À la Ernest Van
Glabbeke School à Ostende j'étais bien, j'avais des copains, puis je suis allé
à l'Athénée, en « ville ». Et le bégaiement est arrivé à l'Athénée,
peut-être parce que j'étais différent de tous ces fils de bourgeois bien
coiffés avec une ligne au milieu. Je m'en fous maintenant quand je bégaie, faut
me prendre comme je suis. J'ai découvert qu'il y a beaucoup de gens qui
bégaient, même les plus grands génies, ils bégaient. Je ne dis pas que je suis
un grand génie mais un petit peu (rires) (1992).
Après ma première petite amie Pierrette, j'ai rencontré une
Française qui était jeune fille au pair en Angleterre, elle portait une
mini-jupe (...) On s'est écrit et à 18 ans, je suis allé la voir à Sceaux près
de Paris, et j'ai fait l'amour avec elle. Et j'ai eu des problèmes parce que la
peau de mon zizi n'était pas assez longue, pas assez élastique. Après des
années, cela s'adapte hein. Mon docteur, il m'a dit que la peau de mon zizi,
c'est comme un schlurf, la trompe d'un olifant (1985).
J’aime bien Dutronc, la Mano Negra ; j’ai aussi découvert un
groupe formidable : Rage Against the Machine. Je ne reste pas coincé dans un
style, je suis ouvert comme une vieille pute (Longueur d’Ondes, 1993).
Je fais l’amour avec mon public, je jouis pendant deux heures.
C’est pour ça que je suis encore en vie (février 2016).
Je ne fais pas de la musique, je jouis ! Ça peut durer une heure
trente ou deux heures (Longueur
d’Ondes, 1988).
Je ne suis pas Johnny Hallyday qui est chaque mois avec une
autre femme dans Paris Match. Je pense que je montre déjà tout sur une scène ou
sur un disque, c'est assez. Mon truc privé, c'est à moi et à personne d'autre.
Avec les femmes, je fais ça dans un lit et c'est privé (1990).
Je
ne vais jamais travailler avec des musiciens qui ont les mêmes goûts musicaux
que moi, par exemple. Je suis un vampire...Quand j'ai fondé TC-Matic, j'ai pris
un batteur qui était fou de Jethro Tull et de Focus, un bassiste branché disco
et soul music et un clavier qui aimait Can et Yes. Le guitariste, lui, était
fou de Jimi Hendrix...Et tu sais ce que je leur ai dit ? « On va essayer
de jouer dans le style de James Brown ! »
Je suis un flop-star (1992).
La musique du delta du Mississipi
est unique, complète. Elle a du souffle, elle sent la terre, la liberté, la
sensualité. La slide guitar diffuse la mélancolie ou la gaieté. Le reste, c'est
du business de coiffeuse.
La première fois que j'ai entendu « One Night With You »
de Presley, j'ai eu... J'étais dans un état comme ça, comme la première fois
que tu jouis, est-ce que tu comprends ? C'est quoi ça ? Et cela m'a frappé pour
le reste de ma vie.
Le Blues c'est la base... Si j'ai
enregistré un album de reprises de blues en 1991 sous le nom de Charles et les Lulus, c'est pour rendre
hommage à ces gars. Pareil pour Charles
and the White Trash European Blues Connection en 1998. Un besoin permanent
de revenir aux sources. Sinon, aucun intérêt de se réveiller le matin. Le
cuisinier doit commencer par éplucher les patates. Pour faire Arno, il a fallu
le blues. Sans ça, je ne suis pas en face de toi. Tu comprends ?
Même le plus grand des machos est attiré par sa mère. Il y a des
choses qu'on ne confie qu'à sa mère, c'est bizarre. La première odeur de femme
est celle de sa mère.
Mon fils, il écoute du hip-hop et pourtant, il connaît Nougaro…
Moi, je connais pas ! (Longueur
d’Ondes, 2000).
Mon père était branché musique, parce qu'il a vécu
pendant la guerre en Angleterre, chez les Spitfires, et il m'a apporté la
musique anglo-saxonne, le jazz, le blues. Ma mère écoutait le côté francophone,
à cause de ma grand-mère qui était une chanteuse dans les cinémas muets dans le
temps. Ma mère et sa soeur viennent de la génération post-war, le truc Juliette
Gréco, Jean Cocteau et l'existentialisme. Elle était très anarchiste dans sa
tête, et je me souviens encore de ma mère comme d'un skinhead, et dans le
temps, c'était quelque chose. Elle avait un peu la tête comme Zizi Jeanmaire,
la danseuse.
On m'a expliqué que Caussimon était un mec comme moi, un
clochard de luxe. Il parle de l'Ostende des années 50. À cette époque, Maurice Chevalier ou Bécaud venaient roder leur
spectacle au casino avant de le jouer à Paris. Ostende est une ville au public
critique, une ville artistique. Magritte y avait une maison, Einstein y venait
en vacances. J'ai grandi à Ostende qui était alors une ville bilingue. Dans les
bistrots de la rue Longue, on demandait « une chope », pas « een
pintje », aux garçons qui venaient souvent de Bruxelles.
Quand je me vois à la télé, je me dis: « C'est quoi ça ce
mec ? »
Quand les bonbons parlent, le cerveau bande.
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