toujours fait de toute façon, parce que le punk c’est le rock ! C’est l’énergie
qui prime avant tout... Une certaine pureté (Patrick Eudeline, 1977).
Sex Pistols, je les connaissais
du temps où ils s’appelaient les Young Lords, il y avait Wally à la rythmique,
un type qui est devenu Elvis Costello aujourd’hui et en tant que Sex Pistols,
la première fois que je les ai vus, c’était au Chalet du Lac, c’était très
drôle, nous avons été très peu à vraiment aimer, je me rappelle avoir
complètement adoré. Des types comme Manœuvre, qui en avaient dit vraiment du
mal à l’époque, se sont réveillés 6 mois après, parce qu’ils avaient l’air con
avec tout ce qui se passait, moi je suis tombé raide des groupes comme Sex
Pistols, Clash, c’est tout ce que j’attendais... (Patrick Eudeline, 1977).
|